Microsoft poursuit l'édification de son OS Cloud

Microsoft poursuit l'édification de son OS Cloud Avec la première mise à jour majeure de System Center 2012 et la mise à disposition des services d'Azure, Microsoft crée le concept de machine virtuelle hybride. Des VM capables d'être échangées entre clouds privés et publics, et passer d'un hébergeur à l'autre.

Unifier Windows Azure avec Windows Server et SQL Server, dans l'optique de créer un véritable OS Cloud reposant sur la technologie Azure. C'est la quête poursuivie par Satya Nadella depuis deux ans. Lors d'une interview exclusive accordée au JDN fin 2011, le président serveur et outils métiers de Microsoft avait commencé à évoquer notamment le rôle d'Active Directory pour unifier la gestion des droits d'accès aux applications, qu'elles soient basées sur Windows Azure, dans le cloud, ou installées en interne.

Aujourd'hui, une nouvelle étape est franchie. Elle se concrétise en premier lieu par la sortie de la première mise à jour majeure de System Center 2012, la solution de gestion de centre de données de Microsoft. Prenant en charge les toutes dernières versions des serveurs d'applications et de données de l'éditeur (Windows Server et SQL Server 2012 ), ce SP1 introduit la gestion de machines virtuelles Hyper-V hybrides, qu'elles embarquent Windows, Unix ou Linux. "Il est désormais possible, via System Center, de basculer les VM de manière transparente d'un cloud privé, reposant sur les technologies Microsoft, vers Azure", commente Jean-Philippe Dupuich chez Microsoft France.

Le groupe étend dans le même temps les possibilités offertes aux hébergeurs qui ont opté pour sa technologie (et parmi lesquels figurent LinkByNet, Bull / Agarik, Ikoula, Colt et plus récemment Bouygues Telecom). Avec ce SP1, ils peuvent désormais accéder aux API de System Center (Service Provider Foundation API) pour en intégrer les fonctionnalités à leur propre portail de gestion de clients - notamment en termes de gestion des droits d'accès et de gestion de machines virtuelles, y compris en mode multi-tenant.

Trois services Azure pourront être installés par les partenaires hébergeurs

"Nous concrétisons en parallèle la stratégie que nous avions commencé à dévoiler lors de la dernière Worldwide Partner Conference l'été dernier", complète Julien Lesaicherre, responsable de Windows Azure pour la France. "Ce 15 janvier, nous mettons à la disposition de nos partenaires trois services Azure qui pourront donc désormais être installés en interne."

Car derrière cette stratégie se dessine la volonté de faire bénéficier du noyau Azure à l'écosystème de partenaires du groupes, mais aussi aux grandes DSI. Microsoft livre ainsi à la communauté ses services Azure Virtual Machine, conçus pour orchestrer le déploiement de machines virtuelles, mais aussi Azure Web Site, centré sur la création et l'administration de sites sous différentes technologies, notamment Open Source (WordPress, Joomla!, Drupal, DotNetNuke ou Umbraco). Les sites Web aussi bien basés sur ASP.NET, PHP ou Node.js peuvent être pris en charge par ce service. Enfin, Microsoft offre la possibilité d'installer sa brique de portail de gestion de services Cloud (Azure Management Portal), et d'utiliser les API qui vont avec.

"L'ensemble des acteurs ayant déployé notre pile serveur pourront mettre en place gratuitement ces services chez eux", confie Julien Lesaicherre. "Nos API leur permettront de les intégrer à leur plate-forme, en capitalisant sur leurs investissements existants, avec la possibilité de proposer leur catalogue de services complémentaires en matière de paiement ou de management de services cloud."

Vers une proposition de standard technologique recouvrant clouds publics et privés

Finalement, cette nouvelle proposition de valeur laisse entrevoir la possibilité pour le client de basculer une machine virtuelle d'un cloud privé à une plate-forme d'hébergement tierces, reposant sur le stack Windows et Azure, et même potentiellement entre différentes plates-formes d'hébergement reposant sur ces technologies Windows Azure. Microsoft dessine ainsi les prémisses d'un OS cloud qui pourrait potentiellement jouer le rôle de standard dans l'univers des clouds, à la fois privés et publics.

Dernière annonce du jour, toujours dans l'optique de créer ce système serveur orienté cloud : le lancement, à travers le SP1 de System Center, d'un service de monitoring d'applications (Global Service Monitor) hébergé dans Azure. "Il permet de tester une application installée en interne en ayant recours à des ressources Azure. Les données techniques en résultant peuvent ensuite être directement injectées dans l'environnement de développement Visual Studio 2012 et son serveur collaboratif Team Foundation Server", explique Jean-Philippe Dupuich. Une solution qui semble plutôt judicieuse, car ce type de simulation implique des besoins informatiques irréguliers, auxquels le cloud apporte une réponse via son modèle locatif.

"Face à nos principaux concurrents, notamment VMware, nous considérons avoir tous les atouts pour devenir le premier OS cloud", confie quant à lui Jérôme Trédan, directeur de la division serveur et outils de Microsoft France. "Nous revendiquons 30% de part de marché sur la virtualisation de serveur avec Hyper-V, alors que l'hyperviseur de VMWare est plutôt en perte de vitesse. Nous atteignons avec la version 3 un niveau de qualité équivalent à VMWare ESX et Citrix." Du côté des bases de données, SQL Server atteint aux dires de Microsoft 42% d'unités vendues sur le marché, "et ce, même si Oracle demeure largement en tête en termes de chiffre d'affaires généré du fait de sa politique tarifaire". Le géant estime donc disposer de toutes les cartes en mains pour imposer son système cloud, et devenir à terme numéro 1.