Chaque
semaine, JDNet Solutions détaille les étapes
de la construction et présente l'évolution de
sites Web remarquables. Pour participer à cette rubrique,
contactez François
Morel.
L'entreprise: Après
avoir initié le projet en novembre 1999 sur la base
d'un embryon de site lancé en 1996 par le cabinet de
courtage Jean-Claude Lucheux qui traite plus de 5.000 appels
entrants par an sur Paris, les trois fondateurs d'Assurland
ont déposé les statuts de la société
en janvier 2000. Mis en ligne début mai en version
pilote et lancé officiellement vendredi dernier en
version finale, Assurland.com
se déclare comme l'unique site permettant de comparer
les offres de 14 assureurs en étant relié directement
à leur back-office via le Web. Avec environ 20.000 connexions
d'utilisateurs uniques et près de 12.000 devis
commandés en juin, le site compare les prix et les
niveaux de franchise des contrats avec le profil du consommateur,
dans un contexte où le niveau de tarification peut
varier de 300 % sur un même objet. Cette comparaison
s'exerce dans deux domaines, l'automobile et l'habitation,
qui répondent à 80 % du budget des ménages
investi dans des polices d'assurances.
Les
responsables du projet: Deux
des fondateurs d'Assurland, Stéphane
Guinet et Hugues Delannoy,
respectivement président et directeur technique, exposent
les fondements du projet. Alors que le premier conduit la
politique globale de l'entreprise et dirige l'équipe
de spécialistes métier, le second est responsable
du pôle en charge des développements techniques
du site. Assurland emploie à ce jour 17 personnes.
Quels
étaient les objectifs de départ du
site ?
Assurland.com
: "Nous avons voulu créer
une place de marché entre consommateurs
et assureurs de tous types : traditionnels
(AXA, AGF, Generali...), mutuelles (GMF, MACIF),
banques-assureurs (Société Générale,
BNP, Crédit Mutuel...) et assureurs
directs (Direct Assurance ou Eurofil). Seuls
ces derniers étaient capables d'effectuer
du paiement en ligne, les autres demandant
la mise en place d'un système capable
de traiter des options propres à chaque
assureur. Or, il s'agissait de ne pas nous
restreindre aux assureurs traditionnels mais
de nous étendre à l'ensemble
du marché. D'ici la fin de l'année,
nous devrions normalement en couvrir 90 %.
Notre second objectif était de laisser
à l'internaute le choix du mode de
concrétisation sans le forcer à
souscrire un contrat en ligne. D'autres sites
font cela mais sont mal positionnés,
car la grande majorité des internautes
souhaitent bénéficier d'un contact
physique au moment de la conclusion du contrat.
Nous avons voulu que notre modèle intègre
cela, et nous sommes le seul acteur en Europe
à disposer de la technologie appropriée."
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Quels
ont été les moyens investis, financiers
et humains ?
"Le développement
du site en dehors des aspects marketing
a représenté environ 2.500 jours/homme,
soit de 10 à 12 personnes
en moyenne, avec des pointes à 15
sur une durée de 7 mois. Au
total, le budget lié au site s'est
monté à près de 5 millions
de francs. 70 % sont des coûts
liés au travail des hommes. Le reste
a servi à payer les lignes spécialisées,
la fibre optique, les serveurs et l'hébergement
chez Colt. Nous prévoyons d'être
rentable vers la fin de l'année 2001
ou début 2002."
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Quel
est le principal défi du site sur le plan technique
?
"Le
plus compliqué a été de nous
rendre capables d'aller interroger les systèmes
centraux (mainframes) des assureurs en temps réel,
et d'obtenir une réponse en moins de 10 secondes.
La requête est parallélisée
sur les 14 serveurs HTTP des 14 assureurs
via une technologie XML standardisée que
nous avons du mettre en place chez eux. Dans de
nombreux cas, l'intégration s'est faite en
trois semaines à un mois." |
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Sur
quels outils s'appuie Assurland.com ?
"Le
site fonctionne sur Windows NT avec Microsoft IIS
comme serveur HTTP. Nous utilisons Site Server uniquement
pour obtenir des statistiques sur le site. Notre
base de données est SQL Server 7 mais
nous avons tout codé pour pouvoir basculer
sous Oracle dès qu'il faudra monter en charge.
Autrement, toutes les applications du site ont été
développées en interne. L'internaute
remplit un questionnaire, et un composant ActiveX
récupère les données à
l'arrière. La requête est d'abord formatée
en XML, puis cryptée, et le message est envoyé
en poste (avec un attachement) au module installé
chez l'assureur sui le décrypte. Le message
se présente sous forme de requête HTML
classique qui attaque le serveur en HTTP standard
pur et dur. En considérant les aspects de
sécurisation, nous fonctionnons maintenant
avec HTTPs. Les systèmes de nos partenaires
renvoient en général 12 réponses
sur 14 et nous affichons les trois meilleures
en comparant les réponses données
par les outils de simulation sur profil situés
au sein du back-office des assureurs."
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Avez-vous
rencontré des difficultés techniques
?
"Oui,
ce n'était pas un travail facile. Comme
toujours, dans ce genre de développements,
ce sont les détails qui prennent du
temps. Nous avons dû notamment définir
des référentiels ou plutôt
des conversions XML en rapport avec les champs
employés chez les différents
assureurs. Ces travaux ont été
effectués en amont de la technique
par notre équipe de spécialistes
métier en relation directe avec nos
partenaires. Nous y avons passé beaucoup
de temps, mais sans XML, ce serait très
difficile de nous connecter chez eux de la
sorte." |
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Et
des problèmes particuliers concernant la
montée en charge ?
"Nous
avons hérité du savoir-faire
d'une entreprise soeur de Caramail, ce qui
nous a amené à installer chez
nous la même architecture qui permet
la répartition des charges. Nous avons
aussi dimensionné la technologie pour
ne pas avoir de surprises. Chez Colt, nous
disposons d'un parc de 6 serveurs installés
et nous pouvons en rajouter un autre en moins
d'une heure. Nous héritons également
de leurs technologies de protection." |
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Comment
avez-vous géré l'ergonomie ?
"Nous avons fait appel à Icon
Medialab qui nous ont aidé à
la redéfinir au delà du premier
site que nous avions. Icon Medialab a aussi
mené des focus groups avec des groupements
d'internautes filmés lors de leur navigation,
puis monitorés et analysés en
terme de comportement sur le site. Nous en
déduisons ensuite comment configurer
et adapter les formulaires. Il est très
agréable, quand on développe,
de ne pas se poser trop de questions." |
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Quelles
sont les évolutions prévues pour le
site ?
"Nous allons continuer à intégrer
des assureurs et des catégories de
produits. Nous voudrions aussi apporter au
consommateur de nouvelles fonctionnalités
en terme de contenu et d'applications, comme
la gestion de son portefeuille d'assurance
multi-assureurs, et la relance par le biais
d'alertes envoyées à l'avance
pour prévenir des dates d'échéances
et du renouvellement des polices." |
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Quelles
leçons avez-vous tirées de votre expérience,
et quels conseils donneriez-vous à ceux qui
se lancent ?
"Monter
un site de cette envergure est un gros investissement
qui demande plusieurs années/homme.
Il faut mettre en place des procédures
de tests en relation avec de nombreux détails
pour aboutir à la mise au carré
de la technologie. Nous avons également
eu la chance de travailler avec des personnes
qui ont accompli un travail de qualité,
et XML nous a beaucoup aidé." |
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Liens
utiles
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