Genymobile : le Français qui veut devenir le Red Hat d'Android Une levée de 7 millions d'euros, et un cloud Android en vue

Genymobile a réalisé un chiffre d'affaires de 4 millions d'euros en 2014, et vise un CA de 6 à 8 millions cette année. Comparé à l'édition logicielle, le service devient anecdotique dans ce chiffre. Il représente de l'ordre de 15% de l'ensemble, contre 50% l'an dernier. L'activité d'édition monte ainsi en puissance rapidement, mais Arnaud Dupuis souhaite poursuivre l'activité de services. "Nous devrons toujours assurer du service pour vendre nos solutions, mais nous voulons aussi toujours mener des projets à haute valeur ajoutée, des projets de R&D où il faut véritablement des experts. On a toujours des choses à apprendre sur ce type de mission", explique-t-il.

Un cloud de plateforme qui sera lancé au premier trimestre 2016

"On ne peut pas dire qu'il soit difficile de lever en France", (Arnaud Dupuis, Genymobile)

Genymobile a levé 2 millions de dollars en juillet 2014. Et ses dirigeants viennent de boucler un nouveau tour de table d'un montant de 7 millions d'euros. Mais derrière ce projet se cache un vaste projet de R&D. L'opération doit en effet permettre à la start-up d'unifier l'ensemble de ses outils dans un tout nouveau cloud de plateforme proposé "as a service". Le développement de cette plateforme a déjà commencé et ses premières briques devraient arriver à la fin de l'été. Mais Arnaud Dupuis vise néanmoins le premier trimestre 2016 pour une véritable première version, puis des développements sur toute l'année 2016.   "Intégrant nos différentes solutions, elle incluera des services pour concevoir des masters Android, et les faire valider auprès des différents acteurs d'un projet. Notre émulateur y sera aussi présent pour tester, en mode cloud, les apps Android sur les terminaux, tout comme Genydeploy pour assurer le déploiement et la gestion de configuration Android", détaille le co-fondateur de Genymobile.

Une situation de force qui a permis à la start-up de choisir ses investisseurs

Arnaud Dupuis, qui a rencontré tant des fonds d'investissement de la Silicon Valley que des investisseurs français, remet en cause le discours ambiant sur le dynamisme du capital risque américain contre le conservatisme des investisseurs européens. "On ne peut pas dire qu'il soit difficile de lever en France, et au contraire très facile aux Etats-Unis. La réalité est bien différente ! Les entrepreneurs européens considèrent les Etats-Unis et en particulier la Silicon Valley comme un eldorado. C'est en partie vrai, mais dans la Silicon Valley, être entrepreneur est un métier comme un autre. Le créateur d'entreprise doit être prêt à ce qu'il ne lui reste qu'entre 5 et 10% du capital après ses levées de fonds. Et si une mauvaise idée ne peut pas être financée en France, elle ne le sera pas non plus aux Etats-Unis !" Et Arnaud Dupuis de nous confier : "Nous sommes dans une situation assez unique où nous bénéficions d'une forte attraction, avec énormément d'utilisateurs. Nous sommes donc dans une position où nous pouvons choisir nos investisseurs."