Votre boîte à outils pour l’Internet des objets Quels services cloud sélectionner pour son objet connecté ?

Le cloud est en train de s’imposer comme la plateforme de prédilection pour recueillir les données issues des objets connectés. Sa capacité de stockage théoriquement illimitée et ses possibilités de monter en puissance sans équivalent sont la solution à privilégier si l’on n’est pas soumis à des contraintes liées à la défense nationale. "Le Cloud présente l’intérêt d’être facilement interfaçable", estime Emmanuel Torchy. "Tous les types de device peuvent se connecter au cloud : téléphone, smartphone, tablette, PC, TV et autres. A moins que cela soit confidentiel-défense, il n’y a pas grand intérêt à vouloir internaliser les données des objets connectés. Les objets que je conçois se destinent essentiellement au B2B, donc une donnée de remplissage sur telle ou telle cuve n’a rien de très confidentielle."

La plateforme cloud de Microsoft séduit les experts

Tous les géants du cloud ont bien compris les enjeux de ce marché de l’Internet des objets, et tous ont mis en place des offres pour collecter, stocker et traiter les flux de données issus des objets connectés. Amazon Web Services aligne des solutions comme Kinesis, ActiveMQ, Mosquitto. Google propose Device Streaming, Big Data et machine learning. Et PTC que l’on connait bien du côté de la conception de produits a mis la main sur la plateforme ThingWorx, etc.

L’architecture IoT proposée par Microsoft sur Azure. © Microsoft

Pour Tanguy Jouvet, directeur général de Cybeel, la meilleure plateforme IoT actuelle, c’est Microsoft Azure. "Nous considérons qu’Azure IoT Suite est la solution cloud la plus avancée. Les briques disponibles permettent d’accélérer les projets d’objets connectés. Elle avance Event Hubs pour la réception du flux de données, Stream Analytics pour les analyser. Sans oublier des produits qui ne sont pas encore disponibles mais qui ont été dévoilés lors du WPC, comme des modules d’asset management et même de remote monitoring ce qui est extrêmement important dans le cadre de projets B2B." Microsoft a annoncé que des dizaines de plateformes IoT seront supportées, donc pas uniquement des objets connectés sous Windows 10, mais aussi des distributions Linux, et même des plateformes légères type ARM nano dépourvues d’OS. L'éditeur fournira le code source nécessaire pour que ces terminaux puissent être gérés au niveau de son cloud.

Outre la collecte et le stockage des données envoyées par les objets, ces plateformes cloud donnent accès à des capacités de traitement et d’analyse de pointe qu’il est possible d’exploiter relativement aisément. "Beaucoup d’industriels considèrent encore le Big Data comme trop cher, trop innovant", affirme Emmanuel Torchy, "Par contre, ils sont assez friands du machine learning : prédire quelles seront les valeurs à l’horizon 3 à 4 mois, c’est intéressant pour eux. Nous menons une expérimentation pour le Grand Lyon avec des capteurs de pollution placés sur des tramways. Ces capteurs analysent la qualité de l’air toutes les 10 minutes en termes de taux de particules. On arrive à faire de belles statistiques et, via le machine learning, prédire le niveau de pollution pour le lendemain, le surlendemain." Disposer de services de machine learning prêts à l’emploi est, là encore, un atout décisif qui plaide pour le cloud.

Intégration et monétisation : des composants cloud clés

Une autre brique cloud importante à prendre en compte dans un projet IoT, c’est l'intégration, ou plutôt l'iPaaS (ou integration Platform as a Service). Tanguy Jouvet souligne : "Dans un projet d'IoT, il faut être capable de croiser les données générées par les objets avec des données issues des systèmes existants, des données provenant d’autres applications cloud ou encore des données publiques. On peut aller chercher ces composants iPaaS chez Microsoft, chez Mulesoft, informatica, Talend, etc."

Enfin une brique est en train de devenir prépondérante dans ce type d’architecture IoT, c’est la monétisation des services. "Un acteur est en train de s’imposer sur ce marché, c’est Zuora. Ils sont en discussion avec Sigfox, Somfy, Engie et pour nos propres besoins, nous allons très certainement nous appuyer nous aussi sur Zuora dans un avenir proche", estime Damien Philippon, associé chez Magellan Consulting.