Votre boîte à outils pour l’Internet des objets Quelles règles de design appliquer pour concevoir son objet ?

Pensez léger ! La puissance informatique installée dans l’objet connectée doit être la plus limitée possible, c’est la règle d’or qu’applique Emmanuel Torchy lorsqu’il conçoit des produits pour les industriels avec qui il travaille. "L’objet connecté doit avoir le minimum de programmation embarquée, et réaliser un minimum de traitement en local. C’est comme cela que l’on va éviter les problèmes de bug. L’objet doit être un automate avec un minimum de lignes de code. Il doit envoyer ses données dans le cloud, et c’est dans le cloud qu’on va réaliser les traitements", insiste l’expert. Peu de puissance embarquée dit coût plus bas en termes de processeur, de mémoire... "En plaçant l’algorithme dans le cloud, on diminue le coût de l’objet et on allonge aussi son autonomie. Il faut bien comprendre que l’objet lui-même n’a pas de valeur, la valeur elle est dans la data !", explique Emmanuel Torchy.

Avec l’objet connecté, pas droit à l’erreur !

Emmanuel Torchy, fondateur de iSwip : "l’objet lui-même n’a pas de valeur, la valeur elle est dans la data !".  © Emmanuel Torchy - iSwip

Les réseaux à très bas débit comme celui de Sigfox et prochainement les multiples réseaux LoRa lancés en France ont certes une voie de retour vers l’objet, mais les volumes de données qu’ils permettent de transférer chaque jour sont tellement faibles qu’il n’est pas envisageable de réaliser une mise à jour de firmware à distance. Et ce toujours pour des raisons de coûts. "Si on réalise des traitements au niveau de l’objet et qu’il y a un bug, ça coute très cher de reprogrammer tous les objets. Mettre à jour un firmware par le réseau, c’est quelque chose que je déconseille formellement, même avec LoRa [NDLR technologie réseau notamment défendue par Bouygues Telecom]", poursuit Emmanuel Torchy.

Pour Damien Philippon, des solutions restent envisageables : "Même si l’objet est connecté sur un réseau très bas débit, il faut prévoir une possibilité de mise à jour du firmware en LAN local. Une autre possibilité, c’est d’intégrer dès le départ plusieurs scénarios dans le code embarqué dans l’objet. Même avec Sigfox, on peut communiquer avec l’objet et activer un second scénario en cas de besoin."