Intelligence Artificielle : l'heure de l'industrialisation a sonné

Grâce à de nouveaux outils plus accessibles, la démocratisation de l'IA est en marche au sein des entreprises. Une tendance qui se dessine sur fond de guerre des talents dans les métiers de la data.

L'intelligence artificielle (IA) est sur toutes les lèvres actuellement. Pourtant, elle fait partie de nos vies depuis longtemps. Si la technologie n'est donc pas nouvelle, elle dévoile chaque jour un peu plus son immense potentiel. Le secteur de l'IA est en pleine (r)évolution et se distingue à présent par le niveau de productivité qu'il offre, sans négliger son rôle de catalyseur de la transformation numérique des entreprises devenant peu à peu " data driven ".

2020 : l'année de l'industrialisation de l'IA

Premièrement, l'IA est désormais prête à être commercialisée pour tous les secteurs d'activités. Le taux d'utilisation de l'intelligence artificielle est parfaitement corrélé au volume de données. La première vague d'utilisation de l'IA a principalement concerné des activités de marketing ou de vente car il y a toujours eu énormément de données à traiter : facturation, consommation, portefeuille clients… Les premières applications de data analytics concernaient des sujets de connaissance client : segmentation, rétention... Les cas d'utilisation basés sur des bases de données incomplètes ou avec peu d'historique étaient voués à l'échec. Cette situation a déclenché le déploiement massif et mondial de capteurs intelligents et de l'IoT (Internet of  Things). 

En 2018, la plupart des cadres dirigeants d'entreprises manufacturières croyaient toujours en la valeur de l’IA pourtant 
seulement 10% d'entre eux avaient déployé la technologie en interne (Forrester). 2020 sera l'année où, selon moi, nous assisterons à une vague d'industrialisation massive de ces technologies dans les secteurs B2B. Principalement parce que les entreprises ont réalisé qu'elles n'étaient pas magiques et ont identifié les bonnes conditions pour les faire fonctionner et apporter de la valeur. On estime actuellement que la productivité peut augmenter de 40% au cours des 15 prochaines années dans le secteur industriel, grâce à l'IA 

Cap sur le self-service

Deuxièmement, 2020 sera le développement de l'IA en libre-service et du "no code-analytics". Grâce à l'intelligence artificielle, il existe de plus en plus d'outils de machine learning et d'analyse de données en libre-service. En 2020, cette tendance se poursuivra avec la montée en puissance du "no-code analytics". Ces outils vous permettent d'utiliser le machine learning (ML) sans compétences en programmation informatique ou en SQL, à l'aide de menus déroulants simples. Il sera donc possible de multiplier et d'accélérer les cas d'utilisation de l'analyse de données et du ML en entreprise.

Un bon exemple est la société d'intelligence artificielle Dataiku, qui fournit une interface simple à utiliser, permettant à chaque utilisateur de tester et d'industrialiser des modèles ML / DL sans avoir aucune compétence en codage ou connaissance en intelligence artificielle…

Une guerre des talents

Enfin, en 2020, et bien au-delà, La guerre des "compétences" va s'accélérer. Au cours des dernières années, il y a eu une augmentation de 74% de recrutement dans les professions de l'IA et les professions/recherches liées à l'intelligence artificielle ont été les plus vues sur LinkedIn aux États-Unis. La concurrence s'intensifie sur des marchés ouverts et mondialisés et le rythme de l'innovation s'accélère. Les nouveaux talents sont convoités par les entreprises car ce sont des atouts décisifs pour être en avance demain. Ne pas mener cette révolution des compétences pourrait avoir deux conséquences :

  • Être distancé par ses concurrents,
  • Prendre du retard dans la course aux nouveaux talents.

Nous pouvons voir, par exemple, que dans le top 10 des professions les plus convoitées, le data scientist et le data analyst sont respectivement au premier et troisième rang. C'est pourquoi attirer et retenir les talents à ces postes clés devient désormais une priorité pour de nombreuses entreprises.

Pour conclure, 2020 est une année charnière pour l’IA. L’heure de son industrialisation, de son adoption massive a sonné. Son usage multisectoriel lui offre un avenir radieux. Reste à savoir si la France est capable de relever ce défi de l’industrialisation. Pour cela, il faut poursuivre le travail d’éducation, multiplier les cas d’usages, démontrer la valeur ajoutée de l’IA, tant pour les décideurs que les équipes opérationnelles, sans négliger d’anticiper les besoins en recrutement afin de ne pas se laisser distancer dans la course à l’innovation, à l’efficacité opérationnelle devenue le graal de l’industrie et des entreprises 4.0.

Pour paraphraser un show bien connu « La France a un incroyable talent », reste à savoir si elle saura les attirer, les garder pour faire de notre start-up nation en devenir, une place forte de l’IA.