Virtualisation et informatique verte sous les projecteurs en 2008

L'enquête annuelle du cabinet Deloitte esquisse les préoccupations des entreprises pour l'année à venir. Surprise : le mainframe pourrait bien faire son retour en grâce.

Pour la septième année consécutive, le cabinet de conseil en stratégie Deloitte dresse, dans son rapport Technology, Media & Telecommunications Predictions, un état des lieux des tendances et des évolutions des comportements des entreprises vis-à-vis de l'informatique.

Parmi les grandes thématiques qui vont marquer les entreprises à partir de cette année, on trouve notamment la protection et la sauvegarde des données, l'anonymisation de l'identification sur le Web, mais également la valorisation de la virtualisation des données.

Déjà nommée en tant que problématique phare de la mouture 2007 de l'enquête du cabinet Deloitte, la virtualisation confirme sa place de premier plan dans la stratégie SI des entreprises. Ainsi, au début de l'année 2008, l'ensemble des sociétés appartenant au classement Fortune 100 auraient déjà déployé au moins une brique de virtualisation (stockage, système d'exploitation...). La principale évolution marquante d'une année sur l'autre est le fait qu'elles s'interrogent aujourd'hui davantage sur son potentiel, ses bénéfices mais également les éventuelles limites induits par sa mise en œuvre.

Le standard XBRL rendu obligatoire en Grande-Bretagne d'ici à 2011

2008 s'annonce également un bon cru en matière de sécurisation des données personnelles, avec la mise en avant par l'enquête d'un coût de la protection, de sauvegarde en ligne et d'assurance des postes informatiques clients, serveurs, qui dépasse désormais leur coût d'acquisition. Et ce, alors que le volume mondial d'informations stockées pourrait bien passer de 161 exabytes actuellement à 1 zettabyte d'ici à 2010.

Le standard international XBRL (eXtensible Business Reporting Language), utilisé en tant que modèle d'édition et de traitement des informations financières, promet également d'atteindre un nouveau palier de maturité cette année. Permettant d'optimiser la comparaison d'états financiers, le XBRL a dépassé le stade de la curiosité : aux Etats-Unis, à la fin 2007, 40 entreprises l'ont ainsi déjà expérimenté pour leur reporting financier tandis que la Grande-Bretagne, le rendra obligatoire d'ici à 2011.

L'autre point saillant du rapport Technology, Media & Telecommunications 2008 concerne le changement de mentalité qui s'opère à l'égard des ordinateurs centraux. Alors qu'il y a à peine 10 ans, nombre d'experts et d'analystes pariaient sur leur disparition, les mainframes parviennent aujourd'hui à tirer leur épingle du jeu. Les raisons à ce retournement de tendance ? Elles sont de deux ordres : une faible consommation électrique alliée à leur robustesse éprouvée qui concourent à assurer la croissance de leur base installée (5% l'an).

Concernant leur consommation électrique, elle serait sans commune mesure avec celle des serveurs qui, pour un coût total d'acquisition de 1 000 dollars, est passée de 8 à 109 watts entre 2000 et 2006, et pourrait bien franchir à court terme le cap des 400 watts.

L'enquête fait également ressortir une inquiétude latente par rapport à l'émergence d'une fracture numérique d'un nouveau type. Désormais plus liée au fait d'avoir ou non accès aux nouvelles technologies (postes informatiques, Web...), elle stigmatiserait ceux qui disposent ou non de matériels et systèmes informatiques suffisamment performants pour exploiter toute la richesse et la complexité de données, par rapport à d'autres équipés en matériels obsolètes. Le combat pour une informatique équitable et durable ne fait que commencer...