L'avis des DSI sur Blackberry Frédéric Ribau (DSI, Yahoo EMEA) : "Notre flotte de 1500 Blackberrys s'ouvre sur d'autres smartphones"

C'est en 2008 que Yahoo EMEA a fait le choix de la technologie BlackBerry, et du serveur d'administration BES (BlackBerry Enterprise Server). 70% des collaborateurs sont depuis lors dotés d'un BlackBerry en Europe et au Moyen-Orient, ce qui représente 1500 salariés. Les applications utilisées ? La messagerie et l'accès au Web principalement, mais aussi à l'intranet - notamment pour l'exécution des ordres et validation internes.

Points forts : sécurité et optimisation du transit de données

frédéric ribau est dsi de yahoo emea, et membre du club décision dsi.
Frédéric Ribau est DSI de Yahoo EMEA, et membre du club Décision DSI. © Yahoo

Pourquoi pas Android ou iPhone ? Pour des raisons de sécurité. "Nous avons choisi de tout contrôler, aussi bien la configuration et les applications que les politiques de sécurité que nous mettons à jour en push, y compris la possibilité d'effacer un terminal à distance si la législation du pays le permet", explique Frédéric Ribau, DSI de Yahoo EMEA. "A la différence d'Android, Windows Mobile ou l'iPhone, toutes les connexions du BlackBerry sont chiffrées par défaut, du serveur de mail jusqu'au terminal, ce qui nous assure une sécurité optimale." (l'iPhone n'a intègré le chiffrement 256 bits que récemment avec iOS 4). Autre avantage comparé à la concurrence : l'optimisation par l'OS de RIM du transit de données qui pourra être gérée de manière sélective, en vue d'optimiser la consommation réseau - d'où "un gain non négligeable sur les coûts du data en roaming".

Qu'en est-il des inconvénients de Blackberry ? Le coût d'accès de base au service demeure "plus onéreux que pour les autres terminaux", du fait des licences de RIM. D'autre part, "on peut se retrouver vite en dehors du forfait, ce qui revient très vite cher", commente Frédéric Ribau, qui confie cependant parvenir à limiter les coûts par sa politique stricte de transit sélectif. "Ce qui fait exploser mes factures, ce sont les quelques utilisateurs qui ont recours au Blackberry depuis l'étranger. Pour ces profils-là, nous avons mis en place une politique stricte dans le management des mobiles en interne." Sur ce point, le DSI se dit intéressé par l'ouverture du serveur BES sur iPhone et Android, mais demande à voir quel "degré de profondeur" est proposé pour ces marques concurrentes.

Chez Yahoo EMEA, Blackberry rime avec économie

Autre inconvénient du Blackberry que ne manque pas de relever Frédéric Ribau : la panne de plusieurs heures essuyée par le réseau de RIM l'année dernière (suite à la rupture d'un serveur de DNS). Toutes les données Blackberry transitant forcément chez RIM, Yahoo EMEA a été touché, tout comme l'ensemble des clients du constructeur. La panne s'est traduite par une coupure de tous les services de communication de données du terminal. "Sur iPhone, il est toujours possible de trouver des solutions, se rabattre sur un réseau Wi-fi ou basculer sur un autre opérateur. Avec RIM, on est bloqué", ajoute le DSI.  


Une ouverture du parc de Yahoo EMEA vers les iPhones personnels

Concernant la mauvaise santé de RIM, Frédéric Ribau est assez lucide. "RIM a fait ses preuves en matière de sécurité, notamment avec des niveaux d'accréditation assez élevés qu'Apple ou Google n'ont pas. Mais, ils vont devoir poursuivre leur diversification pour survivre, et s'ouvrir au grand public car c'est désormais le grand public qui dessine les demandes internes", analyse-t-il.

En résumé, le DSI de Yahoo EMEA place donc la réduction des coûts et la sécurité en tête de ses priorités. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'écoute pas les utilisateurs qui souhaitent utiliser des terminaux personnels, notamment l'iPhone, en ouvrant au cas pas cas des accès, là encore sécurisés (grâce à un pare feu mobile de chiffrement des échanges).