L'avis des DSI sur Blackberry David Laniado (DSI de Babilou) : "RIM fait une erreur stratégique en se recentrant sur l'entreprise"

Spécialiste des crèches d'entreprises et collectives en France (avec 200 établissements), Babilou a déployé depuis 2008 une flotte de 100 Blackberrys. Equipant le personnel du siège, notamment le comité de direction, les commerciaux et gestionnaires, les terminaux sont principalement utilisés pour la messagerie. A l'époque, "nous avions fait ce choix pour la renommée et la fiabilité de l'outil. C'est l'un des meilleurs produits qui existe pour la gestion de la messagerie, le push mail, mais aussi la gestion des contacts et des rappels de calendrier", reconnaît David Laniado, DSI de Babilou. "Nous avions aussi été séduits par la messagerie instantanée BlackBerry Messenger, mais les utilisateurs ne s'en sont pas beaucoup servi au final."

Des fonctions d'administration présentes depuis chez Google et Apple

david laniado est dsi de babilou, et membre du club décision dsi.
David Laniado est DSI de Babilou, et membre du Club Décision DSI. © Babilou
Tout comme Frédéric Ribau, DSI de Yahoo Europe, David Laniado défend également la robustesse de Blackberry Enterprise Server. Une solution qui permet de "déployer une politique de sécurité approfondie, de bloquer les terminaux à distance...". Un management que le DSI qualifie de "très complet". Et David Laniado de reconnaître : "ces fonctionnalités se retrouvent désormais chez Apple et Google, peut-être à moindre échelle sur la gestion des politiques de sécurité, même si nous savons que Google travaille sur ce point, et sur les aspects de confidentialité des données sur Android."En 2010 et 2011, Babilou envisage de se lancer dans le développement d'applications métier Blackberry, dans l'optique de décliner son ERP (maison) en version mobile pour les commerciaux. Mais, la montée en puissance des terminaux Android et iOS sur le marché grand public conduit assez rapidement le DSI à décider de réorienter le projet.

"Babilou envisage de se détourner du Blackberry au profit d'Android"

"Nous avons choisi depuis de nous orienter vers Android, du fait de la maturité, de la souplesse et de l'ouverture de cette plate-forme. Mais également car elle est de plus en plus appréciée du grand public", détaille David Laniado, avant de rappeler les deux points forts matériels des Androids, comparé aux iPhones et iPads : ils disposent, en standard, d'une batterie interchangeable et d'un connecteur USB. Deux points de passage obligés pour une utilisation en entreprise, selon David Laniado.

Avec Android, le DSI de Babilou a aussi trouvé une plate-forme qui pourra mieux satisfaire ses utilisateurs, notamment du fait de son ergonomie, bien meilleure que celle du Blackberry (notamment pour le surf) et de sa pénétration dans le grand public. Le terminal facilitera ainsi l'accès aux applications métiers en mobilité. Grâce à son ouverture, l'OS de Google est aussi considéré comme idéal pour réaliser l'intégration à l'ERP maison. Seul point noir à approfondir : la confidentialité des données.

"C'est le grand public qui fait le choix de l'entreprise sur le mobile"

Les récentes actualités financières et stratégiques de RIM ne sont pas non plus étrangères dans la décision de Babilou de se détourner du constructeur canadien. Pour son DSI, le groupe a fait "une erreur stratégique" en annonçant vouloir se détourner du marché grand public pour se recentrer sur le segment professionnel. "Aujourd'hui, outre les coûts, c'est le grand public qui décide des choix des entreprises en matière de terminaux mobiles, les utilisateurs nous demandant de plus en plus d'avoir des terminaux plus 'sexy', avec plus de fonctionnalités voire à opter pour le Bring Your Own Decive, très à la mode en ce moment", analyse David Laniado. "Cette erreur est d'autant plus importante qu'iOS et Android ne cessent d'accroître leur part de marché, et ce malgré le fait que Blackberry reste encore ce qu'il se fait de mieux à ce jour en termes de sécurité et de mail."

Pour l'heure, la mise en place d'un nouveau parc sous Android n'a pas encore commencé chez Babilou. Le DSI attend en effet de pouvoir disposer d'un MDM tiers (outil de gestion de parc centralisé) adapté à cette technologie, et "de valider les questions de confidentialité" pour donner le coup d'envoi du chantier.