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Hervé Gouezel (DSI, BNP Paribas) |
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Première banque de la zone Euro, BNP Paribas s'est dotée d'une fonction informatique
centralisée. En lien avec les DSI métier, elle élabore la gouvernance informatique
et la stratégie d'innovation du groupe.
Elle orchestre le développement d'un système d'information transverse sur certaines
fonctions - comme la gestion des risques ou les traitements interbancaires Swift
par exemple. Enfin, cette DSI Groupe gère l'infrastructure informatique. Une fonction
qu'elle couvre là encore pour l'ensemble des entités.
La volonté de trouver une voie médiane
"Sur le plan de la production, nous considérons que nous ne pouvons
plus prendre tout en charge nous-mêmes", souligne Hervé Gouezel, DSI
de BNP Paribas. Il est vrai que les enjeux d'exploitation sont gigantesques. Le
système d'information compte rien moins que 14 000 serveurs basés
sur des technologies très diverses (Unix, Windows, etc.), et exécute
au quotidien des millions de traitements par lot.
"La croissance du volume informatique est plus importante que celle des
métiers, et les évolutions technologiques sont rapides", poursuit
le DSI. Pour faire face à cette problématique, le groupe investit
sur des chantiers d'Etudes pour urbaniser ses systèmes et les applications,
optimiser les processus, industrialiser les développements, notamment par
l'application de méthodes (telles que CMMi, etc.). Enfin, il travaille
à la mutualisation des ressources en créant des centres de compétences.
BNP Paribas a possibilité de reprendre
la totalité du capital à tout moment |
Si BNP Paribas souhaite externaliser sa production informatique, le groupe
entend bien garder la main sur l'évolution de son infrastructure, et éviter
de s'attacher à tel ou tel sous-traitant. Une volonté qui s'explique
aussi pour des raisons réglementaires, et une "nécessité
stratégique", liée au secret bancaire, de contrôler directement
ses centres de données. D'où l'idée d'un modèle d'outsourcing
reposant sur une joint venture, et la création de BNP Paribas Partners
for Innovation.
Des coûts stabilisés
La société de services est fondée en commun avec IBM en 2004. Selon l'accord
signé, BNP Paribas se donne la possibilité de reprendre la totalité du capital
de l'entreprise à tout moment. Les postes clés de la filiale viennent directement
de la DSI de la banque. Des équipes entières sont transférées sur la base du volontariat.
"Le secret bancaire est comparable au secret militaire. Nous manipulons un grand
nombre de données financière confidentielles. Nous devons donc garder la pleine
maîtrise de nos systèmes" commente-t-on chez BNP Paribas.
L'une des principales problématiques est d'articuler la production avec les projets de développement. Un enjeu pour lequel IBM aura apporté un certain nombre de solutions, en termes de bonnes pratiques (autour d'ITIL notamment) et de normes de qualité (Iso).
Au final, BNP Paribas est parvenu à stabiliser ses coûts informatiques. "Chaque métier a son business plan sur 5 ans", poursuit Hervé Gouezel. "L'objectif est d'établir un bon niveau de dialogue entre les clients internes et la DSI, puis entre la DSI et BNP Paribas Partners for Innovation et les fournisseurs." Le modèle fonctionne, mais nécessite un engagement constant du DSI pour suivre la filiale et intervenir régulièrement sur certains sujets. "C'est un combat permanent", conclut-il.