Les indicateurs de pilotage de la DSI à l'épreuve de la crise Georges Epinette (DSI, Stime Intermarché) : "Nous avons mis en place une méthode qui permet de nous comparer à d'autres DSI"

Disposez-vous d'un indicateur ou d'une grille pour évaluer l'apport d'une application ou d'un système à la performance métier ?

Oui, je dispose de ces indicateurs avec la méthode qui va bien. Elle va des bilans de projets au suivi des applications en production. Pour ce dernier point, la vérification se réalise au niveau de la valeur d'usage, c'est-à-dire par le biais des indicateurs métiers. Seulement, j'ai beaucoup de mal à mettre en place ces principes et à les généraliser.

Il est difficile de généraliser les indicateurs portant sur la valeur d'usage des applications

Parvenir au bout de cette démarche nécessite transparence et relation équilibrée dans une logique de collaboration. Ce que ne cherchent pas toujours les directions métiers qui peuvent préférer privilégier un niveau de domination à travers leur rôle de commanditaire reléguant de facto la fonction SI à un centre de coûts. La logique est la suivante : 'Je commande, je paie, je n'ai pas de compte à rendre'. Jean-Pierre Corniou [ndlr : ex-DSI de Renault] décrit très bien ce phénomène à travers sa formule lapidaire : 'Individualiser les coûts [ndlr sur la DSI] mais collectiviser les gains [ndlr du côté des métiers]'.

Avez-vous fait évoluer votre grille d'indicateurs avec la crise ?

Non, nous étions déjà fortement focalisés sur les indicateurs de charge et je pense que, dans ce domaine, nous sommes allés au bout du bout même si ce sujet doit demeurer une préoccupation constante de tout dirigeant.

La comparaison de votre activité avec celles d'autres DSI dans le même secteur est-elle un indicateur pertinent selon vous ?

Elle l'est évidemment à condition de pouvoir comparer ce qui peut l'être. C'est la raison pour laquelle nous avons travaillé en 2005 et 2006 sur un modèle de benchmarking des coûts qui a fait l'objet de travaux et publications au sein du Cigref. L'idée consistait à normaliser les "plans de comptes" types d'une DSI puis ses grands processus invariants en s'appuyant sur la méthode ABM [ndlr Activity Based Management]. Ces travaux sont actuellement en cours de reprise et d'amendement par le Cigref.

A la Stime, depuis maintenant quatre ans, nous avons mis en place cette méthode de construction budgétaire baptisée BITMAP [ndlr Budget IT Modélisé par une Approche Processus] qui nous met en situation de nous comparer à périmètre équivalent.