Les indicateurs de pilotage de la DSI à l'épreuve de la crise La nécessité d'un ROI de plus en plus court

La crise implique un pilotage réactif des projets 

Avec la crise, les DSI ont dû quelque peu adapter leur stratégie de pilotage, et par conséquent leurs grilles d'indicateurs et leurs tableaux de bord. Le responsable national de la gestion des infrastructures et des services chez Sogeti ne s'en cache pas. "Les clients nous demandent d'intensifier le suivi budgétaire et le ROI des projets pour répondre aux contraintes de la crise", explique Christophe Delsaux. "L'objectif est aussi de cerner rapidement les projets et opportunités stratégiques pour l'entreprise qui vont lui permettre de se différencier vis-à-vis de la concurrence."

georges epinette (dsi des mousquetaires), christophe legrenzi (acadys),
Georges Epinette (DSI des Mousquetaires), Christophe Legrenzi (Acadys), Christophe Delsaux (Sogeti) © JDN Solutions

La réactivité. Un objectif qui semble particulièrement important lorsque l'environnement économique est instable. L'informatique de l'entreprise devant alors s'adapter rapidement à un nouveau contexte.

Une DSI mâture en termes d'indicateurs est-elle mieux préparée à affronter la crise ? 

A la question de savoir si la crise l'a obligé à modifier sa grille d'indicateurs de pilotage, Georges Epinette, DSI de la Stime Intermarché (en charge des projets SI du groupement des Mousquetaires), répond par la négative. "Nous étions déjà fortement focalisés sur les indicateurs de charge et je pense que, dans ce domaine, nous sommes allés au bout du bout même si ce sujet doit demeurer une préoccupation constante de tout dirigeant", souligne-t-il.

Un point de vue en partie partagé par Christophe Legrenzi, P-DG d'Acadys, selon lequel, même en temps de crise, le DSI doit continuer à privilégier les indicateurs faisant état de l'apport de la direction des systèmes d'information à la performance globale de l'entreprise. "Mais la crise peut être considérée comme une opportunité par le DSI pour accélérer son repositionnement en mettant en valeur son apport potentiel à la valeur ajoutée par le biais d'exemples précis et parlants", martèle-t-il.

Le débat sur la valeur d'usage du système d'information se tend du fait de la crise

Mais réussir dans cette démarche est complexe. "Cela implique transparence et relation équilibrée dans une logique de collaboration entre métiers et DSI. Ce que ne cherchent pas toujours les autres directions qui peuvent préférer privilégier un niveau de domination à travers leur rôle de commanditaire reléguant de facto la fonction SI à un centre de coûts", regrette Georges Epinette.

Sans compter qu'avec la crise, les relations avec les métiers peuvent également se tendre du fait du contexte, chacun tirant la couverture à lui. "Il est clair que la personne à sensibiliser n'est autre que le directeur général", conseille Christophe Legrenzi. "Une fois le directeur général persuader de l'apport de la DSI dans la stratégie, les choses se débloquent généralement d'elles mêmes. Le débat sur le choix des tableaux de bord de pilotage globaux, et le poids de la DSI dans ces tableaux de bord, sera plus constructif, et plus équilibré au sein du comité de direction."