Gilles Blanchard (SeLoger.com) :"Nous allons être confrontés à la montée en charge des vidéos"

Comment a évolué le site au cours des deux dernières années ?

En ce qui concerne la société tout d'abord. SeLoger.com est rentré en bourse en décembre 2006, et a fait depuis l'acquisition de Périclès, éditeur d'un progiciel de gestion des transactions immobilières destiné aux agences immobilières.

Au niveau de l'infrastructure, nous avons mis en place un deuxième centre serveurs afin de disposer d'une duplication. Nos deux sites, l'un à Aubervilliers et l'autre à Courbevoie, sont hébergés chez TelecityRedbus. Notre trafic est distribué sur les deux centres. Si une panne affectant l'un des centres survenait, le site Web resterait disponible.

En 2005, les serveurs étaient en interne. Pourquoi cette évolution ?

A cela s'ajoutait également un problème pratique d'espace dans les locaux. Avec un trafic conséquent, en hausse constante, SeLoger.com avait besoin d'espace pour installer des serveurs, tout en disposant de l'équipement électrique et de climatisation qui convienne. Néanmoins, nous continuons d'assurer les parties exploitation des machines et supervision.

Qu'apporte à SeLoger l'acquisition de Périclès ?

Nous travaillons beaucoup avec Périclès sur la qualité des annonces. Plus celles-ci sont renseignées avec précision et plus il est aisé de retransmettre cette qualité lors de l'affichage aux internautes. Il s'agit avant tout d'une synergie entre les équipes, le progiciel de Périclès restant indépendant et permettant de diffuser sur l'ensemble des portails, sans lien privilégié en matière de transfert d'annonces avec SeLoger.com. En revanche, Périclès bénéficie de nos infrastructures d'hébergement. L'exploitation est ainsi mutualisée.

Sur quels éléments du site concentrez-vous vos efforts désormais ?

Notre premier travail concerne la consolidation et la robustesse de nos applications, l'intégration, mais aussi la mise en place de fonctionnalités. Il s'agit notamment pour les annonces de la localisation par quartier.

Le site s'est également enrichi de fonctionnalités consommateur, comme la cartographie arrivée en 2006, et dont la suite logique a été la "quartierisation" des annonces, la géolocalisation par quartier. Le prototype a été réalisé par la cellule R&D, auquel nous avons rajouté la qualification d'annonces par le consommateur, c'est-à-dire la possibilité pour les internautes d'inscrire leurs propres commentaires et de noter les annonces.

La montée en charge reste-t-elle une préoccupation ?

Nous demeurons chaque année confrontés à une augmentation du trafic liée à la fois à la hausse du nombre d'utilisateurs, mais aussi à la richesse du contenu, avec de plus en plus de photos et désormais aussi de la vidéo.

En 2007, la consommation de bande passante a augmenté de plus de 50%. Pour distribuer et répartir la charge de trafic sur l'ensemble du territoire, nous avons été amenés à adopter la solution de CDN d'Akamai. Cela a été la solution pour que la progression du trafic ne se traduise pas forcément par une inflation des serveurs, frontaux et bases de données.

Disposez-vous d'un plan de reprise d'activité ?

Avec la duplication du centre serveurs, nous avons atteint un niveau de sécurité et de stabilité qui correspond à la taille de notre entreprise. Le trafic est distribué à partir de Load Balancers. En cas de panne majeure, le second site reprend l'ensemble du trafic. Nous sommes en réalité très proches du Mirroring pour la partie consultation du site Web. Pour le volet applications de gestion, nous fonctionnons sur un système comprenant un site principal et un backup.

Avez-vous fait évoluer votre CRM ?

C'était l'un des grands projets de 2007. Le CRM développé en interne a été remplacé par une solution du marché. Avec désormais un seul outil, nous traitons l'ensemble de la relation client : campagnes marketing, support technique hotline, prospection, rédaction devis, etc. C'est Pivotal qui a été retenu et déployé sur 150 postes.

Le projet s'est étalé sur 1 an, avec des phases de formation, de mise en place et d'accompagnement qui représentent plus de la moitié du temps consacré au projet. Ce CRM a pour objectif de donner à chacun des collaborateurs, une même vision du client, qu'il soit à la hotline, au service commercial, comptable ou au marketing.

L'outil de gestion de contenu est-il également un produit du marché ?

Non, il s'agit d'une technologie mise au point par notre cellule de R&D. Initialement en ASP et VB Script, le CMS est désormais en .Net et C#. Il comprend plusieurs modules : une partie de gestion de l'architecture et de la performance, une autre dédiée à l'édition d'articles, et un module en langage macro exploité par les intégrateurs pour construire des pages dynamiques.

D'autres évolutions de l'informatique de gestion sont-elles envisagées ?

Aujourd'hui, nous visons un remplacement de nos systèmes de gestion commercial et comptable avec le déploiement d'outils du marché. Nous allons sûrement aussi changer notre application de Business Intelligence, basé pour le moment sur Business Objects. Tel que nous l'utilisons, cet outil ne convient plus à nos besoins. Une étude est actuellement en cours pour définir le logiciel le plus adapté à nos besoins. Nous allons refondre aussi nos méthodologies en matière de BI, que ce soit le reporting ou l'analyse.

Exploitez-vous la virtualisation sur votre parc informatique ?

Pas pour le moment, mais c'est une technologie que nous regardons. Il est possible que nous fassions des essais en 2008, notamment pour les serveurs de base de données. Aucun choix de logiciel de virtualisation n'est arrêté, mais celui-ci devra être compatible avec nos serveurs de base de données Microsoft SQL Server.

Mais le besoin n'est pas prégnant. Nous ne sommes pas confrontés à des problèmes de mirroring et de distribution de charge sur les serveurs de base de données dédiés à la consultation. C'est en revanche, plus compliqué en ce qui concerne la distribution de charge sur les serveurs de mise à jour.

En quoi consiste l'outil de cartographie proposé sur SeLoger.com ?

Très simplement, il permet de localiser les annonces, soit sur une ville, soit sur un quartier, sachant que nous avons comme contrainte de ne pas afficher l'adresse de l'annonce. Sur certains secteurs où le nombre d'annonces est important, la cartographie fournit un degré plus fin de géolocalisation.

Nous offrons ce service aussi bien sur Google Maps que sur Virtual Earth - ce dernier sur les sites que nous fabriquons pour nos clients agences immobilières. Pourquoi deux technologies distinctes ? Parce que nous avions la volonté de ne pas être tributaire du modèle économique d'un fournisseur que nous ne maîtrisons pas forcément.

Cette fonctionnalité de cartographie est-elle amenée à évoluer cette année ?

Non, je pense que nous sommes allés au maximum de ce qu'il était possible de faire pour l'instant. Après, ce qui peut être envisagé, c'est l'ajout d'informations complémentaires sur le bien immobilier. La piste est de renseigner plus encore de données qualitatives sur et autour du bien, comme afficher plus de contenu informatif sur le bien lui-même, mais aussi sur des informations locales ou sociales avec les apports des internautes. La tendance est véritablement d'enrichir l'information.

Et en matière de personnalisation, des projets sont-ils à l'étude ?

Nous proposons déjà la prise de note sur les annonces et un espace pour accéder à son projet immobilier qui reprend notamment la sélection des annonces, l'historique des alertes et les newsletters. Il est envisageable de rendre partageable cet espace perso pour que des éléments soient consultables par les autres internautes.

Quels seront les principaux chantiers de l'année 2008 ?

Nous allons continuer de travailler sur la garantie de service et la consolidation de l'exploitation. En 2008, et si ce n'est pas cette année ce sera en 2009, nous allons également être confrontés à la montée en charge des vidéos. C'est un sujet que nous aurons à traiter, notamment avec des problématiques d'encodage. La ventilation par quartier et la personnalisation de l'annonce vont aussi prendre une part encore plus grande.