Les nouveaux terrains de jeu du Big Data Le secteur automobile se prépare à l'essor de la voiture connectée

C'est la veillée d'armes chez tous les grands constructeurs automobile mondiaux. Tous préparent actuellement les infrastructures informatiques qui permettront demain aux voitures de communiquer. Selon les derniers chiffres du GSMA, une voiture sur deux commercialisée dans le monde en 2015 pourra être connectée d'une manière ou d'une autre, soit 31 millions de véhicules. Le succès de la voiture connectée est inéluctable et bientôt plus une voiture ne se sera vendue sans un service de connectivité et un App Store associé à son système informatique embarqué.

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Volvo Trucks propose aux acheteurs de ses camions un système de gestion de flotte couplé à un diagnostic en temps réel de l'état du véhicule. © Volvo

Pour se préparer à recevoir les données de fonctionnement, de géolocalisation, mais aussi de consommation des applications embarquées, Peugeot a choisi de s'allier à IBM pour bâtir son infrastructure Big Data. La firme de Sochaux suit ainsi l'exemple de BMW qui a lui aussi choisi les solutions Big Data d'IBM pour optimiser l'entretien des voitures qu'il commercialise.

De son côté, Renault travaille sur une plateforme Hadoop pour recueillir les données de ses futures voitures connectées. Le constructeur français participe notamment au projet de recherche BigTrends avec Ingensi (Groupe Cyrès), Dell et l'Université de Tours. Bénéficiant d'un soutien européen via un financement FEDER (Fond Européen de Développement Régional), le projet vise à optimiser le fonctionnement des architectures Big Data. Le constructeur qui a récemment dévoilé son prototype de voiture connectée Next Two, vise 2020 pour la mise en production de sa plateforme Big Data pour la collecte et l'analyse à grande échelle des données de ses véhicules.

Les camions tiennent la corde

Il est un secteur où la réflexion sur le Big Data est plus avancée, c'est celui des véhicules industriels. Très impliqué, le constructeur Volvo Trucks propose aux acheteurs de ses camions, notamment aux Japon et aux Etats-Unis, un système de gestion de flotte couplé à un diagnostic en temps réel de l'état du véhicule. Les données de fonctionnement du moteur sont transmises en continu aux serveurs du groupe suédois qui peut, grâce à des algorithmes analytiques, anticiper les pannes et donc diminuer le temps d'immobilisation du camion. Le constructeur estime que son système réduit de 25% le temps d'immobilisation des camions suivis par son système.

Eric Bélot, responsable du service Analyses statistiques des données de qualité produit chez AB Volvo souligne : "Le Japon est le plus avancé dans cette démarche, suivi par les Etats-Unis. Pour prendre l'exemple des Etats-Unis où notre service a été lancé en 2008, on suit en temps réel 1 700 véhicules sous contrat de service. On remonte 15 données clés du fonctionnement du camion sur lesquelles on est capable de générer une alerte en cas d'anomalie." Et Eric Bélot de préciser : "en cas d'alerte rouge, synonyme de panne imminente, on fixe rendez-vous au conducteur dans un centre de service situé sur son parcours, où nous envoyons la pièce qui va être défectueuse. On limite ainsi l'immobilisation au maximum. Aujourd'hui, on s'achète plus un camion, mais un service de transport." Ce service est en cours de lancement sur l'Europe.