Internet des objets : la révolution technologique en marche IPv6 : le standard réseau de l'objet connecté

Avec son adressage sur 32 bits, IPv4 ne peut théoriquement adresser que 4 milliards d'adresses Internet. Le stock est déjà presque totalement épuisé alors que la vague des objets connectés ne fait que commencer. Selon le Gartner, leur nombre atteindra 26 milliards dans le monde dès 2020. Si tous n'auront pas forcément besoin d'une adresse individuelle, notamment les tags NFC passifs, IPv6 arrive à point nommé pour débloquer la situation et permettre la multiplication des objets connectés autour de nous. L'adresse IPv6 affiche 128 bits, ce qui lève définitivement le problème du nombre maximum d'adresses. 

IPv6 n'est pas adapté aux petits objets

ipv6 est plus complexe et donc plus coûteux en espace mémoire et consommation
IPv6 est plus complexe et donc plus coûteux en espace mémoire et consommation électrique que IPv4. © Fotolia - so47

Reste le problème de la complexité du protocole. Adresses plus longues, protocole sécurisé... Le logiciel nécessaire à la gestion des échanges IPv6 est plus complexe. Il est par conséquent plus couteux en espace mémoire, et donc plus consommateur en énergie électrique. Cela ne pose pas de problème pour un smartphone ou une tablette dont la puissance est déjà confortable, mais lorsqu'il s'agit d'un objet connecté avec une toute petite carte processeur de quelques euros comme une ampoule ou une brosse à dent, IPv6 s'avère inadapté aux contraintes de coût et d'autonomie.

Des adaptations nécessaires au standard

L'idée d'un IPv6 allégé pour les objets connectés a donné naissance au groupe de travail 6LoWPAN au sein de l'IETF en 2006. L'objectif est de simplifier notamment l'entête des messages IPv6 afin qu'ils puissent être lus par des objets connectés de faible puissance. C'est aujourd'hui un composant de toute une pile IPv6 à faible consommation d'énergie.

La pile en question se compose notamment du protocole IEEE 802.15.4e, qui vise à limiter la consommation au niveau de la liaison radio, 6lowPAN pour l'adaptation du protocole, et enfin CoAP (Constrained Application Protocol) qui en représente la dernière couche. Ce standard IETF est un peu, pour les objets connectés, ce que le Web est à Internet. C'est une adaptation de HTTP et de REST au monde des objets. Toujours dans l'esprit d'épargner des ressources, il s'appuie non plus sur le protocole TCP, mais sur UDP. Il permet l'échange de données à quelques kbit/s. C'est le prix à payer pour épargner la batterie de l'objet connecté.