L'activité de formation s'avère en général loin d'être un chemin de croix.
Toutefois de l'avis des experts, des difficultés, essentiellement d'ordre humain,
peuvent parfois se poser.
"Le formateur peut être confronté à une personne persuadée d'avoir les compétences
sur un sujet et qui aura alors tendance à vouloir le montrer. Pour caricaturer,
c'est quelqu'un qui essaye de former le formateur. Il faut apprendre à les gérer
pour compléter leurs connaissances plutôt que de chercher à s'y opposer. Et quelle
que soit la situation, le formateur doit faire preuve d'humilité", prévient Paul
Grassart.
"La
relation avec le formateur ne doit donc pas être de nature scolaire"
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Dans les formations en management, Thierry Durand est confronté à d'autres
difficultés : "Il arrive qu'on se trouve en face de gens présents sous la
contrainte, à la demande de l'actionnariat, de la hiérarchie, etc. L'enjeu
n'est alors pas de présenter une méthodologie, en général peu complexe et
basée sur le bon sens, mais de les faire basculer pour que ce soient eux
qui décident de mettre en place ces changements plutôt que de les subir et
d'opérer sous la contrainte. Ces décideurs doivent intégrer les nouvelles
cartes qu'on leur propose dans leur propre jeu."
"Plus une erreur qu'une difficulté, c'est d'oublier que l'on s'adresse à des
professionnels et des adultes qui n'ont souvent pas le désir de se sentir de retour
sur les bancs de l'école. Une formation ce n'est pas un cours magistral et la
relation avec le formateur ne doit donc pas être de nature scolaire", note quant
à lui Thomas Gayet de Lexsi.
"C'est
aussi une autre manière de faire son métier de conseil" |
Formateur sur des modules techniques notamment, il insiste au contraire sur
l'intérêt à l'égard de la matière sécurité. Mythes et fantasmes concourent selon
lui plus souvent à susciter l'intérêt, tout en reconnaissant qu'il est fréquemment
plus complexe de sensibiliser les informaticiens. "Finalement, hormis les problèmes
d'ordre pratique comme la salle, l'éclairage ou le déjeuner, nous avons la chance
d'être sur un sujet porteur", s'amuse Thomas Gayet.
"Mon penchant pour la formation s'explique par le fait de pouvoir diffuser
une compréhension de la sécurité et une façon de la gérer. Mais c'est aussi une
autre manière de faire son métier de conseil, de s'astreindre à formaliser des
savoirs-faire, à bien les comprendre, pour soi, et afin aussi d'être capable de
les expliquer. C'est un bon outil de progrès personnel sur le plan des compétences
professionnelles", conclut Paul Grassart d'Ageris.