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Le nombre d'étudiants informatiques baisse aux Etats-Unis |
La baisse est régulière et touche autant l'informatique que l'ingénierie, rapportent plusieurs études. Un phénomène qui pourrait avoir un impact sur l'économie américaine en général.
(18/03/2005) |
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Les futurs talents sont-ils moins nombreux aujourd'hui dans le domaine informatique ? On pourrait le craindre en examinant les statistiques du Bureau of Labor américain, qui montre
une chute réelle du nombre d'étudiants en ingénierie et science de l'information. Et pour certaines universités, comme le MIT, l'effectif d'étudiants informatiques a baissé de... 44% depuis 1999 !
Cette baisse du nombre d'inscrits s'observe à tous les niveaux, constatent nos confrères d'Earthweb.com. Selon le Taulbee Survey, 2003 a vu la baisse de doctorants en informatique, constante depuis 1991, atteindre 5%. La même année, il y a eu 3% de licenciés en moins (et les projections pour 2004 avancent le chiffre de -7%), tandis qu'au niveau DEUG, la chute se monte à 23%.
Ces réultats sont tirés de données issues de 177 départements informatiques d'universités nord américaines.
Ceci n'est pas propre aux cursus informatiques, mais touche aussi l'ingénierie. Un phénomène qui prend tout son sens lorsqu'on constate que 22% des PDG du classement Fortune 200 ont un diplôme d'ingénierie, lequel est ainsi le diplôme le plus répandu à ce niveau de responsabilité. Quelle conséquence une pénurie de talents techniques peut-elle avoir sur le pilotage des plus grandes sociétés du pays ?
22% des PDG du classement Fortune 200 ont un diplôme d'ingénierie |
En février, un rapport de la Task Force on the Future of American Innovation qui a mobilisé, outre des organismes scientifiques, des entreprises comme IBM, Microsoft ou HP, dénonçait déjà l'absence de soutien fédéral à l'innovation et à la recherche fondamentale, compromettant la place privilégiée des Etats-Unis sur le plan scientifique.
Le PDG d'Intel, Craig Barrett, est aussi monté en première ligne pour dénoncer le manque "de main d'oeuvre qualifiée sur le plan technique aux Etats-Unis" comme il le déclarait en février à la presse. Et en filigrane, le phénomène de l'externalisation offshore puise à cette source tarie.
Mais le phénomène n'est évidemment pas propre aux Etats-Unis, sans pour autant qu'ils soit généralisable à l'ensemble des pays développés, loin de là. En France, fin 2004, le président du Syntec Informatique, Jean Mounet, déclarait dans nos colonnes vouloir "revitaliser l'intérêt des jeunes pour l'informatique et nos métiers" (lire l'article du 24/10/2004). Manière d'affirmer que, crise aidant, l'attrait exercé par ces métiers n'est plus le même qu'auparavant. |
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