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La France parmi les 4 principaux pays touchés par le plan social d'IBM |
Entre 10 000 et 13 000 emplois supprimés dans le monde : c'est bien plus que prévu initialement pour Big Blue. La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Italie sont visés au premier chef.
(09/05/2005) |
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C'est mercredi 4 mai qu'IBM a dévoilé, à New York, les chiffres de son plan social : au total, ce sont entre 10 000 et 13 000 postes qui sont visés dans le monde, soit entre 3 et 4% des quelque 329 000 salariés de Big Blue. Jusqu'à présent, les rumeurs faisaient plutôt état de 5 000 postes.
Et l'Europe occidentale sera durement touchée. En France, 769 postes devraient être supprimés (sur 11 sites dont Paris, Lille, Lyon, Bordeaux ou Marseille) selon IBM, 1 075 selon la CFDT. L'Allemagne, la Grande Bretagne et l'Italie ont également été cités par la direction du géant de l'informatique, mais sans donner plus de détails -on devrait en savoir
plus après la publication des résultats du 2e trimestre, le 4 juillet prochain.
Mais selon le syndicat IG Metall, 2 500 postes seraient visés en Allemagne, ce qui représente 10% des salariés d'IBM dans ce pays. Un chiffre qui n'a rien d'officiel.
Au Royaume-Uni, où IBM emploie 25 000 personnes (sur 35 sites), l'incertitude prévaut mais un chiffre équivalent à celui de l'Allemagne circule déjà. Par comparaison, la France compte 11 000 salariés, l'Allemagne 23 000 et l'Italie 8 000. IBM totalise 100 000 collaborateurs européens et, en Europe de l'Ouest, les différents syndicats évaluent le nombre de postes concernés par le plan social dans une fourchette comprise entre. 7 500 à 9 000.
Entre 1,3 et 1,7 milliard de dollars provisionnés pour faire face aux indemnités de départ |
Pour le directeur financier d'IBM,
Mark Loughridge, l'économie anticipée serait comprise entre 300 et 500 millions de dollars sur le second semestre (1% de l'ensemble des charges de la période). Big Blue provisionne déjà entre 1,3 et 1,7 milliard de dollars pour faire face aux indemnités de départ. Le groupe juge que la plupart des postes supprimés ne prendront pas la forme de licenciements mais plutôt, notamment, de départs en retraite anticipée.
Après avoir cédé ou délocalisé ses activités de fabrication (la plus emblématique étant la construction de PC, vendue au chinois Lenovo), ce sont aujourd'hui les services qui subissent une restructuration violente, sous la pression des salaires plus bas offerts par l'Europe de l'Est ou l'Inde par rapport à l'Europe de l'Ouest.
IBM entend créer des unités opérationnelles plus petites et plus flexibles sur le vieux continent, afin de favoriser un contact plus direct avec le client. L'objectif, analysé par le cabinet Ovum, est ainsi d'éliminer "la structure paneuropéenne
de coordindation EMEA".
Sur ce point notamment, Ovum se demande si IBM n'est pas en train de tracer une voie appelée à être suivie par d'autres sociétés. En attendant, Wall Street a plutôt mal réagi à l'annonce du plan, l'action IBM reculant jeudi 5 mai de 2,05% pour atteindre 75,50 dollars, signe que les investisseurs ont bien compris que Big Blue n'est pas en phase de croissance mais bien de réduction des coûts.
Autre conséquence, le 23 mai prochain sera organisée en France une "journée nationale d'action" dont l'objectif est le "zéro licenciement" et "des améliorations sensibles des conditions de départs volontaires" (dixit la CFDT). |
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