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La formation, première solution évoquée pour le retour à l'emploi
Si les "seniors" dans l'informatique sont globalement fatalistes sur leur situation, ils n'hésitent pas à prendre des initiatives, entre formation et création d'entreprise.  (08/11/2004)
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Près de 150 témoignages ont été recueillis par le JDN suite à un appel à témoins lancé en octobre. Le thème était "la difficulté de trouver un emploi dans l'informatique à plus de 35 ans".

La majorité (68%) des répondants ont entre 45 et 55 ans, 24% entre 35 et 40 ans et 8% ont plus de 55 ans. Ils sont chefs de projets informatiques (30%), cadres supérieurs (24%), analystes programmeurs (13%), administrateurs (9%) ou, en moindre mesure, consultants, architectes, commerciaux, infographistes ou spécialistes sécurité.

Les difficultés rencontrées face à des gens moins expérimentés
Niveau d'études insuffisant, rémunération demandée trop élevée, conséquences de l'offshore, les difficultés qu'ils citent pour retrouver un emploi sont globalement les mêmes pour tous. La plupart des répondants orientés développement soulignent la difficulté à se tenir à jour (notamment sur les technologies Web) après 35 ans. Formés à d'autres langages (Fortan, C, assembleur...) qui ne sont plus "valorisables aujourd'hui", ils ont "l'impression de ne plus être tendance". "Les contraintes croissantes [avec l'âge] rendent l'auto-formation compliquée" explique un analyste-programmeur. Ils se retrouvent en concurrence avec des jeunes sortant de l'école, davantage formés aux dernières technologies et de ce fait les postes de développement sont en général difficilement accessibles à plus de 35 ans.

Tous métiers confondus, ils indiquent un manque de formation. Souvent de niveau bac à bac+2, ils se jugent insuffisament armés face à des entreprises qui recherchent en général des bac+5 pour les postes qu'ils convoitent. Mais les formations sont coûteuses et ils n'ont pas toujours accès à celles proposées par l'ANPE. A l'inverse ils sont considérés comme "trop qualifiés" par des entreprises pour certains postes dans leur domaine ou des postes "alimentaires". Et il leur est difficile voire impossible d'être reclassés par les organismes. De nombreux informaticiens ayant exercé des fonctions à responsabilités ne peuvent plus postuler pour des postes inférieurs (de directeur à chef de projets, de créateur d'entreprise à développeur...).

"Bien qu'acceptant une baisse de mon salaire, j'ai du mal à décrocher des rendez-vous"
Beaucoup sont fatalistes face à la situation du marché, ils se savent trop chers par rapport aux jeunes arrivés. Malgré tout, si certains diminuent leurs prétentions salariales, ils n'arrivent toujours pas à retrouver un emploi. "Bien qu'acceptant une baisse de 15% de mon salaire, j'ai encore du mal à décrocher des rendez-vous, mon ancienne société licencie aujourd'hui les plus hauts salaires et embauche des bac+2 à un salaire bien entendu beaucoup plus bas" décrit ce cadre sup de plus de 40 ans.

Les organismes (Apec ou ANPE) ne sont pas toujours jugés compétents pour répondre aux problèmes rencontrés. Et du point de vue législatif, les salariés approchant ou ayant dépassé la cinquantaine dénoncent aussi la loi Delalande qui, si elle protège les plus de 50 ans lors du licenciement, réduit de ce fait également leurs chances à l'embauche.

Les mesures adoptées pour pallier au problème

Les solutions envisagées sont principalement la formation, même si nombreux sont ceux à avoir des doutes sur son efficacité pour retrouver un emploi. Ces formations sont le plus souvent orientées vers les domaines commercial, marketing et vers le management. Plusieurs professionnels passent également des certifications, se forment à l'anglais ou réalisent des validations d'acquisition d'expérience (VAE). Les bilans de compétences ou l'utilisation de cabinet de conseil et d'outplacement sont aussi répandus.

Créer son entreprise est également la deuxième mesure la plus souvent citée. "Constatant l'absence de résultats dans mes recherches, je viens tout juste de me mettre à mon compte " indique ce cadre supérieur avec 22 ans d'expérience professionnelle. Le statut d'indépendant est souvent le seul qui intéresse les sociétés de services. Ils sont également nombreux à créer ou rejoindre des associations, notamment pour proposer des services de dépannage ou d'aide en informatique pour les particuliers.

"Je masque l'âge dans mon CV pour obtenir au moins un entretien"
Ils ont également recours à l'intérim, le portage salarial ou les missions freelance. Les "seniors" utilisent tous les moyens de communication pour trouver un emploi : Internet, salons, forums, association d'anciens élèves, réseau, organismes. Ils sont plusieurs à modifier leur CV et, avec le temps, trouvent difficile de vendre un CV avec un trou chronologique correspondant à la période de chômage. "Je masque l'âge et l'ancienneté dans le CV pour obtenir au moins un entretien" explique ce cadre de plus de 55 ans, "je n'indique pas les dates d'obtention de mes diplômes sur mon CV et pendant l'entretien, j'évite de donner une information qui indiquerait mon âge" confirme ce chef de projet.

Certains décident en dernier recours de changer de branche et abandonnent à regret leur métier dans l'informatique.

Critiques de la gestion des recrutements et de la précarité
Les responsables de recrutement sont souvent pointés du doigt. Ils sont accusés "d'immobilisme", "d'incapacité à analyser les compétences réelles", de recruter des bac+5 de grandes écoles pour se "prémunir en cas d'échec de recrutement". En général, les professionnels IT "seniors" leur reprochent une trop grande uniformisation dans les demandes, avec toujours le même profil et les mêmes compétences requises alors qu'elles sont jugées excessives et irréalistes par les répondants.

"J'ai 42 ans et les postes de 'senior' sont pour ceux qui en ont 35"
Certains les accusent de "discrimination" puisque sont souvent précisées des tranches d'âge dans les annonces ou des limites d'expérience, les rendant moins accessibles aux profils plus âgés. "Je vois de plus en plus d'annonces qui mentionnent l'âge du postulant et c'est souvent entre 25 et 30 ans" indique cet analyste-programmeur avec 13 ans d'expérience. "J'ai 42 ans et les postes de 'senior' sont pour ceux qui en ont 35" note un chef de projet informatique, "les niveaux d'expérience requis sont de l'ordre de 4 à 10 ans tout au plus, or, comme tout quadragénaire, la moyenne affichée est de 16 ans minimum" poursuit-il.

Les responsables RH sont aussi critiqués sur leur lecture des CV, utilisant trop les outils de gestion de CV et ne lisant pas ces derniers, ou seulement les rubriques qui les intéressent. "Les RH n'ont que peu de notions des réels requis techniques des postes et ne sont donc pas en mesure de les évaluer ou de les traduire en compétences opérationnelles. Ils se rabattent donc sur ce qu'ils connaissent, à savoir les caractéristiques humaines du candidat : âge, sexe, origine et les diplômes" résume ce cadre supérieur en informatique de plus de 50 ans. "Les systèmes automatisés de gestion de candidatures servent de paravent aux recruteurs, sans contact avec les candidats alors que quand on arrive à forcer les barrages, on décroche assez facilement des entretiens" note un responsable sécurité de 38 ans.

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Les entreprises sont aussi accusées de multiplier les contrats précaires (stage, CDD, contrats de qualification...) avec de faibles rémunérations à la clé. "Je sors d'un stage et ils ne m'ont pas donné un centime alors que j'ai conçu et développé pour eux une application aboutie qu'ils vont réellement utiliser" précise un webdesigner. "Pour beaucoup d'entreprises c'est le coût de la main d'oeuvre qui devient primordial et sélectionner les candidats sur l'âge est une façon d'avoir des gens souples, peu chers" souligne un administrateur. De nombreuses entreprises sont ainsi accusées de vouloir rajeunir leur pyramide des âges pour diminuer les coûts.
 
 
Laëtitia BARDOUL, JDN Solutions
 
 
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