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| Les SSII, mères nourricières des sociétés d'intérim ? |
| Les sociétés de services informatiques sont friandes de prestations d'intérim proposées par les sociétés de travail temporaire. Au point de contribuer à faire vivre les filiales de leurs concurrents directs ?
(21/04/2006) |
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Avec la Loi de programmation pour la cohésion sociale du 18 janvier 2005 - dite Loi Borloo -, c'est tout un modèle lié au monopole des offres d'emploi par l'ANPE qui s'est délité.
Il a notamment permis aux 6 300 agences d'intérim du pays de proposer à leur tour des offres d'emplois basées sur des contrats à durée déterminée et, bien entendu, indéterminée.
Ces nouvelles opportunités profitent en réalité non seulement aux agences d'intérim (qu'elles soient ou non spécialisées sur un créneau particulier) mais aussi aux sociétés de services informatiques (SSII) qui constituent leur clientèle la plus large en matière d'offres informatiques.
Laurent Juery (lire son interview), directeur de la division informatique de Page Personnel, filiale spécialisée dans l'intérim du cabinet de conseil en recrutement Michael Page, observe en ce sens que les sociétés de service ne sont pas en concurrence frontale avec les sociétés d'intérim, mais qu'elles doivent agir en complémentarité les unes par rapport aux autres.
Ce qui ne va pas sans soulever certains paradoxes. En effet, l'autre phénomène remarquable de l'effritement du monopole de la recherche d'emploi, se situe dans le placement de compétences entre SSII, par l'intermédiaire de sociétés d'intérim... dépendant justement de SSII.
Ainsi,
parmi les exemples révélateurs de ce paradoxe, celui de Sysinter, filiale intérim de Steria rachetée en 1989, qui est amenée à traquer les meilleures compétences possibles... pour le bénéfice des concurrents de sa maison mère, comme l'indique entre autre Sophie Latour, directrice des ressources humaines et de la gestion au sein de Sysinter (lire son interview).
Du point de vue de la nature des offres proposées, il semble par ailleurs que l'intérim informatique soit loin de constituer la part essentielle des offres, notament sur celles qui sont proposées aux cadres et jeunes diplômés.
"L'intérim dans l'informatique est moins actif que dans d'autres secteurs comme la finance, la comptabilité ou la production", constate Pierre Lamblin, directeur des études au sein de l'Association pour l'Emploi des Cadres (lire son interview), qui constate par ailleurs que l'intérim informatique s'ouvre de plus en plus aux cadres et non techniciens.
Cette ouverture des offres à destination d'une population auparavant essentiellement composée de techniciens est également mis en avant par Pierre Fonlupt, vice-président du Syndicat des Entreprises du Travail Temporaire (SETT) et président du directoire de la société d'intérim Plus Intérim
(lire son interview).
"L'époque où les techniciens informatiques constituaient l'essentiel de la demande en matière d'intérim est révolue. Ainsi, les demandes émanent de profils de candidats bénéficiant d'un niveau de qualification de plus en plus élevée, bien que cela ne soit pas propre à l'environnement informatique", note encore le président.
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