Pourquoi l’OM4 va accélérer le passage à l’Ethernet 10 Gigabit dans les datacenters

Les avantages de la technologie OM4, associés à une demande en bande passante sans cesse croissante, obligent les responsables des datacenters à envisager dès aujourd’hui des solutions en 40GbE et 100GbE.

Qu'il s'agisse de la mise en œuvre initiale ou de l'actualisation d'un réseau, il est essentiel de connaître les nombreux avantages du multimode de nouvelle génération, ou OM4. Il offre en effet de multiples atouts aux entreprises qui envisagent de préparer dès aujourd'hui l'avenir de l'infrastructure de câblage de leurs centres de données.   Malgré la crise économique mondiale, l'univers numérique poursuit sa croissance en flèche. La création et la réplication de nouvelles données numériques a battu un nouveau record en 2009, en atteignant un volume de 800 milliards de giga-octets, soit 62 % de plus que l'année précédente. Et cette dynamique de croissance va se poursuivre au cours de la prochaine décennie, pour atteindre 35 trillions de giga-octets en 2020, soit 44 fois plus qu'aujourd'hui.   Un hébergement rapide et fiable Cette réalité traduit les différentes tendances résultant de l'évolution des technologies de l'information. Du côté du grand public, le développement des sites et des applications liés aux médias sociaux a engendré une demande considérable en solutions d'hébergement à la fois rapides et fiables, mais aussi en capacités de transfert de textes, de voix, d'images et de vidéo. La télévision sur Internet en est encore à ses premiers balbutiements, mais elle devrait enregistrer une croissance phénoménale au cours des prochaines années, tout comme la vidéo à la demande. On peut également citer le secteur des échanges de données sur mobile, avec la vidéo et la vidéo HD, qui devrait croître rapidement.   Le volume de trafic IP pour le grand public, avec une exigence de débit aussi proche du temps réel que possible, pourrait à lui seul créer de sérieux goulots d'étranglement dans les centres informatiques.   Du côté des entreprises, on trouve des moteurs de développement similaires, avec l'accélération du rythme de création de nouvelles données, qui doivent être stockées, extraites et diffusées aussi rapidement que possible, dans le monde entier. La vidéoconférence, standard ou HD, aura elle aussi une influence significative sur le trafic IP des entreprises dans les années à venir. Ce volume s'ajoutera à la croissance naturelle du trafic IP liée au développement des échanges sur Internet.     Tout passe par le "Cloud" Toutes ces sources de trafic IP indiquent une tendance croissante à la consolidation et à la centralisation. Dans le grand public, le nombre de personnes détenant des copies de leurs chansons, photos, films ou clips favoris diminue progressivement, au profit d'un accès direct et instantané à ces données, par l'intermédiaire d'un fournisseur de services centralisés.  

Pour les entreprises, un processus de consolidation similaire s'est mis en place au cours de ces dernières années. Les établissements secondaires des entreprises détiennent de moins en moins d'informations et d'applications, voire de matériel informatique. On constate une tendance à la consolidation, ou à la centralisation, de la fonction informatique dans un ou deux centres de données, avec des sites de secours permettant d'assurer le niveau nécessaire de continuité des activités.

 

L'informatique en "Cloud" accélère encore ce processus de centralisation, dans les entreprises comme chez les particuliers. Les fournisseurs de services, qu'ils soient externes ou internes, vont donc devenir un référentiel central de données et d'applications.

 

L'indispensable débit

Dans ce contexte de consolidation et de centralisation, l'infrastructure informatique physique du datacenter est plus essentielle que jamais. Débit, fiabilité, flexibilité, évolutivité... En matière de serveurs, de systèmes de stockage et réseaux d'un centre de données, toutes ces caractéristiques sont importantes mais le débit reste et demeure la priorité.

 

Dans le monde du stockage, le protocole de connectivité Fibre Channel a pendant longtemps dominé. Il a été rejoint depuis peu par la technologie IP, sous la forme de la norme iSCSI. Le Fibre Channel assure des communications déterministes, à faible délai et à débit élevé entre les serveurs et les systèmes de stockage, via un câblage en fibre optique. La norme iSCSI s'appuie, quant à elle, sur le protocole Ethernet standard, utilisé dans la plupart des centres informatiques pour transmettre des données du client au serveur ou entre les serveurs.

 

Le plan d'évolution du Fibre Channel pure autorise déjà des débits atteignant 8 Gb/s. Les 16 Gb/s constituent donc logiquement la prochaine étape. En parallèle, le développement du Fibre Channel sur Ethernet (FCoE) vise à consolider d'une part, le trafic de données destiné au stockage (SAN), et d'autre part, le trafic Ethernet dans une interface réseau commune, permettant d'utiliser le même câble. Aussi parle-t-on de "convergence" vers les 10 Gb/s dans un futur proche, probablement avec la FCoE comme catalyseur principal du 40GbE, et plus à la périphérie des réseaux pour les années à venir.

 

Parallèlement à cette évolution, dans le monde des serveurs, la virtualisation entraîne une consolidation croissante des applications sur un nombre de plus en plus réduit de serveurs physiques. Il a été dit que le rapport entre le nombre d'applications et le nombre de serveurs physiques, actuellement à environ 4/1, pourrait atteindre 20/1. Avec un nombre aussi élevé d'applications s'exécutant sur un unique serveur physique, le volume de transmissions de données vers et depuis les serveurs exigera une bande passante beaucoup plus large. La technologie de serveur en 10 Gb/s, suivie de près par les serveurs en 40GbE, représente donc l'avenir.