Consolider et virtualiser efficacement ses sites distants

Les avantages de la virtualisation et de la consolidation sont aujourd’hui bien identifiés au niveau du site central et du data center. Ce n'est pas le cas pourtant des sites distants.

Les entreprises françaises ou internationales peuvent avoir de nombreux bureaux dispersés, rendant très difficile la gestion des technologies installées. Et de fait regrettable, car la consolidation à ce niveau peut permettre de réaliser des économies grâce à la virtualisation de serveurs. Parfaitement maitrisée, cette consolidation permettra des économies et améliorera le service fourni au personnel sur les sites distants.

Selon une étude réalisée par Forrester Research, chaque site distant héberge en moyenne 10 serveurs. L'étude souligne également que dans la plupart des cas, ces sites embarquent un tiers voire la moitié des données de l'entreprise. Dans une seconde étude, Forrester a constaté qu'en général, les sites distants consomment plus d'énergie que le siège. Par conséquent, si les mesures d'économie se limitent aux services centralisés, elles laissent de côté le plus gros des économies potentielles, en termes d'énergie, coûts matériels et maintenance.

C'est pourquoi, les entreprises qui ont déjà largement consolidé leurs technologies centralisées commencent à s'intéresser à leurs sites distants. Dans une logique de réduction des coûts, elles cherchent à éliminer l'inutile en préservant l'indispensable.

Cependant, la consolidation des serveurs distants pose d'autres soucis, justement parce que par définition, ils sont éloignés des ressources informatiques centralisées. Classiquement, la virtualisation de ces serveurs revient à les déplacer vers un centre de données central puis accorder aux employés des sites distants un accès à ces services.

Bien entendu, il est possible de conduire la virtualisation au niveau local, en consolidant sur chaque site de nombreux serveurs. Il serait ainsi possible de bénéficier des mêmes économies en matériel et en énergie, mais pas de la simplification de l'administration et de la maintenance qu'apporterait leur transfert total dans le data center. Tant qu'à se lancer dans la virtualisation, autant la faire du mieux possible avec une politique « zéro-serveur », le tout sans réduire les performances des applications pour les utilisateurs à distance.

L'un des points essentiels est d'investir de façon appropriée dans votre liaison WAN, et d'envisager de l'optimiser pour compenser l'éloignement entre les agences et le data center. En effet, si des services centralisés sont essentiels à certaines activités critiques de vos sites, par exemple l'accès aux informations sur les clients, il vaudrait mieux que la liaison WAN soit fiable et performante. Et il ne s'agit pas seulement d'acheter de la bande passante auprès de votre fournisseur, vous devez tenir compte des problèmes de latence, soit le délai dans la transmission des signaux éloignés. Vous ne pouvez pas changer les lois physiques qui régissent la vitesse de transmission, mais vous pouvez faire appel à des appareils d'optimisation du WAN qui réduisent la quantité de « bavardage » échangé via le réseau pour accomplir une tâche comme télécharger un fichier. Vous pouvez ainsi obtenir des performances de niveau LAN via une architecture WAN, beaucoup plus économique.

Bien souvent, la consolidation des sites se fait en même temps que d'autres initiatives qui sollicitent encore plus le WAN, comme la téléphonie IP (VoIP), un logiciel qui intègre la voix et la vidéo. Lors de son étude, Forrester a constaté que près de 50 % des entreprises utilisent les communications vocales et vidéo sur IP pour réduire les coûts de déplacement.

Dans ce contexte, l'optimisation du WAN est encore plus critique, car en son absence la transmission de la voix et de la vidéo est souvent irrégulière. Les employés et les cadres n'utiliseront ces services que s'ils sont irréprochables et proposent une qualité de service irréprochable.

Enfin, un dernier challenge apparait. Même avec une optimisation du WAN, certains serveurs assurent des services réseau de base qu'il n'est pas utile de centraliser. C'est le cas du contrôleur de domaine qui gère les adresses IP des ordinateurs d'un site, et qui doit rester sur place, ou encore du serveur d'impression vers les imprimantes situées dans le site distant. Le fait d'envoyer une tâche d'impression depuis un ordinateur d'un site vers un serveur du data center, pour le renvoyer à l'imprimante installée au bout du couloir, serait une parfaite absurdité.

Le concept d'un site distant sans aucun serveur est il utopiste ? Pas nécessairement. Une façon d'assurer en local ces quelques services est de les héberger sur l'appliance d'optimisation du WAN. Un tel dispositif est par définition un ordinateur simplifié, qui demande moins d'administration qu'un serveur standard. Mais une possibilité relativement récente est d'y héberger quelques machines virtuelles. Elles serviront à assurer les quelques services qu'il reste avantageux de maintenir en local. Il s'agira par exemple de services de pare-feu et de sécurité, de serveurs d'impression et d'autres services réseau qui ont tout intérêt à rester aussi proches que possible des utilisateurs.

Une appliance d'optimisation du WAN bien conçue apporte un contrôle très fin de la circulation des données pour ces services virtualisés, exactement comme s'ils étaient assurés par des serveurs indépendants. Avec cette solution il pourra être possible de remplacer toute la salle serveur d'un site par une seule appliance d'optimisation du WAN. Et même s'il n'est pas réalisable de mener la consolidation jusqu'à ce point, il reste clairement possible de réduire considérablement le nombre de serveurs sur chaque site.

La consolidation des serveurs dans les data center est déjà un réel succès dans de nombreuses entreprises. Mais aller encore plus loin serait encore plus rentable : si le réseau qui relie vos différents sites a pris une allure tentaculaire, il est temps de commencer à le consolider !