Que manque-t-il aux "directeurs informatique" pour devenir "directeurs des systèmes d'information"?
La vocation structurante des stratégies informatiques ne conduit-elle pas à l'immobilisme, au manque de créativité et à l'absence de réactivité? Peut-on donner de l'agilité à l'alignement stratégique, qui a pour vocation à structurer lourdement une politique informatique ?
Au-delà des solutions classiques qui touchent aux moyens et aux hommes, des nouvelles offres logicielles apparaissent désormais sur le marché, et il est certain que c'est à partir de ces solutions, de type Smart Computing, que les directeurs des services informatiques se transformeront plus encore plus en directeur des systèmes d'information.
"L'alignement stratégique" de l'organisation des systèmes d'information est le
fait de mettre en cohérence la stratégie du système d'information avec
la stratégie globale de l'entreprise.
Ainsi la préoccupation de la maîtrise d'ouvrage de systèmes informatiques à
vocation à s'inscrire au plus près de la logique des actes métiers de l'entreprise
visant à produire des biens ou à rendre des services.
L'évidence du concept a permis sa popularité chez les
cadres dirigeants, mais des voix s'élèvent désormais pour en décrire les
limites et les échecs. La nature pluriannuelle des stratégies informatiques ne
semble pas toujours être adaptée à des cycles produits courts et même ultra-courts.
A contrario, elles peinent à s'adapter aux nouveaux besoins qui apparaissent, par
exemple dans la gestion de la relation avec les clients (CRM). L'alignement
stratégique fait souvent obstacle à un marketing relationnel qui exige
personnalisation et agilité pour des offres de masse, réactivité dans la
complexité, et a de plus vocation à perdurer pendant toute la durée de
l'expérience client, c'est à dire bien au-delà de l'obsolescence même des
équipements.
La bonne gouvernance des entreprises en général, et des
DSI en particulier, consiste à arbitrer entre ces données contradictoires. La
propension naturelle des organisations est de répondre à ces questions par des
sollicitations de moyens et personnels. Beaucoup de dirigeants souhaiteraient continuer
dans cette voie, mais elle est sans issue. Elle ne débouche en général que sur
l'externalisation de fonctions à forts besoins de main d'œuvre, et à une quête
éperdue et assez vaine de la puissance des processeurs et des serveurs.
Il existe toutefois une alternative. Il est possible de donner
aux entreprises l'agilité opérationnelle et la performance économique dont
elles ont besoin, tout en garantissant la bonne gouvernance de leur système
d'information : le Smart Computing [1].
Celui-ci entend réduire la course à l'armement des SI, en
offrant des solutions capables d'assurer des synergies nouvelles à partir des
logiciels et des données déjà à disposition des organisations. Le concept se
déploie dans une logique non structurante, qui optimise les processus de la
DSI. Il respecte par exemple, l'intégrité de toutes les applications, ERP et métiers,
préexistantes, cela sans intrusion dans les programmes, ni impact sur leur
fonctionnement. Il intègre, comme éléments central de sa mise en œuvre, la
prise en compte du contexte de travail et permet de rendre les applications
existantes plus intelligentes avec une forte attention au bénéfice de
l'utilisateur. Le Smart Computing permet de générer des informations
contextuelles additionnelles de type (vue 360°, next best action, up and cross
selling). En définitive de créer une alternative agile, économique et robuste à
l'intégration applicative classique ou aux demandes d'évolutions
organisationnelles.
Ainsi, agissant comme véritable assistant virtuel
numérique, ces nouvelles offres s'affirment comme des outils, simples et
performants de gouvernance de l'entreprise. Ils peuvent rechercher et mettre en
perspectives les données utiles, les vérifier, les transférer et les comparer
pour assurer les cohérences, les proposer directement sur les postes de travail
des opérateurs de manière appropriée à la nature du besoin du moment, cela en
préservant l'architecture et l'histoire SI de la société.
A l'usage, ces automatisations applicatives se concrétisent
par la réduction des coûts opérationnels et l’augmentation de la productivité
de la DSI, sans en changer ou modifier la nature de l'alignement stratégique.
Ces nouvelles offres sont aussi un nouveau pas vers une intégration des EPR
dont l'avènement sonnera la fin des directeurs des services informatiques,
alors mués en Directeurs des Systèmes d'Information. Ceux là inscriront
l'agilité par le Smart Computing, comme l'un des fondements de leur alignement
stratégique d'entreprise.
[1] Le Smart Computing est un principe qui permet aux utilisateurs d'outils informatiques de bénéficier d'un espace de travail intelligent, unifié, aux tâches simplifiées et automatisées.