Cloud Computing et nouvelle économie

Dans Capitalisme, socialisme et démocratie paru en 1942, Joseph Aloïs Schumpeter professait fort justement que « le capitalisme constitue, de par sa nature, un type ou une méthode de transformation économique, et non seulement il n’est jamais stationnaire, mais il ne pourrait le devenir ».

Dans Capitalisme, socialisme et démocratie paru en 1942, Joseph Aloïs Schumpeter professait fort justement que « le capitalisme constitue, de par sa nature, un type ou une méthode de transformation économique, et non seulement il n’est jamais stationnaire, mais il ne pourrait le devenir ».
Aujourd’hui nous vivons peut-être la révolution technologique la plus importante de toute l’Histoire de l’Humanité, à savoir, la révolution du numérique. Les hommes sont interconnectés, par-delà les continents, ils peuvent s’échanger leurs savoirs et leurs richesses, choses impensables encore au temps où Schumpeter nous ouvrait les yeux sur la prodigieuse course à l’innovation que nous menons collectivement.
Qui sait ce que, demain, nous serons capable de faire grâce aux réseaux numériques. Face à ce bouleversement sans précédent des anciens paradigmes économiques, le théoricien du Progrès Technique, est devenu plus que jamais d’actualité, lui qui professait qu’« entreprendre consiste à changer un ordre existant ». En effet, si la croissance économique se nourrit d’abord d’innovations, elles-mêmes sont nées du génie humain stimulé par la croissance économique déjà existante. Dans cette grappe d’innovation engendrée par le numérique, le cloud computing nous permet de mesurer une part de l’extraordinaire champ des possibles ouverts par le numérique.

Ces progrès sont à ce point incroyables qu’ils ont révolutionné nos méthodes de production et nos modes de vie jusqu’à nous paraitre naturels et indispensables.

Par exemple, lorsque vous emménagez dans votre nouvel appartement que vous vous abonnez à EDF, savez-vous que votre consommation d’électricité est gérée par un cloud qui propulse l’information à EDF lui permettant de s’adapter à vos besoins propres pour se développer efficacement sans que vous n’ayez jamais vous-même à vous soucier de votre approvisionnement à l’électricité ?

Lorsque vous tenez entre vos doigts ce miracle de technologie qu’est un smartphone, en téléchargeant des applications toujours plus sophistiquées et pointues, vous passez par un cloud qui fait vivre des centaines de start-up innovantes et leur personnel hautement qualifiés qui préparent l’économie de demain.
Ce nouvel outil au service des acteurs économiques qu’est le cloud computing offre en moyenne un retour sur investissement de 626 % de ROI sur 5 ans pour les applications sur AWS d’Apple avec une période de payback de seulement 7,1 mois. Il permet également un accroissement de la productivité du développement des SI de 507 % tandis que les gains et les économies qu’il engendre en moyenne par application atteignent les 518,990 dollars.
Le cloud s’impose donc naturellement comme une technologie indispensable pour toutes les nouvelles entreprises ambitieuses. Grâce à lui, elles évitent d’avoir à acheter de couteux serveurs pour stocker leurs données. Ce genre de service permet en outre une grande flexibilité car si une offre de cloud n’est plus adaptée, il est facile de se désabonner et de profiter de la réversibilité offert par cette technologie, c’est-à-dire, de faire migrer ses données d’un cloud  à un autre, dont le fournisseur répondra mieux aux attentes de l’entreprise.
Les géants américains du Web ont depuis longtemps sauté le pas et en récolte les fruits. Amazon en est un des exemples les plus frappants. Des centaines d’entreprises majeures comme Netflix, Dropbox, Instagram et même la NASA font en effet appel à ses services web, ce qui place Amazon à la tête d’un cloud immense. En effet, environ 1% du trafic internet est lié à ces services et un internaute sur trois accède au moins une fois par jour à l‘un des sites partenaires de ce cloud.
A coup sûr, si Schumpeter avait pu vivre la révolution numérique que nous connaissons, face à ce monde qui nait sous nos yeux, il se serait exclamé une fois de plus, comme il l’avait fait en 1911 dans sa Théorie de l’évolution économique que « l’entrepreneur est le révolutionnaire de l’économie » !


Chronique rédigée avec Gwenaël le Sausse