Cloud computing : le prix des serveurs physiques dédiés est un argument négligeable

Bercées par un coût du serveur dédié extrêmement bas, les entreprises se sont endormies sur leurs infrastructures peu flexibles, qui peuvent également s’avérer peu sécurisées, pour peu qu’on ne leur y accorde pas le temps de maintenance (mise à jour, sauvegardes, pare-feux…) nécessaire.

Les bénéfices du cloud ne sont plus à démontrer, encore faut-il accepter de sortir de sa zone de confort.
En matière d’infrastructures informatiques, les responsables IT français seraient-ils les porte-drapeaux du “good-enough”, principe selon lequel un utilisateur se contente d’une offre minimaliste, dédaignant les avancées technologiques, parce qu’elle suffit à son besoin ? C’est ce que semblent indiquer de récentes études selon lesquelles la France serait un peu à la traîne dans son adoption des technologies cloud.
Les importantes sommes qui ont été investies dans le « legacy » (les programmes informatiques développés “sur mesure”  pendant des décennies) n’étant pas encore toutes amorties, pèsent sur les choix des entreprises. A minima, les entreprises s’inquiètent de la cohabitation d’une partie de leurs systèmes internes, difficiles à externaliser, et des applications en mode cloud plus récentes et plus riches, et se demandent comment elles vont s’assurer - si elles optent pour un fournisseur de cloud - du bon fonctionnement d’une infrastructure hybride …
Parallèlement, il faut bien dire que le contexte tarifaire agressif que la France partage avec quelques rares voisins sur le marché du serveur dédié a sans doute été un frein au développement du cloud public en France. Puisque le serveur physique complet dédié est longtemps resté moins cher qu’une machine virtuelle, le bon sens terrien des responsables informatiques les a incités à repousser le passage au cloud. Peut-être plus que le prix d’ailleurs, l’aspect “rassurant” de posséder une boîte physique, un serveur à eux, a contribué à pérenniser cet état de fait. 
Mais tandis que les prix de l’hébergement remontent, le prix des instances virtuelles baisse. Et le cloud computing se découvre des adeptes. 
Pourtant ils sont encore nombreux, par manque de pédagogie sans doute, à rester attachés au serveur dédié, ignorant souvent involontairement, les nombreux avantages du cloud et des services associés à ce modèle.
A commencer par la flexibilité et l’agilité du système, la puissance informatique délivrée par le cloud varie en  fonction des besoins. S’il est trop sollicité un serveur dédié plante. Point. Nombre de services ont cédé sous le poids de la demande des utilisateurs. Une infrastructure cloud soutient la charge, maintient la continuité d’activités et souvent (notamment pour les sites e-commerce) la continuité d’affaires.
L’une des limitations apportée par une infrastructure informatique reposant sur des serveurs dédiés low-cost externalisés est la quasi impossibilité de créer et d’inclure l’ensemble des serveurs au sein d’un unique vLan. Or, ce système permet à toutes les composantes de communiquer entre elles et à très haute vitesse sans transiter par internet, donc en toute sécurité. Une limitation que l’on ne retrouve pas dans le IaaS (Infrastructure as a Service).
Vient ensuite la sécurité. La sécurité des données, tout d’abord. La réplication des données sur un site distant est facile à mettre en œuvre et assure a minima des temps de restauration très bons (une étude menée par Aberdeen Group met en avant que les entreprises ayant fait le choix du cloud parviennent à régler un problème en 2,1 heures en moyenne, soit presque quatre fois plus vite que les autres), sinon une parfaite continuité d’activité.
La sécurité des infrastructures également : les mises à jour des hyperviseurs, par les soins du fournisseur de IaaS permettent de parer à certaines failles de sécurité. Pour autant, le cloud ne dispense pas les clients ayant opté pour un mode « self-service » de rester pointilleux quant à l’hygiène des mises à jour de sécurité…
Sur l’argument du coût, le serveur dédié exige une planification précise des besoins avec un espace d’utilisation de l’infrastructure difficilement modulable. Le provisionnement des infrastructures (et au besoin, la libération des systèmes, une fois les pics d’activité passés)  demeure une problématique dont libère facilement le cloud. L’hébergement dédié peut par exemple s’avérer contraignant pour les start-ups qui ne peuvent s’appuyer sur l’historique de l’activité serveurs pour prévoir leur future demande en énergie numérique. Puisqu’il propose un paiement à l’usage, le Cloud computing  n’engendre pas de frais d’investissement particulier. Par ailleurs, des solutions existent pour éviter les mauvaises surprises et garder le contrôle des coûts en cas de pic d’activité, puisque - faut-il le rappeler ?- les utilisateurs sont facturés en fonction de leur utilisation des ressources.

Vous avez décidé de sauter le pas ? Par où commencer ?

1) Déterminez si le cloud est la solution qu’il vous faut. Malgré ses avantages le cloud ne correspond pas à tous les projets alors autant être sûr
2) Il n’y a pas un cloud mais des clouds : une analyse très précise de vos systèmes et besoins vous permettra de déterminer quelle formule de Cloud Computing sera la mieux appropriée.
Les choix offerts par le Cloud sont nombreux : avez-vous besoin d’une disponibilité « standard », de haute disponibilité, de très haute disponibilité ? Préférez-vous un cloud privé ou un cloud public suffit-il à vos besoins ? A moins que vous ne préfériez bénéficier des avantages du cloud hybride ? Avez-vous des préférences ou des contraintes sur le choix des technologies ? De quel niveau de service avez-vous besoin ? Autant de questions qu’il vous faut vous poser afin de dimensionner au mieux vos services cloud.
3) Identifiez ce qui peut être migré et ce qui ne doit en aucun cas l’être.
4) Identifiez où vous en êtes avec votre prestataire d’hébergement dédié actuel. Quel est le statut du contrat, son échéance, le préavis ? Prévoyez une période pendant laquelle le service continuera sur sa plate-forme existante tout en prévoyant une phase de test sur votre nouvelle infrastructure cloud !
5) Interrogez votre futur fournisseur sur les garanties qu’il offre en termes de disponibilité et de fonctionnement des systèmes. 
6) Si cette question compte pour vous : renseignez-vous sur la localisation précise de l’hébergement de vos données… Les juridictions appliquées varient en fonction du territoire...
7) C’est normalement une offre “standard”, mais prenez le temps de vérifier la réversibilité de votre migration pour éventuellement - si le besoin s’en fait sentir - pouvoir rapatrier en interne (et en toute sécurité) les services qui ont été transférés. 
Les entreprises perdues dans la masse des différentes sortes d’hébergement, tablent souvent par défaut sur la solution peu coûteuse du serveur dédié. Elles doivent envisager les avantages du Cloud dans l’optimisation de leurs ressources informatiques tout en prenant en compte les risques encourus si le passage est brutal et peu suivi. 
La migration vers le Cloud inclut nécessairement une réflexion sur le passage réussi à un autre modèle de service. Il s’agit non seulement de maximiser le retour sur investissement des systèmes existants, mais aussi de faire le choix de systèmes plus agiles tout en minimisant les risques.