La data, nouvelle arme anti-fraude !

A quelques jours du « Black Friday » et du « Cyber Monday », ces deux folles journées du e-commerce, focus sur la fraude sur Internet. Car si les e-commerçants sécurisent de plus en plus le paiement, les étapes amont du processus d’achat conservent leurs failles.

Selon une étude récente, la fraude sur Internet coûterait en moyenne 14,6 millions de dollars par an aux professionnels de la vente en ligne, soit près de 7,5 % de leurs revenus*. Un chiffre qui comprend à la fois le manque à gagner sur le chiffre d’affaires, et les budgets alloués aux équipes spécialisées et aux nombreux dispositifs anti-fraude.

Or, quand on sait que certains e-commerçants, notamment les acteurs e-retail à gros volume, affichent un taux de marge inférieur à 5%, on comprend vite que la lutte contre la fraude soit devenue, ces dernières années, un sujet stratégique.

D’autant plus qu’en parallèle, les opportunités de croissance du secteur sont limitées, par l’effet croisé du plafonnement des taux de pénétration et de la réduction des budgets de consommation, dans un contexte de crise économique mondiale.

Détecter les failles d’un site marchand, l’éternelle course du gendarme et du voleur

A n’en pas douter, les professionnels de la vente en ligne progressent : multiplication des contrôles, détection automatisée des fraudes, vérification de données bancaires, cryptogrammes… De nombreuses innovations technologiques ont été mises en place ces dernières années pour sécuriser les processus de paiement en ligne.

Mais en matière de fraude, comme souvent, le voleur a toujours un temps d’avance sur le gendarme. Et en expert du contournement des règles, il trouve toujours la faille. Comprenez : s’il devient trop difficile de percer les systèmes de sécurité des paiements en ligne, il va alors chercher la faille ailleurs, et notamment en amont dans le processus d’achat.

Car, de la connexion à son compte client jusqu’au formulaire de livraison, on en passe, des étapes, avant le paiement, quand on achète sur Internet. Et à en croire les multiples astuces disponibles sur Internet pour frauder sans risque un site marchand, des failles semblent bel et bien exister tout au long du processus de commande.

Des failles faciles à s’approprier par ailleurs, et qui sont donc à la portée de tous. Quoi de plus simple en effet que d’effectuer un achat valide, puis, de contester, de mauvaise foi, la transaction auprès de sa banque, en invoquant une usurpation d’identité, une absence de livraison ou une non-conformité du produit ? Des fraudes bien plus difficiles à déceler par les systèmes de sécurité, et des situations où l’e-commerçant fini toujours par être perdant.

Croiser les données tout au long du processus, la meilleure arme anti-fraude 

Alors comment lutter ? Comment se prémunir contre des typologies de fraude aussi disparates et toujours plus inventives ? Par une donnée fiable, vérifiée. Non plus uniquement au moment du paiement. Mais dès la connexion, puis à chaque étape du processus de commande, jusqu’à la finalisation de l’achat. Car en remontant le chaînon de la sécurité, on réduit d’autant les possibilités de détournement.

Cette nécessité de détecter la fraude le plus tôt possible au cours du processus de commande se cristallise notamment autour de deux étapes clés. D’une part, au moment de la connexion au compte utilisateur, en croisant les données de géolocalisation et l’adresse IP, pour vérifier si l’acheteur est bien le client, et ainsi se prémunir contre l’usurpation d’identité. D’autre part, au moment du formulaire de livraison, en vérifiant la pertinence des données saisies, en corrigeant une adresse postale, ou en recoupant le nom et l’adresse avec les bases de données référentes.

Cette intelligence appliquée à la donnée nous permettra également à l’avenir d’aller plus loin, notamment en appliquant des données comportementales au processus d’achat, pour déceler les risques de fraude à partir de la connaissance client emmagasinée par le CRM lors de précédentes interactions avec le client (historique de commandes, préférences, budget moyen…).

Charge ensuite à l’enseigne de gérer son niveau d’alerte, dans un numéro d’équilibriste consistant à obtenir une sécurisation maximale des achats, par un contrôle renforcé, voire manuel, des commandes à risque ; tout en conservant la sacrosainte fluidité du parcours client, et la réactivité dans le traitement et la livraison des commandes, véritable force concurrentielle du e-commerçant.

Mais quand on réalise que gagner seulement 1% sur son taux de fraude permet d’engendrer des millions d’euros de pertes évitées, on trouve vite l’équilibre ! Et c’est exactement la promesse de cette démarche préventive de qualification des données : transformer la fraude en véritable gisement de profit futur pour les e-commerçants.

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