Dystopie numérique : la technologie pour le pire ou plutôt pour le meilleur ?

Les effets positifs de l'IA l’emportent largement sur les effets négatifs éventuels et le progrès technologique ne se fera pas au détriment de l’emploi ou de la vie privée.

En 1997,  Deep Blue est la première machine à battre un champion du monde d’échecs dans des conditions de tournoi, s’appuyant sur l’analyse de données pour vaincre Garry Kasparov. En 2016, Lee Sedol, 18 fois champion du monde de go, jeu de stratégie d’une extrême complexité, doit s’incliner devant AlphaGo – un système d’intelligence artificielle plus puissant.

Aujourd’hui, les voitures peuvent rouler sans conducteur, la reconnaissance d’image avancée permet de diagnostiquer plus précisément les maladies et la maison, ses lumières, sa bibliothèque et son réfrigérateur peuvent se commander à la voix. A l’évidence, les algorithmes d’IA sont de plus en plus présents dans nos vies, et seront présents de plus en plus lors des événements majeurs de la vie (naissance, mariage, emménagement, etc.). Cette présence, voire omni-présence nourrit bien des fantasmes. Certains dépeignent un avenir tragique dans lequel l’humanité serait ravagée par la technologie. Ce n’est que de la fiction. Les effets positifs l’emportent largement sur les effets négatifs éventuels et le progrès technologique ne se fera pas au détriment de l’emploi ou de la vie privée. Il modifiera plutôt les métiers, en créera de nouveaux et augmentera la productivité humaine.

La technologie, moteur du changement

Les technologies, de l’intelligence artificielle, au machine learning, en passant par les superordinateurs, l’intelligence augmentée et l’analyse des données, et leurs capacités remarquables, redéfinissent déjà ce que nous jugions impossibles jusqu’à présent.

L’Université de Birmingham utilise par exemple des superordinateurs pour des projets qui touchent la santé publique à l’échelle mondiale, comme la découverte et l’identification du virus Zika. Le Barcelona Supercomputer Center repousse les limites de la connaissance humaine en exploitant cette puissante technologie pour mieux comprendre la leucémie lymphocytaire chronique (LLC) et, surtout, trouver des traitements plus efficaces.

S’il est évident que la technologie peut faire avancer les choses dans le domaine médical, elle est également à l’œuvre dans de nombreux autres secteurs pour affronter les plus grands défis de l’humanité. Ainsi Vestas, numéro un mondial de l’énergie éolienne, utilise des analyses approfondies à base de calculs intensifs et des simulations permettant de transformer des données en informations exploitables – par exemple, pour déterminer l’emplacement où une turbine produira un maximum d’énergie. Quant à l’Université de Caroline du Nord (NCSU), elle s’appuie sur l’intelligence artificielle pour lutter contre le changement climatique et aider les agriculteurs à anticiper les sécheresses, à adapter leurs cultures et à investir pour mieux faire face.

Ce ne sont là que quelques exemples montrant que la technologie a d’ores et déjà des applications remarquables. Et ce sont ces technologies de pointe, l’intelligence artificielle, superordinateurs entre autres, qui aident déjà et aideront encore plus la société à mieux comprendre le cancer, à trouver des traitements, à prévoir les effets du changement climatique et à relever les plus grands défis de l’humanité.

Et l’entreprise, quel rôle dans tout ça ?

Plutôt que de donner voix aux Cassandre, il nous appartient, individuellement, collectivement et en entreprise de nous donner les moyens de créer un monde meilleur pour les générations futures, en investissant dans le développement et le déploiement de ces innovations. Cela ne nous donnera que plus de moyens pour trouver des solutions gagnant-gagnant aux plus grands défis de l’humanité. En d’autres termes, l’humanité ne pourra progresser sans les technologies avancées. Ce sont les meilleurs outils et atouts dont nous disposons pour protéger l’être humain.

Des instituts de recherche et des universités sont à l’avant-garde de bon nombre de ces progrès, mais les entreprises ont elles aussi la possibilité d’utiliser la technologie à des fins positives et pour le plus grand bien de tous. Trouver des solutions aux problèmes essentiels de l’humanité ne fait peut-être pas partie de leurs missions, mais les entreprises qui y contribueront gagneront en confiance et en crédibilité – et resteront devant leurs concurrents.

Ces technologies n’ont jamais été aussi accessibles. Encore faut-il que les entreprises intègrent ces connaissances, appliquent ces nouvelles technologies à leurs activités ou nouent des partenariats pour accéder aux meilleures ressources. Avec l’environnement, l’écosystème et les technologies qui conviennent, elles ont la chance unique de pouvoir disposer de mines d’informations et de connaissances pour créer des innovations remarquables.  Il nous appartient tous, fournisseurs et utilisateurs de ces technologies, de rendre le futur meilleur.