Le cloud, essentiel à la digitalisation des établissements éducatifs

La rentrée est souvent synonyme de changement pour les étudiants, les professeurs et l’administration. Elle l'est également pour les établissements éducatifs.

Ces derniers doivent en effet réfléchir à l'intégration des nouvelles technologies en vue d’optimiser leurs services et de mener à bien leur transformation numérique. Le cloud constitue un atout essentiel pour y parvenir.

Un certain nombre de services cloud sont actuellement disponibles, et couvrent l’ensemble des infrastructures, des logiciels et des plateformes en tant que service.

Les professionnels de l’éducation adoptent le cloud pour stocker, partager, publier et collaborer via des outils tels que Dropbox et Google Drive. Toutefois, son adoption par les universités a été plus lente, le cloud se trouvant par là même sous-exploité par le monde de l’éducation au regard d’autres secteurs. Le recours au cloud varie également en fonction des organisations. Ainsi, les universités très actives dans le domaine de la recherche sont de grandes créatrices et consommatrices de big data ; leurs besoins de stockage de données sont bien plus élevés et fluctuants qu’une école de commerce international.

À l'heure de planifier leur passage au cloud, les universités, les facultés et les écoles ont tendance à faire preuve de davantage de prudence que les éditeurs de supports éducatifs qui utilisent le cloud pour renforcer leurs plates-formes d'apprentissage. Alors que les offres cloud se développent et se généralisent, les universités adoptent désormais une stratégie « cloud first ». Les environnements d’apprentissage virtuels sont généralement l’une des premières applications institutionnelles à être transférées dans le cloud, avec des outils collaboratifs personnels et professionnels.

Cela s’explique par le fait que le cloud offre une capacité de stockage de données pratiquement illimitée, sans nécessiter de procéder à des investissements financiers importants. Il peut contribuer à réduire les frais généraux de gestion de l'infrastructure, assurer la flexibilité nécessaire pour répondre à l'offre et à la demande et offrir un accès plus transparent aux données d'éducation et de recherche.

Bien que chaque service dispose de sa propre courbe d'adoption, on assiste actuellement à l'émergence d'un environnement hybride dans lequel certains services (et les données qui leur sont associées) sont assurés localement par l'établissement, et d’autres sont hébergés dans le cloud. Par ailleurs, la haute disponibilité des services cloud directement destinés aux personnes, associée à une modernisation plus lente des services hébergés par les entreprises, mène à un nouveau type de « Shadow IT » au sein des établissements où les données peuvent ensuite être redistribuées. Une étude sur le cloud réalisée à l’échelle européenne indique qu’une entreprise européenne utilise en moyenne 608 applications cloud, même si ce chiffre est probablement sous-estimé de 90 %. De façon générale, l'écosystème cloud ainsi que les données de stockage associées peuvent être complexes. Le passage au cloud peut être difficile à appréhender et les bénéfices quantifiables ne sont pas toujours perceptibles à court terme. En revanche, à long terme, les établissements éducatifs peuvent en tirer des bénéfices considérables.

Le potentiel pour la blockchain

L’immutabilité constitue un concept essentiel de la blockchain ; en effet, une fois stockées, les données ne peuvent plus être modifiées. La capacité de créer, stocker, accéder, partager et vérifier les données de façon fiable, sécurisée et conforme représente la clé de toute organisation notamment dans le domaine de l’éducation, étant donné l'importance du stockage du parcours éducatif et des acquis de chacun.

Au sens large, la blockchain pourrait s'appliquer à deux niveaux pour le stockage des données. La première option est de parvenir à une infrastructure cloud distribuée au sein de laquelle les données sont divisées, cryptées et stockées dans un réseau peer-to-peer de façon décentralisée. La seconde possibilité consiste à utiliser la blockchain comme preuve de l’existence ou comme vérification des données conservées dans les systèmes de stockage de données traditionnels, renforçant ainsi la gouvernance, la conformité réglementaire et l’audit des données.

Sur le plan de la sécurité, lorsque la blockchain arrivera à maturité, elle sera en mesure de proposer aux universités, aux écoles et aux examinateurs de nombreuses occasions de fournir un service de meilleure qualité aux étudiants et aux différentes parties prenantes. L’un des principaux objectifs du Règlement Général européen sur la Protection des Données (RGPD) est de donner aux personnes concernées un contrôle ultime sur leurs données personnelles. La blockchain offre l'occasion de mettre en place une véritable « identité auto-souveraine » (SSI), ce qui n’avait encore jamais été réellement possible jusqu'ici.

La blockchain reste une technologie émergente, dont les normes évoluent, et qui devrait être considérée comme « un projet en cours ». Nous nous trouvons toutefois à l’aube d’une transformation majeure générée par la blockchain, qui bouleversera le mode de gestion des différentes entités et des données qui y sont associées, plaçant la personne au centre du processus.

Lorsque la blockchain parviendra à maturité, elle sera à même d’offrir un niveau de sécurité supérieur à celui qui est actuellement proposé par les établissements éducatifs et les fournisseurs de services cloud. Bien plus encore, elle permettra aux personnes d’exercer un meilleur contrôle sur leur dossier universitaire, tout en donnant accès, dans le cadre de contrats intelligents, à des contenus éducatifs plus personnalisés.