Et si Darwin avait eu accès à la réalité virtuelle ?

Au-delà du gaming, si l’on envisage cette technologie plus largement, il est possible d’imaginer un monde où la création d’un œuf ou la cuisson d’une viande seront réalisables grâce à la réalité virtuelle.

Pour la plupart des gens la réalité virtuelle rime avec gaming, casques immersifs et vidéo. La raison est simple : la réalité virtuelle est omniprésente dans ces domaines depuis plusieurs années. Mais si l’on envisage cette technologie plus largement, il est possible d’imaginer un monde où la création d’un œuf ou la cuisson d’une viande seront réalisables avec cette technologie. La réalité virtuelle va au-delà de l’univers du gaming et de la vidéo. Avec de plus en plus d’analyses prédictives et de points de données virtuelles collectés, on peut créer des environnements virtuels plus performants qui aideront à modeler un futur fait de possibilités infinies.

Récemment, des chercheurs d’Oxford ont mis en application des données génétiques à travers la réalité virtuelle afin de voir comment les gênes et les séquences d’ADN s’articulent au sein des chromosomes[1]. Leur représentation 3D a clairement montré comment les gênes interagissent entre eux. L’objet de cette expérience était de mieux comprendre comment l’ADN fonctionne et se développe.

Ainsi, et comme le déclarait Stephen Taylor, Responsable de la recherche en bio-informatique au MRC Weatherall Institute à l’Université d’Oxford en 2017 : « Visualiser de telles données est très important car le cerveau humain excelle dans la reconnaissance des formes ; et de manière naturelle l’humain a tendance à penser virtuellement ».

Pour les entreprises qui désormais stockent les données pour les analyser, la réalité virtuelle reste encore trop lointaine pour être bénéfique stratégiquement. Et elles ont tort. Cette technologie ouvre de nouvelles possibilités fantastiques.

A titre d’exemple, aujourd’hui les entreprises d’élevage animal se tournent vers l’élevage virtuel. Cette technique permet aux éleveurs de surveiller certaines bêtes pour mieux comprendre leurs comportements physiques et psychologiques. Cette technique offre une avancée considérable avec pour objectif de mieux s’occuper du bétail et produire des denrées alimentaires de meilleure qualité.

Les données collectées se comptent ainsi par milliers et sont sauvegardées minute par minute, détaillant également la température, la taille, le poids ainsi que d’autres statistiques vitales de la bête comme la fréquence cardiaque par exemple. Cette technique se retrouve aussi dans la pisciculture, grâce à un scan des poissons plusieurs fois par jour.

L’impressionnant volume de données émanant de l’analyse des animaux en élevage virtuel permet d’entreprendre des analyses avancées et prédictives. A partir des résultats, les entreprises dans l’élevage peuvent créer virtuellement des animaux et ainsi les nourrir. Ils font ensuite des scenarii portant sur le changement de nourriture ou les conditions climatiques, par exemple. En procédant de cette façon, ils peuvent réduire les temps de mise sur le marché des produits animaliers puisqu’ils auront déjà appris dans le monde virtuel comment chaque animal répond aux différentes situations, permettant ainsi d’adapter l’élevage dans le monde réel et de le perfectionner.

Plus important encore, cette pratique a un effet positif pour la condition animale. Pour les nouveau-nés par exemple, nul besoin de passer par des appareils et autres tests stressants et invasifs tels que les ultrasons. En outre, l’infrastructure nécessaire à la réalisation de ces travaux en termes de matériels (enclos, laboratoires…) est de moindre importance et les investissements en R&D sont eux aussi considérablement réduits.

Mais bien sûr, cela ne reste qu’un exemple parmi tant d’autres. Il est possible d’envisager des développements vers d’autres secteurs (éducation, écologie, etc…). Cela promet des changements considérables sur les industries pour les années à venir.

Bien que les entreprises, en général, ne voient pas comment la réalité virtuelle pourrait améliorer leurs activités, la plupart d’entre elles ont tendance à se tourner vers les éléments essentiels au fonctionnement de cette nouvelle technologie : le machine learning (ou « apprentissage automatique ») et la data (les « données »). Mais les entreprises créatives et visuelles devraient envisager rapidement l’adoption de technologies virtuelles en vue de diminuer leurs coûts tout en réduisant les phases de tests et les délais de mise sur le marché pour ainsi tenir leurs objectifs commerciaux.

Les opportunités de la réalité virtuelle sont à portée de main. Il suffit simplement d’avoir un autre regard sur le sujet.

[1] Source