Second Life évolue pour convaincre la clientèle des entreprises

Avec ses millions d'utilisateurs inscrits, Second Life a gagné ses lettres de noblesse auprès du grand public. Face à la stagnation de ses utilisateurs-investisseurs, la recherche d'un relais de croissance est prioritaire.

La surprise est venue à l'occasion de la conférence des Virtual Words, tenue en début de mois à New York, au cours de laquelle l'éditeur de Second Life (Linden Labs) et IBM ont annoncé l'élargissement de leur partenariat d'octobre dernier consacré à l'interopérabilité entre les différents mondes virtuels existants (Second Life, HiPiHi, Metaplace...).

Alors que le service en ligne était jusqu'à présent uniquement accessible au travers des infrastructures systèmes et réseaux de Linden Labs, il le sera bientôt en mode totalement  internalisé, sur serveurs dédiés, bien au chaud derrière chaque pare-feux d'entreprise.

D'autant que jusqu'à présent, l'un des principaux freins à l'usage de Second Life par les entreprises était notamment la crainte de faire transiter les communications et échanges d'informations confidentielles par les fermes de serveurs de Linden Labs.

Car si cela ne semblait pas inquiéter outre mesure les internautes, les entreprises, elles, ont vu d'un mauvais œil l'usage de ce service dans le cadre de leur gestion de projet ou de travail collaboratif. Une règle du jeu qui est manifestement en train d'évoluer avec la disponibilité du service communautaire en ligne en mode internalisé et non plus hébergé.

En mode internalisé derrière un pare-feu, les échanges d'informations sont sécurisés

Mis à disposition sous forme de pilote auprès des 6 000 collaborateurs d'IBM ayant créé leurs avatars dans Second Life, le service est actuellement utilisé pour répondre à des besoins de conférences en ligne, de réunions collaboratives et de créations de contenus. Capable même de supporter des services et fonctionnalités propres à l'ensemble des plates-formes collaboratives du marché (messagerie instantanée, chat, téléconférence, VoIP...).

Parmi les autres atouts de la disponibilité du service en mode internalisé, la connexion liée à l'identification de l'utilisateur, directement sur sa session de travail, impliquant la disparition des étapes intempestives et usantes de déconnexion/reconnexion.

Une souplesse d'accès que n'a d'ailleurs pas manqué de mettre en avant Ginsu Yoon, vice-président du développement chez Linden Labs, toujours dans le cadre de la conférence Virtual Words : "le déploiement d'espaces Second Life Grid derrière le pare-feux d'IBM constitue une étape clé dans l'évolution d'Internet et participe à l'accélération de l'adoption des mondes virtuels".

Reste toutefois à attendre les effets de l'élargissement de la disponibilité des plates-formes technologiques Second Life Grid à l'ensemble des entreprises, prévu si tout va bien d'ici la fin de l'année. Et voir si la sphère professionnelle sera aussi réceptive que le grand public aux sirènes des services en ligne communautaires.