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ANALYSE
 
15/06/2007

Le PGI hébergé pour PME rentre dans sa phase adolescente

Les éditeurs historiques du progiciel de gestion intégrée fourbissent leurs armes pour répondre aux attentes des petites et moyennes entreprises. La bataille pourrait bien se gagner sur le terrain de l'ASP.
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Ce n'est un secret pour personne, le marché du progiciel de gestion intégrée (PGI) est au centre d'une guerre technologique et commerciale féroce, que se livrent des acteurs tels que SAP, Oracle, Microsoft ou encore Cegid.

On peut les comprendre. Avec un marché ayant dépassé les 20 milliards de dollars en 2005, selon AMR Research, et qui atteindra sans doute les 36 milliards de dollars en 2008 (source IDC), la perspective de croquer une part de ce gigantesque gâteau apparaît des plus alléchantes.

Mais dans un contexte où le niveau d'équipement frôle la saturation parmi les grands comptes - les éditeurs espérant gagner des parts de marché lors de la remise en jeu de contrats existants - la conquête du marché des PGI pour PME tend à devenir éminemment stratégique.

Egalement dénommé mid-market, ce marché englobe essentiellement les entreprises comptant entre 100 et 1 000 collaborateurs. Il a d'abord été attaqué par les éditeurs de PGI par le biais de solutions internalisées. Pourtant, la donne pourrait bien changer au profit de PGI proposés en mode hébergé (ASP, SaaS…).

"Il y a encore 3 ans, nous n'avions aucune demande en termes de PGI en mode hébergé, mais les choses commencent à bouger. Aujourd'hui, un tiers des appels d'offres auxquels nous répondons exigent une proposition de ce type, tandis que la part des revenus issus des PGI hébergés atteint les 10% de notre chiffre d'affaires et que sa croissance annuelle dépasse les 30%", s'enthousisame Christophe Raymond, directeur technique de Cegid.

Concernant les géants Oracle et SAP (accaparant plus de 80% de parts de marché du PGI), la fourniture de PGI en mode hébergé est bien plus tardive. Ainsi, ce n'est qu'à partir de 2008 que l'éditeur allemand sera en mesure de proposer son offre de PGI hébergée - baptisée A1S - à destination des PME (lire l'interview de Walter Lenarduzzi du 10/05/07).

"La part de nos revenus issus des PGI en mode ASP reste marginale (Jean-Christophe Dupuy - Microsoft)

Avec ses offres e-Business Suite - mais surtout J.D. Edwards EnterpriseOne - Oracle répond de son côté essentiellement aux attentes de PME peu pressées de quitter les solutions en mode internalisé.

D'autant qu'elles n'ont - en attendant la plate-forme Oracle Fusion Applications - pas été nativement bâties pour fonctionner en mode Web. A l'image d'ailleurs de l'offre PGI de Microsoft.

Notre offre PGI Dynamics NAV et AX n'a pas été nativement écrite en mode Web, mais les entreprises peuvent toujours y accéder en mode hébergé via les prestations d'hébergeurs spécialisés dans le cadre contractuel Service Provider License Agreement", prévient Jean-Christophe Dupuy, directeur marketing Microsoft Dynamics.

Et le directeur de préciser : "la part des revenus générés par nos PGI en mode ASP demeure marginale. Nous n'avons pas pour ambition d'être précurseur sur ce marché, même si nous ne nous interdisons pas de faire évoluer notre position en fonction des évolutions et des tendances du marché".

Le démarrage des offres PGI en mode hébergé a cependant dû, au départ, surmonter une série de freins inhérents à ce canal de distribution. Au premier rang desquels une inadéquation des infrastructures techniques des prestataires/hébergeurs pour répondre aux fortes exigences en termes de haute disponibilité des applications - surtout critiques - mais également de sécurité.

Sans compter sur la complexité de la fourniture du PGI en mode hébergé en elle-même. "Le mode ASP ou SaaS conviendra davantage aux solutions best of breed plutôt qu'aux progiciels de gestion intégrés plus lourds à gérer. Pour SAP et ses 36 000 services fonctionnels extrêmement intégrés, on envisage avec difficulté leur fourniture en mode hébergé", note Mathieu Poujol, consultant senior au sein du cabinet de conseil Pierre Audoin Consultants.

 
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Armé de nombreux modules (gestion de la logistique, de la production, comptabilité / finances, commercial, ressources humaines…), le PGI en mode hébergé devra tout de même encore batailler pour s'imposer. Notamment en France.

"On remarque que la demande française en matière de PGI en mode hébergé reste en deçà de celle observée aux Etats-Unis, et que les PGI internalisés ont encore de beaux jours devants eux avant d'envisager toute éventuelle disparition", conclut Mathieu Poujol.

 


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