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Les suites bureautiques en ligne

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Les entreprises sont-elles prêtes à tenter l'expérience des suites bureautiques en ligne ?

 
Louis Naugès (Microcost)
 

La Bureautique 2.0, Web et collaborative s'imposera, c'est une évidence. Mais reste encore une question plus complexe : quand ? Il y a clairement deux marchés différents, celui des grandes entreprises et celui des TPE/PME. Je pense que d'ici la fin 2008, une dizaine de grandes entreprises françaises basculeront sur des solutions Bureautique 2.0 pour la majorité de leurs collaborateurs.

Ceci servira de déclencheur pour les autres entreprises qui déploieront ces solutions entre 2009 et 2011. En 2012, seules les entreprises ringardes seront encore scotchées sur des solutions Bureautique 1.0 traditionnelles. Mais aujourd'hui, essayer de convaincre les entreprises qui ne sont pas culturellement prêtes à faire le saut, est une perte de temps.

Pour les TPE/PME, les choses sont plus simples. Dès qu'elles découvrent les potentiels de ces outils et les réductions de coûts induites, elles sautent le pas, très vite. La principale difficulté actuelle réside dans la non connaissance de ces outils par ces entreprises. J'espère, par exemple, que la commission Attali sur les freins à la croissance proposera au gouvernement français de lancer une campagne massive d'information sur ce sujet en 2008.

Comment vont évoluer les suites bureautiques en ligne ?

Les solutions Bureautique 2.0 en ligne ont atteint en cette fin 2007 un niveau de maturité fonctionnelle suffisant pour être utilisées efficacement par la majorité des clients. La grande innovation qui va encore accélérer ce mouvement est la possibilité de travailler offline, que des produits comme Google Gears et Firefox 3 vont proposer début 2008.

Google sera l'acteur dominant sur le marché de la bureautique 2.0

Ceci éliminera le principal blocage culturel qui pouvait encore faire peur aux entreprises. Entre 2008 et 2010, la richesse fonctionnelle de ces outils va grandir plus rapidement que la capacité des utilisateurs à absorber les changements d'usages qu'ils induisent. Nous constatons tous les jours qu'il faut quelques semaines, voire quelques mois, aux clients de ces outils pour en comprendre les potentiels et modifier profondément leurs modes de travail.

Abandonner Outlook, ne plus envoyer des copies de documents par        e-mail, créer en mode collaboratif, participer activement à un Wiki... sont des ruptures d'usages qui prennent du temps. Les éventuelles limites fonctionnelles actuelles des outils bureautique 2.0 ne sont plus sur le chemin critique.

Quel acteur de la bureautique 2.0 est aujourd'hui le mieux placer pour l'emporter ?

Il est clair pour moi que, pour les fonctions de base telles que la production de documents ou de tableur, Google sera l'acteur dominant de ce marché SaaS. La raison en est très simple et tient en un mot : infrastructures.

Pour proposer des services puissants, fiables et universels, il faut des infrastructures très puissantes, dont disposent des entreprises telles que Google, Yahoo ou Amazon. A titre d'illustration, Google vient de passer la taille des boîtes aux lettres des clients professionnels de Google Apps de 10 Go à ... 25 Go, sans en augmenter le coût.

Il reste à mon avis des places importantes pour des sociétés plus petites, mais performantes, dans des domaines spécialisés ; je pense à Netvibes pour les pages d'accueil personnalisées, Typepad pour les blogs ou BlueKiwi pour les réseaux sociaux d'entreprises, toutes fonctionnalités qui font partie, à mon avis, de la Bureautique 2.0.

Reste le cas intéressant de Microsoft. Ils disposent des ressources financières et humaines, des infrastructures pour proposer, dès 2008, de véritables solutions bureautique 2.0 capables de concurrencer Google Apps. Le problème, est qu'ils ne peuvent pas scier la branche sur laquelle il a construit l'essentiel de ses bénéfices, à savoir Office.

Louis Naugès est P-DG de Microcost.


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