"Avec des technologies propriétaires, nous aurions été à la merci du choix des actionnaires de l'éditeur"

	Patrick Barrabé (Responsable de projet intranet - Jardiland)

Faire le choix de l'Open Source dans le cadre de son intranet a quelque chose de sécurisant dans la mesure où l'on se protège des défaillances de l'éditeur en cas de liquidation ou de rachat. Pour avoir travaillé dans une autre vie dans le monde de la distribution et conscient de la disparition de très bons outils, je ne voulais pas que cela nous arrive. Avec l'Open Source, les sources et les codes sont déposés et on y a accès quoi qu'il arrive, à n'importe quel instant. Cela a constitué un véritable bénéfice pour nous.

Ce que nous recherchions également, c'était d'être en mesure de réagir très rapidement aux évolutions et aux besoins métiers de nos utilisateurs en général. Or, avec des solutions basées sur des technologies propriétaires, en C++, mal documentées, il est très difficile de répondre à cette exigence. Ce qui n'est pas le cas avec des développements en PHP et MySQL où il est facile de trouver de très bonnes compétences humaines qualifiées, opérationnelles en un temps très court.

Pourquoi ne pas avoir fait le choix d'une solution du marché ?

A l'occasion de notre appel d'offres, nous avions envisagé de nous tourner vers Plumtree. Mais nous avons craint qu'une entité de l'envergure de Plumtree ne soit trop convoitable et, par un jeu de rachat successif, ne devienne le parent pauvre, voire abandonné, d'une offre logicielle plus vaste. Ce qui est effectivement arrivé.

Et avec des technologies propriétaires, nous aurions été à la merci du choix des actionnaires de l'éditeur. Nous n'avons pas eu ce souci avec Intranetwork, qui continue à nous accompagner dans le développement de notre intranet.

Quelles briques Open Source avez-vous implémentées ?

Nous avons opté en 2006 pour Openintranet, une solution packagée fournie par Intranetwork, dotée de différents modules et notamment, d'un annuaire interne, d'un carnet d'adresse et de gestion des groupes, de gestion des ressources, d'agendas partagés, de flux RSS, de bases documentaires, d'un moteur de recherche, d'espaces de gestion des contenus éditoriaux et aussi d'un système de messagerie instantanée, de chat, de webmails et de FAQ…

L'intégration de l'aspect Open Source a été relativement transparente et la réactivité d'Intranetwork exemplaire à chaque étape de l'évolution de notre intranet. Nos difficultés ont surtout été d'ordre métier : il a fallu faire cohabiter les méthodes des différents services autour d'un référentiel commun, pour la plus grande satisfaction des clients que sont les utilisateurs. Une forte implication de la direction générale a d'ailleurs constitué un plus indéniable. Sans cette volonté, je ne suis pas sûr que nous y serions arrivés.

Quelles bonnes pratiques avez-vous mises en œuvre ?

Nous nous sommes inspirés du référentiel de bonnes pratiques Opquast, commun à nombre de projets Web, pour veiller à garantir un maximum de qualité à toutes les étapes du projet intranet, de sa conception à sa réalisation. Ce référentiel se prête du reste très bien à l'Open Source, alors que beaucoup de produits Open Source se montrent dans le même temps respectueux des bonnes pratiques énoncées par l'Opquast.

Comment se passe la cohabitation entre vos applications propriétaires et votre intranet Open Source ?

Très bien. Nous avons intégré un accès à nos outils de gestion, à un outil spécifique de mobilité interne propre aux ressources humaines, et à notre solution de business intelligence. Peu de contraintes là encore, grâce à l'appui d'Intranetwork et à la compétence des collaborateurs du service étude de la DSI, qui ont su s'interfacer avec Openintranet.

Une bonne analyse fonctionnelle préalable a bien entendu été la clé de la réussite. L'outil de mobilité interne a été élaboré par les services RH de Jardiland et a été in fine intégré de façon très rapide, en 2 jours, à notre portail intranet. Notre outil décisionnel Business Objects est également devenu l'une de ses fonctionnalités à part entière de l'intranet, même s'il a fallu compter une semaine pour l'intégrer en totalité.

Allez-vous enrichir votre intranet avec d'autres briques Open Source ?

Nous avons déjà intégré un système de tags documentaires permettant d'améliorer la recherche de l'utilisateur. Mais nous projetons d'évoluer vers un réseau social d'entreprise, fondé sur le modèle des réseaux sociaux professionnels car nous considérons que la gestion de l'identité numérique de nos clients, des utilisateurs et même de l'entreprise, va devenir une priorité a moyen terme.

A ce titre, nous travaillons avec Intranetwork sur l'intégration d'API telles OpenSocial qui présente un véritable enjeu pour nous avec l'opportunité d'intégrer tout un ensemble de widgets par le biais de différents services Web, dans le domaine de la BI, mais aussi de la messagerie et bien sûr des réseaux sociaux professionnels.

L'objectif est de permettre aux collaborateurs dans l'entreprise, en mobilité, mais également à nos fournisseurs d'accéder à tout un ensemble d'informations que tout un chacun acceptera de partager. Nous allons également étudier l'implémentation d'une solution de gestion de la relation partenaire, pour laquelle Sparinc nous assiste.

Etes-vous satisfaits de vous être tourné vers le libre pour votre intranet ?

A 100%. Je suis même prescripteur de notre solution, et toujours disponible pour expliquer aux prospects d'Intranetwork les bénéfices que nous avons tirés de cette solution en termes de retour sur investissement, d'appropriation, de simplicité de maintenance ou encore de réactivité.

Patrick Barrabé est responsable de projet intranet chez Jardiland.