Logiciels : le ministère de l'Education soutient, mais ne labellise pas Gilles Braun (Education Nationale) : "Notre rôle est la promotion, mais aussi le financement"

Quelle est la politique de l'Education Nationale vis-à-vis des contenus numériques pédagogiques ?

"Nous sommes en train de mettre en place une marque " reconnu d'intérêt pédagogique "

Nous tenons tout d'abord à affirmer que chaque enseignant est libre de ses propres usages pédagogiques. Notre rôle est de leur faire connaître un éventail de ressources de qualité, adapté à leur discipline. Pour ce faire, nous lançons des appels à proposition tous les ans en direction des acteurs du numérique, en parallèle d'une enquête de besoin parmi le corps enseignant. L'an dernier, nous avons travaillé sur les mathématiques. Nous avons demandé la création d'une application géométrique de 3D en ligne. Aujourd'hui, deux projets sont soutenus. Nous avons également constaté un manque dans le domaine de l'enseignement du théâtre. Nous soutenons aujourd'hui deux projets d'applications sur Internet.
Notre rôle est donc dans la promotion, mais aussi le financement Des projets que nous soutenons. Nous intervenons à 50% des coûts de production.

Quelles sont les difficultés que rencontrent les contenus pédagogiques pour d'imposer dans les écoles ?

Il y a un problème économique de distribution. Souvent existe chez les utilisateurs la perception que les ressources que l'on trouve sur Internet sont gratuites. Des sites tels que Sésamath par exemple fournissent des ressources informatiques en ligne gratuitement. Mais il faut bien dire qu'ils se financent par ailleurs par la vente de manuels scolaires.
Souvent, nous avons aussi à faire face à un public qui pense que les livres du primaire sont gratuits et qui ne comprend pas qu'il faille payer pour des ressources numériques. Mais il faut bien voir que les livres scolaires du primaire, ce sont les municipalités qui les financent, ils ne sont pas gratuits.
Pour nous l'idée c'est que l'on arrive à financer à hauteur de 1 euro par élève et par application. Aujourd'hui nous sommes à moins d'un euro.

Les produits que vous soutenez sont-ils labellisés par l'Education Nationale ?

Non, nous n'allons pas vers un label. En fait, le corps enseignant est très réticent à l'idée que la puissance publique puisse " labelliser " des contenus pédagogiques. Cela signifierait que la liberté des usages ne serait plus respectée.
Cependant, nous sommes en train de mettre en place une marque " reconnu d'intérêt pédagogique ". L'idée c'est que devant la profusion de ressources, les utilisateurs sont parfois un peu décontenancés. Il faut un fléchage en direction de matériels pédagogiques, et c'est ce que nous mettons en place.

Gilles Braun est responsable du bureau des ressources numériques au ministère de l'Education Nationale.