Rechercher :         

Sociétés Prestataires Carnet Formations Progiciels Encyclo Fonds Guide d'achat Téléchargement
Interviews

Jean-Noël Moneton
Vice-president Global Internet Services
Infonet

"Nous allons bientôt offrir des extranets entièrement basés sur MPLS"
          

Opérateur de services IP très prisé des multinationales qui lui confient intranets et extranets, Infonet est aujourd'hui implanté dans 63 pays d'Europe, d'Amérique du Nord et du Sud, et d'Asie. Après la reprise de l'encadrement d'AT&T UniSource dont l'activité était uniquement européenne, le Vieux Continent représente à présent plus de la moitié d'un chiffre d'affaires 2000 de 481 millions de dollars (303 millions de dollars en 1999). S'adressant aux problématiques de plus de 2 500 grands comptes, l'opérateur leur propose des services à valeur ajoutée haut-de-gamme. Tour d'horizon avec Jean-Noël Moneton, vice-président Global Internet Services.

Propos recueillis par François Morel le 01 juin 2001 .

JDNet Solutions : Vous fêtez votre 2000ème client VPN. Quelles sont les particularités de vos réseaux privés virtuels ?
Jean-Noël Moneton : Nous avons commencé à offrir du réseau privé virtuel sur IP en juin 1991. A l'époque, il s'agissait d'un réseau InfoLan de routeurs IP. Aujourd'hui, nous proposons aussi bien des VPN avec IP sur Frame Relay que sur ATM. Et notre 2000ème client que nous venons d'annoncer, une société de conseil à Boston, utilise notre nouvelle génération de VPN basée sur le backbone Internet. Parmi nos spécificités, nous pouvons aussi offrir des réseaux privés virtuels sur des réseaux frame privés.
En plus de cela, notre réseau Internet est déployé dans 50 pays où nous fournissons notre offre VPN/IP.

Quels autres moyens de sécurité mettez-vous en oeuvre pour les multinationales ?
Autant sur notre réseau mutualisé privé, la sécurité est inhérente, autant sur Internet il faut systématiquement proposer des offres sécurisées. Dans le domaine de l'authentification, nous avons un accord avec Verisign, et nous avons la possibilité d'établir des tunnels avec le protocole IPSec. Nos offres de pare-feux, qui s'appuient sur les systèmes Firewall One de CheckPoint, sont aussi bien orientées réseaux que sites clients. La combinaison des deux permet à l'entreprise de construire un extranet qui rassemble les utilisateurs de l'entreprise avec les utilisateurs externes, et ceci de façon sécurisée.

Pour nous, la prochaine étape sera la mise en place d'un nouveau protocole, le MPLS (Multi-protocol layer service), que nous implémentons sur la partie privée. MPLS offre un grand nombre de bénéfices au client mais également à l'opérateur, et nous permettra d'offrir des classes de services aussi sur la partie private Internet de notre réseau mutualisé. Puisque nous disposons de notre propre backbone Internet, nous allons bientôt pouvoir fournir des extranets entièrement basés sur MPLS. Et en même temps, nous pourrons également nous connecter à d'autres réseaux IP sur MPLS comme des réseaux domestiques au Japon, en Suisse et en Allemagne, avec des possibilités de réduire localement les coûts.

Les banques demandent-elles davantage que du réseau privé virtuel ?
En terme de sécurité, pas seulement les banques mais les sociétés de l'industrie en général sont souvent peu enclins à faire passer quoi que ce soit sur le réseau Internet lui-même. Non seulement les réseaux IP/VPN vont le plus souvent être installés sur notre Private Internet, mais nos clients recherchent même parfois sur ces réseaux des technologies de chiffrement supplémentaires, car notre réseau mutualisé est tout de même partagé entre 2 600 multinationales. Du reste, 95 à 98 % d'entre elles utilisent notre réseau privé grâce à la sécurité inhérente à la façon dont notre réseau est bâti. En général, il n'est pas nécessaire d'aller plus loin dans le chiffrement, mais un certain nombre d'entreprises le demandent, et en particulier les institutions financières. Ici, le cryptage peut être effectué par l'opérateur, mais aussi par le client et dans ce cas nous l'ignorons.

Rappelons également que le chiffrement a des conséquences non négligeables en terme de performances. Et il n'y a pas moyen d'éviter ces problèmes de montée en charge, sauf à accroître la vitesse des lignes pour compenser la perte de performance induite.

Comment l'entreprise doit-elle définir sa stratégie VPN ?
Nous pensons que la stratégie se définit non pas par rapport aux technologies, mais par rapport aux besoins des clients. Et notre propre stratégie est d'apporter une offre qui s'adapte aux besoins et aux applications des clients plutôt que de forcer celui-ci à changer de technologie. A partir de là, IP est une technologie très importante car il s'agit aujourd'hui du protocole dominant utilisé par les entreprises. Et il n'existe pas pour l'instant de meilleure technologie lorsque l'application client présente un besoin important soit de connexion maillée, soit de communication aisée avec le monde extérieur qui est IP. Ensuite, nous conseillerons à un client qui veut mettre en place une application en étoile (une application critique de type ERP), d'utiliser pour cela Frame Relay comme couche transparente avec IP au dessus. Et là, nous nous chargeons bien sûr de l'interconnexion.

Si le client vient avec une application plus maillée, nous lui conseillons de passer sur notre réseau Private Internet, qui est IP et est donc nativement compatible avec Internet. Nous avons été les premiers dans le monde à offrir ce type de réseau IP global. Aujourd'hui, la société Elf Trading, qui était l'un de nos premiers clients en 1991, continue de nous faire confiance.

Peut-on facilement calculer le retour sur investissement d'un réseau global et de solutions de VPN sur IP ?
En guise de réponse, nous pouvons présenter plusieurs approches. Généralement, l'entreprise a une nécessité de communiquer qui n'est pas remise en question. Mais il est difficile de trouver une solution qui apporte un rapport performances/prix optimal. C'est pourquoi les entreprises regardent différents types de solutions comme les liaisons spécialisées et l'acquisition de ressources sur des réseaux mutualisés. Evidemment, la deuxième solution est moins chère que la première, surtout si l'on inclut tous les coûts cachés liés par exemple à l'exportation du matériel dans des pays différents, ce qui peut s'avérer très complexe au niveau international.

Avec notre outil Network Analysis Program, nous pouvons modéliser le comportement de l'application en fonction du réseau. De fait, nous observons que cela ne se passe pas de la même manière si le flux passe sur des circuits à 2 Mbps ou à 64 Kbps. Nous essayons donc de calibrer au mieux le réseau support d'une application de façon à ce que les temps de réponse désirés soient obtenus. Nous optimisons ensuite sachant que la nécessité d'un réseau n'est pas à prouver. Et là, nous pouvons optimiser en ayant recours à des pratiques différentes. Par l'analyse des différents logiciels et la modélisation de leur comportement sur le réseau, nous obtenons des résultats intéressants en y associant notre groupe de consultants.

Quels sont vos avantages concurrentiels par rapport à d'autres concurrents, comme Equant ?
La technologie MPLS permet par définition de faire cohabiter plusieurs qualités de service dans le même tuyau. Pour reprendre l'image de l'autoroute qui va d'un point A à un point B, plusieurs voies se côtoient dont celle des camions à vitesse plus réduite. Maintenant, la grosse différence qui subsiste avec Equant est l'intégration plus poussée d'Internet. Nous avons un pied dans le domaine privé, et un pied dans le domaine public avec le réseau Internet ouvert, et nos accords de peering et de transit avec 70 à 80 ISP en Europe et aux Etats-Unis. Le fait que nous ayons un pied dans les deux mondes nous permet une intégration plus rapide.

Mais à présent, Equant fusionne avec Global One... ?
Global One possède effectivement un réseau Internet public qui n'est pas aussi important que le nôtre. Côté avantages concurrentiels, cela fait des mois que nous travaillons sur des produits d'intégration entre nos deux réseaux avec des fermes de firewalls, et l'implantation de MPLS en mode inter-providers nous permettra en fin d'année de créer des réseaux à cheval public/privé sans couture pour l'utilisateur.

A part les multinationales, vous adressez-vous aussi à des entreprises de taille plus réduite ?
Oui, car nous n'avons pas une approche verticale. Notre client naturel se définit davantage par son implantation internationale que par sa taille. Les Fortune 1000 sont clairement notre clientèle ciblée, mais nous travaillons aussi avec des entreprises plus modestes.

Vous intéressez-vous également aux technologies de transmission de données par satellite ? A quels besoins répondent-elles, et quelles sont leurs limites ?
Nous y avons recours pour des liaisons différenciées, comme VSat et des liaisons satellites uniquement comme moyen d'accès. Le principe même du satellite est qu'il n'existe pas de limite, et qu'il est toujours possible de recevoir des données à l'aide d'une antenne au sein de la brousse africaine. En clair, nous proposons le satellite là où il n'y a pas d'autres solutions. Car avec des réseaux de type "Internet in the sky", la seule façon de réduire les temps de propagation pour bénéficier de la même qualité que la fibre terrestre consiste à placer des satellites en orbite basse, ce qui renvoit aux plans de sociétés comme Teledesic, ou même Alcatel SkyBridge. Avec cela, il est possible d'atteindre une couverture mondiale à haute vitesse.

Mais jusqu'ici, les projets ont pris du retard car leur déploiement s'avère très difficile. D'une part, la mise en place de tels réseaux ne peut s'effectuer que sur un temps long. D'autre part, une fois en l'air, les coûts sont ce qu'ils sont et il n'y a pas moyen de revenir en arrière. Or, le coût des fibres unitaires continue à descendre. Cela explique à mon sens les problèmes rencontrés par les réseaux de satellites comme Iridium, qui rencontrent des difficultés dans le fait de descendre leurs prix pour les rendre suffisamment attractifs. Et le même phénomène pourrait se produire pour des réseaux satellitaires uniquement consacrés aux données.

Quelle est votre politique en matière de qualité de service ?
Pour nos clients, nous offrons des garanties de service qui s'appuient sur des tableaux de bord de reporting temps réel. Ceux-ci sont publiés sur un site web sécurisé où notre client peut regarder les statistiques.

Pour la partie privée du réseau, nous apportons également des garanties qui s'appuient sur du reporting temps réel. Et là, nous travaillons beaucoup avec la société Infovista qui est un partenaire de Cisco. Or, nous utilisons leur matériel et tous nos réseaux sont CPN (Cisco partner certified) avec leur version MPLS inter-provider que nous sommes les premiers à implémenter. Pour revenir à Infovista, notre coopération nous permet de faire remonter toutes sortes de critères. Les SLA (accords sur la qualité de service) n'ont de valeur que si nous sommes capables d'apporter les chiffres. Et nous nous engageons avec des contraintes.

Que pensez-vous du surplus actuel de bande passante montré par une étude technique récente (voir article) ?
En ce qui nous concerne, nous acquérons des IRU pour la bande passante. Les IRU (Indefeasable rights of use) sont des droits indéfaisables d'utilisation, et s'apparentent à de l'acquisition directe de bande passante. Nous achetons des fractions de fibres, comme des circuits à 2,5 Gbps qui ne constituent pas des fibres entières. Et nous y appliquons notamment des conditions spécifiques de swapping.

Ensuite, le fait que la largeur de bande connaîsse une diminution de prix nous est plutôt favorable, car cela réduit nos coûts d'acquisition. Contrairement aux opérateurs d'infrastructures, notre érosion de prix est moins importante. Quant à l'abondance de largeur de bande, elle n'est pas forcément vraie de la même façon dans le monde entier. Ce qui est vrai en Europe, aux Etats-Unis et pour les liaisons transatlantiques l'est moins en Asie, où nous sommes relativement bien établis.

Etes-vous présents sur des places de marché spécialisées comme Band-X, et qu'en retirez-vous ?
Nous observons tout ce qui se passe sur Band-X, qui nous apporte les prix du marché, et d'autre part peut nous permettre d'échanger de la bande passante. Je peux aussi vous dire que nous surveillons d'autres sites du même type pour la bande passante.

Quelles vont être les évolutions de votre offre ?
Pour cette année, l'essentiel se résume à l'intégration des technologies MPLS et au développement des classes de services associées, à la fois sur nos réseaux privés et publics. Fin avril, nous avons aussi annoncé une percée plus importante dans le domaine applicatif, avec Infonet ASP dont le siège est en Hollande. La première offre que nous allons proposer par ce biais sera des extranets à valeur ajoutée, qui vont permettre à des utilisateurs au sein d'une communauté Internet d'âvoir accès à différentes utilisations des applications selon les directives de l'entreprise. Nous gérons ce service qui sera disponible sous peu, et l'ASP va aussi se diriger vers des applications louées et partagées. Eventuellement, nous irons aussi vers l'infogérance applicative.

Vice president Internet Services d'Infonet depuis son come-back en 1997, Jean-Noël Moneton venait alors d'effectuer une pause de deux ans en tant que vice-président du marketing stratégique chez Global One. Il a intégré ce dernier en 1995, avant le rachat des parts de Sprint et Deutsche Telekom par France Télécom. Auparavant, il travaillait déjà chez Infonet comme vice président des services réseaux depuis 1989, l'année durant laquelle il est parti s'installer aux Etats-Unis. Diplômé de l'ESC Paris, il a démarré sa carrière en 1979 chez Transpac, où il a évolué vers plusieurs postes comme ceux de directeur des ventes et vice président international. Ceci, avant de devenir en 1985 directeur opérationnel d'Interpac, une joint-venture entre Transpac et Infonet.



Gratuit - L'actualité des technologies
e-business

Toutes nos newsletters
 
 
 
 
 
 
Logiciels libres
Retours d'expérience, panorama, analyses.
Sommaire
 
Failles de sécurité
Vulnérabilités des logiciels & évaluation des risques.
Sommaire
 
 

Les entreprises de l'Internet
Plus de 5000 sociétés référencées

Les prestataires
Plus de 2600 prestataires

Les fonds
Plus de 100 fiches descriptives

Le carnet des managers Internet
Plus de 1500 dirigeants

Guide des solutions
Plus de 310 briques logicielles