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Interviews |
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Denis Lafont
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Membre
du directoire |
Fi System
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Le
terme 'Web Agency' n'a plus son sens d'origine |
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Le dossier
e-prestataires de JDNet Solutions s'étoffe aujourd'hui
d'un entretien avec Denis
Lafont, membre du directoire et co-dirigeant de Fi
System. Un prestataire qui se démarque sur deux points:
primo, Fi System a réussi à se hisser dans le
Top
10 des e-prestataires. Secundo, la société
est aussi à l'orgine du terme Web Agency. Voilà
qui donne à Denis Lafont une bonne légitimité
pour commenter l'histoire tourmentée de ce concept.
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Propos recueillis par Cyril Dhenin le 28 juin
2001
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JDNet
Solutions: C'est en juillet 1999, à l'occasion de votre
augmentation de capital, que Fi System invente la notion de
"Web Agency". Quel regard portez-vous sur l'évolution
de ce concept ?
Denis Lafont:
En juillet 1999, nous faisons ce
choix pour en quelque sorte effacer notre origine SSII. Jusqu'à
ce moment, nous avions détourné le sigle en nous
présentant comme une Société de Services
Internet et Intranet. Cette appellation restait encore très
technologique, il nous fallait à l'époque davantage
valoriser le fait que nous couvrions toute la chaîne du
e-projet, du conseil très en amont jusqu'à l'intégration.
Mais, au final, le terme "Web Agency" recouvrait toujours
une structure très technologique. Ensuite, c'est la bourse
qui a fait le succès de l'appellation et sans doute suscité
sa dérive. En deux mois, notre cours est passé
de 7 à 47 euros, "les Web agencies" ont commencé
à se multiplier et le sens de la notion a sensiblement
évolué... Résultat, aujourd'hui les prestataires
cherchent à se défaire de l'image "Web Agency"
parce qu'elle ne valorise pas assez à leur goût
la compétence technologique ! Sans oublier la bourse
qui sanctionne manifestement ce qualificatif. Et comme à
l'habitude, on a tendance à trop confondre la réalité
du business et la bourse...
Aujourd'hui,
comment se ventile votre activité ?
C'est assez simple: 15% en consulting stratégique et
opérationnel (assistance en maîtrise d'ouvrage),
15% en conseil en architecture technologique, 20% en marketing
et communication et 50% en intégration. C'est logique
puisque pour un consultant mis sur un projet, interviennent
ensuite en intégration 4 à 5 ingénieurs.
Observez-vous
comme certains de vos confrères un retour des directions
informatiques dans les projets ?
Pas vraiment mais notre point de vue est particulier. Etant
donné la nature très technologique des projets
que nous couvrons, nous avons toujours eu la direction informatique
autour de la table. Ceux qui identifient actuellement une telle
inflexion sont des prestataires qui, venant plutôt d'un
versant communication, tentent de se positionner sur des projets
plus techniques.
Si
les interlocuteurs ne changent pas, les projets, eux, évoluent-ils
?
Fondamentalement, je ne crois pas. Environ 20% de nos projets
concernent des intranets et des portails d'entreprise, 30% des
sites web complexes et 50% des chantiers d'intégration
entre les technologies du Web et les systèmes d'information
existants. Ce dernier type de projet n'est pas foncièrement
nouveau: en ouvrant de tels chantiers, les entreprises cherchent
toujours à standardiser et à rationaliser leurs
architectures. Elles l'ont fait avec du matériel à
l'époque des mainframes, avec des produits logiciels
à l'époque des progiciels de gestion intégrés
et aujourd'hui elles le font en s'appuyant sur les architectures
Web. Les outils changent - on parle aujourd'hui d'architectures
multi-niveaux, d'EAI, de XML- mais la quête reste la même.
Fi
System a beaucoup évangélisé et capitaliser
sur les technologies Java ? Les Web
Services vous inspirent-ils la même confiance ?
Les éditeurs exercent
une grosse pression marketing pour valider le concept et ses
technologies. Si les Web Services représentent sans aucun
doute une nouvelle étape, nous ne sommes pas sûrs
qu'il s'agisse d'une révolution. Les modalités
techniques des Web Services demandent encore du travail. Pour
le moment, nous sommes à la fois attentifs et prudents.
Actuellement,
quel est le budget moyen de vos projets ?
Les grands projets au
forfait oscillent entre 1 et 4 millions d'euros. Il reste encore
de nombreux projets autour du million d'euros et sur lesquels
beaucoup de prestataires sont en concurrence. L'écrémage
ne fait que commencer...
Pensez-vous
qu'il restera de la place pour des petites structures
Absolument. Fi System
a su saisir une opportunité boursière et technologique
pour devenir un multispécialiste de 900 collaborateurs.
Mais je crois que de petites structures positionnées
sur des spécialités très pointues peuvent
très bien se démarquer.
Comment Fi System vit le ralentissement
actuel ?
Le service, c'est le thermomètre de l'activité
économique. Sans surprise donc, nous devons gérer
le fait que des projets sont différés, réduits
de volume ou plus étalés dans le temps. Nous tentons
de piloter au plus juste. Je pense que c'est plus facile pour
des sociétés de services technologiques comme
la nôtre de passer ce genre de cap. Alors qu'une agence
de communication cherche à travailler avec des stars
qu'elle n'a pas d'autre choix que de facturer au prix fort,
une société de service peut mieux s'adapter au
fait qu'un client revoit à la baisse le dimensionnement
de son projet.
Vous
réduisez le nombre d'embauches ?
Nous les gérons en flux tendu,
en prenant soin cependant de ne pas passer à côté
des belles opportunités suscitées par les consolidations
en cours...
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Le Parcours de Denis Lafont >> voir le Carnet
des Managers |
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