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Interviews

Jean-François Abramatic
Président
World Wide Web Consortium (W3C)

"Le face-à-face permanent au sein du W3C entre fournisseurs et utilisateurs assure sa neutralité"
          

Les chantiers en cours, l'indépendance du World Wide Web Consortium (W3C), le futur du Web... Les sujets ne manquent pas quand l'occasion se présente de s'entretenir avec celui qui préside le W3C depuis 1996.

Propos recueillis par Cyril Dhenin le 13 septembre 2001 .

Courant juillet, le W3C a annoncé la création d'un comité des sages. Faut-il comprendre que le consortium doit gérer un nombre croissant de conflits ?
Jean-François Abramatic: Le W3C regroupe à la fois des représentants des membres du consortium (environ 500 sociétés) et l'équipe même du consortium, c'est-à-dire les personnes qui travaillent à temps plein sur les travaux engagés. Il est vrai que le nombre de chantiers ouverts et les difficultés de communication qui en découlent risquaient de créer des tensions entre les membres et cette équipe. Ce comité, le TAG (pour Technical Architecture Group, ndlr) a donc vocation d'émettre assez tôt des recommandations, afin que les groupes travaillent sur des bases communes. Et il peut aussi intervenir pour résoudre des tensions

Combien de personnes constituent l'équipe du W3C ? Et qui les rétribue ?
Tout d'abord, je vous rappelle que le W3C n'est pas une entité juridique mais un réseau qui s'appuie notamment sur le MIT, l'INRIA et l'université de Keio, au Japon. Les cotisations versées par les membres du W3C financent une équipe de 60 permanents qui sont employés par les différents pôles universitaires. Personne n'est "salarié" du W3C.

Le W3C est un organisme qui se veut "neutre" par rapports aux éditeurs. Comment garantissez-vous cette neutralité ?
Les membres sont tous traités sur un pied d'égalité et ont les mêmes droits. S'il existe deux types de cotisations (l'une à 50 000 dollars l'année, l'autre à 5000 dollars l'année) c'est pour permettre à des organisations à but non lucratif ou à de petites entreprises de participer. Ces cotisations différentes ne débouchent pas sur des droits différents. Ensuite, ces membres du W3C ne sont pas seulement des fournisseurs mais aussi des utilisateurs, ce qui crée un équilibre assez sain.

Cependant, on ne peut pas s'empêcher d'être un peu surpris quand des co-rédacteurs de spécifications fondamentales - XML par exemple - prennent des responsabilités de haut niveau chez un éditeur comme Microsoft...
On ne peut pas empêcher ceux qui sont passés par le W3C de poursuivre une carrière après le W3C ! Ce qui compte, c'est le processus d'élaboration des spécifications. Et, je vous le répète, le face à face permanent entre l'offre et la demande qui existe au sein du consortium empêche les dérives.

Comment le W3C organise-t-il tous les chantiers en cours ?
Nous nous sommes organisés en cinq domaines. "Architecture", où figure notamment XML ; "Formats de documents" où sont élaborés des langages comme XHTML ou SVG; "Interaction" où sont placés les travaux sur SMIL (langage de synchronisation multimédia) par exemple; "Technologies et Sociétés" qui chapeaute P3P (protocole relatif à la gestion des données personnelles) et surtout le Web sémantique. Enfin, la cinquième activité "Web Accessibility" s'occupe de garantir l'accès aux ressources du Web aux handicapés.

Parmi tous ces travaux, le Web sémantique, auquel tient manifestement beaucoup le W3C, ne semble pas susciter l'intérêt d'un grand nombre d'éditeurs...
Le Web sémantique est un défi à long terme lancé par des visionnaires et gourous du Web. Il dessine un Web de nouvelle génération avec un modèle de méta-données qui permettra de mieux qualifier les ressources. C'est aujourd'hui encore encore un projet de chercheurs, même si des petites sociétés spécialisées s'y intéressent déjà.

Si XML et ses composants génériques sont dans les mains du W3C, d'autres organismes sont également entrés dans la sphère de XML pour proposer des applications verticales. Cette répartition des rôles a été choisie par le W3C ?
Absolument. A un moment il a fallu se déteminer sur ce sujet: savoir si nous restions concentrés sur les technologies génériques où si nous décidions d'élaborer aussi les extensions verticales. Finalement, nous avons retenu la deuxième option. Voilà pourquoi un organisme comme l'Oasis prend en charge par exemple ebXML. Cette répartition des rôles ne nous empêche pas de travailler ensemble, bien au contraire.

Question un peu plus personnelle: vous êtes président du W3C depuis 1996 et aussi vice-président R&D d'Ilog depuis septembre 2000. L'emploi du temps doit être chargé, non ?
En effet. Je souhaitais depuis quelque temps revenir dans l'industrie et l'occasion de rejoindre Ilog est tombée à point nommé. Je comptais mettre fin à mes fonctions au sein du W3C à ce moment là. Toutefois, d'un commun accord avec la direction du W3C, nous avons décidé de poursuivre, pour une période transitoire. Prochainement, je pourrai donc me consacrer entièrement à mes premiers amours, la R&D...


Depuis 1996, Jean-François Abramatic occupe le poste de président du W3C, organisme lui-même créé en 1994 pour élaborer les langages et protocoles du Web. Vice-président R&D d'Ilog depuis septembre 2000, il dirige à ce poste une équipe de 120 ingénieurs. Auparavant, notamment de 1974 à 1982, Jean-François Abramatic a travaillé au sein de l'INRIA en tant que chercheur.

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