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Interviews |
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Edouard Fourcade
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Directeur
général |
BMC
Software France |
"Le
rapprochement des mainframes et de Linux peut vraiment
conduire à concilier le meilleur des deux mondes" |
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Editeur spécialiste de l'administration et de la supervision
des applications critiques, BMC Software intervient au
coeur des systèmes d'information. Un point d'observation
privilégié pour comprendre les grandes préoccupations
du moment. Entretien. |
Propos recueillis par Cyril Dhenin le 19 février
2002
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Le
catalogue produits de BMC compte des centaines de références.
Comment le catégoriser ?
Edoudard Fourcade:
Ce catalogue est vaste parce que BMC s'intéresse
à la disponibilité d'applications critiques
qui sont aujourd'hui aussi distribuées que les
architectures elles-mêmes. Pour preuve, nous réalisons
45% de notre chiffre d'affaires sur les plates-formes
mainframe, notre terrain de jeu historique, et 55% désormais
dans les environnements distribués. On peut toutefois
identifier deux grands pôles dans notre activité:
le "data management" et le "system management".
Quels sont aujourd'hui vos axes
de développement ?
Nous avons identifié cinq
domaines à forte croissance potentielle et pour
lesquelles nous avons d'ailleurs créé des
business unit dédiées: Linux, la gestion
du stockage, l'administration de la sécurité,
les ERP et enfin une business unit qui couvre les problématiques
relatives aux "xSP".
Votre intérêt pour
Linux, c'est pour suivre la mode ?
C'est un intérêt
qui repose sur une vraie conviction. Chez BMC, nous estimons
qu'aucune plate-forme matérielle n'a vraiment pu
concurrencer les garanties de disponibilité des
mainframes. Problème: le mainframe, cela signifie
aussi, "lourd", "opaque" et, surtout,
"propriétaire". C'est pour cela que le
travail de rapprochement entre les mainframes et Linux
entamé par IBM nous semble susceptible de concilier
le meilleur de deux mondes: la robustesse de la plate-forme
matérielle des mainframes et l'ouverture d'un système
d'exploitation comme Linux. Et je peux vous assurer que
cette initiative ne laisse pas les clients indifférents...
Justement, concernant les clients,
quels sont à vos yeux, leurs grandes obsessions
du moment ?
J'en vois principalement deux.
Primo, faire fonctionner l'ensemble de l'infrastructure
déjà en place. Secundo, réduire le
nombre de fournisseurs avec qui ils travaillent. Idéalement,
les entreprises souhaiteraient garder un fournisseur par
problématique. Du coup, ils cherchent plutôt
à travailler avec de grands acteurs qui offrent
les meilleurs gages de pérennité.
Que ce soit en matière d'intégration
ou d'administration, on parle beaucoup actuellement de
Business Process Management (BPM), bref de gestion métier
de l'outil informatique. Sentez-vous une pression des
utilisateurs sur ce sujet ?
(large sourire) Vouloir soumettre
le système d'informatiion à une exigence
métier, c'est une volonté pleine de bon
sens dont la formulation tient en deux lignes. Et en effet,
nous en en entendons beaucoup parler. En revanche, la
mise en oeuvre d'une telle modélisation nous semble
largement sous-estimée. Au fil de nos rencontres
avec des clients, nous avons eu l'occasion de nous en
apercevoir...
L'offre technologique n'est pas
mûre ?
Je ne pense pas que ce soit le problème principal:
mettre en oeuvre du BPM suppose un niveau de modélisation
de l'entreprise qui fait tout simplement abstraction du
facteur humain et de la réalité des processus.
Bref, je crois tout simplement qu'il existe un écart
phénoménal entre le niveau d'attente qui
entoure la promesse du BPM et la réalité
technologique et organisationnelle du sujet.
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