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Interviews

Daniel Dardailler
Directeur Europe
World Wide Web Consortium

"Le W3C ne cherche pas à ralentir les travaux relatifs aux Web Services"
          

Tandis que le World Wide Web Consortium (W3C) prend la route du "Web sémantique", les éditeurs le pressent de travailler sur les Web Services. Clash à l'horizon ?

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Propos recueillis par Cyril Dhenin le 13 mars 2002 .

Il semble exister une opposition entre le projet du W3C concernant le Web sémantique et l'empressement des éditeurs à monter en puissance sur les services Web...
Daniel Dardailler: Les deux approches sont en effet différentes mais elles ne sont pas exclusives. Surtout, à terme, leurs objectifs sont finalement proches puisqu'il s'agit dans les deux cas de rendre le Web "programmable" en quelque sorte. Cela dit, il est clair que les éditeurs se sentent beaucoup moins concernés par le Web sémantique que par les Web Services.

Les équipes du W3C sont-elles monopolisées par le chantier du Web sémantique ?

Loin de là. Je vous rappelle que sur de nombreux chantiers les travaux se poursuivent: regarder du côté de standards comme SVG (représentation des graphiques vectoriels), SMIL (synchronisation des objets multimédia) ou VoiceXML. Concernant le Web sémantique, nous disposons d'un financement américain spécifique via le MIT et nous en aurons bientôt un également au niveau européen. De cette façon, l'impact des travaux autour du Web sémantique sur le budget du W3C reste limité.

Avec la création du WS-I (consortium dédié aux Web Services) les éditeurs n'ont-ils pas montré que les travaux autour des Web Services n'allaient pas assez vite à leur goût ?

Il est vrai que la création des groupes de travail dévolus aux Web Services a tardé. Mais ce n'est nullement le résultat de notre mauvaise volonté sur le sujet. Avant de créer ces groupes de travail, nous avons tout simplement dû régler plusieurs questions relatives à des brevets. C'est cela et rien d'autre qui explique ces délais. Quant au nouveau consortium WS-I, nous étions au courant de sa création, certains de ses membres sont aussi ceux du W3C, et nous comptons bien coordonner nos travaux. Comprenez bien que le W3C ne cherche pas à tirer un trait sur les impératifs des industriels. Nous essayons seulement de faire cohabiter une urgence industrielle avec une vision à long terme de l'évolution du réseau.



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