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Interviews

Matthieu Reynier
Responsable produit Managed Services
Colt Telecom

"Nous allons proposer des infrastructures mutualisées de CRM pour faire chuter les coûts"
          

Depuis près d'un an, l'on ne compte plus les rumeurs qui ont circulé dans les médias à propos d'un éventuel rachat de Colt Telecom. L'opérateur alternatif britannique avait amassé une dette importante due à des rachats et au déploiement international et multi-local de ses infrastructures réseaux. Imperturbables, ses dirigeants n'ont cessé d'intervenir pour réfuter en bloc toutes les supputations des analystes financiers (lire notre article de septembre 2001). La stratégie du groupe s'est concentrée sur la réduction progressive de sa facture et le renforcement de ses moyens de développement, avec une levée de fonds importante en octobre auprès de son actionnaire new-yorkais, la banque d'investissement Fidelity.

A présent, la persévérance semble avoir porté ses fruits. Malgré une remontée de son endettement au premier trimestre 2002, Colt Telecom apparaît presque comme une oasis au coeur d'un marché très perturbé. Du coup, grâce à Fidelity notamment, l'opérateur indépendant a repris ses investissements en particulier dans l'activité d'hébergement. Ouverture d'un second datacenter parisien, restructuration de l'offre autour de 120 modules de services, orientation prévue vers le CRM (gestion de la relation client)... Pour faire le point sur cette activité, nous avons interrogé son responsable marketing en France. Ancien d'Imaginet racheté par Colt en 1998, Matthieu Reynier revient sur tous ces thèmes.

Propos recueillis par François Morel le 17 mai 2002 .

JDNet Solutions : Nous avons appris que vous veniez d'ouvrir un second datacenter en région parisienne. Le premier ne suffisait-il plus ? Et comment se fait-il que vous ne l'ayez pas officiellement annoncé ?
Matthieu Reynier : Nous n'avons pas trop souhaité l'ébruiter car 10 000 m2, cela constitue quand même une surface importante et l'on ne peut pas dire que le marché de l'hébergement soit au beau fixe. En particulier, ce genre d'annonces peut être néfaste vis-à-vis des groupes d'investisseurs. En fait, nous arrivons à la fin du centre Bessières où il ne nous reste plus qu'une petite dizaine de rangées. Or, nous commençons à multiplier les très gros clients.

Pour l'instant, nous n'occupons qu'une salle sur les sept possibles dans le nouveau centre aux Ulis. Nous ne payons que ce que nous avons ouvert, et qui correspond à une capacité de 600 baies. D'un point de vue technique, nous avons accru la densité de ports disponibles pour l'ensemble de la salle. Nous avons aussi amélioré les fonctions de haute disponibilité de nos clusters en choisissant un modèle plus tolérant au niveau commutation et matériel de routage. Ce dernier est à la fois plus simple pour nous et plus évolutif. Nous n'avons pas de limitation en nombre de ports pour l'arrivée de la fibre, etc.

Vous n'êtes donc pas impactés par les difficultés de remplissage des centres que semblent connaître de nombreux hébergeurs... ?
Nous sommes dans une bonne situation par rapport à la concurrence. Nous sommes arrivés plus tôt que les autres sur le marché de l'hébergement, et nous avons reçu un écho positif assez rapidement avec la signature rapide de nombreux clients. Aujourd'hui, ceux-ci grossissent tandis que nous en accueillons de nouveaux. Autrement, nous entendons effectivement parler des problèmes de remplissage des salles blanches, mais cela concerne plutôt des opérateurs qui ne génèrent pas beaucoup de valeur ajoutée.

Adoptez-vous, comme c'est une tendance actuelle du marché, le tournant vers un positionnement MSP (Managed Service Provider) d'infogéreur web ?
Aujourd'hui, les clients recherchent essentiellement des hébergeurs positionnés de façon basique sur la colocation. Mais en même temps, ils ne veulent pas se disperser par rapport à un nombre croissant d'interlocuteurs. Par rapport à leur évolution à moyen/long terme, ils doivent d'une part penser à faire évoluer leur architecture, les fonctionnalités de leur site ou de leur plate-forme. Ceux qui sont présents chez nous savent qu'ils peuvent nous faire confiance pour prendre en compte leurs évolutions. D'autre part, ils doivent pouvoir s'adresser à un seul interlocuteur, ce qui est également possible chez nous car nous mettons dès le départ à leur disposition un consultant avant-vente.

Une telle démarche suppose un certain effort logistique. Qu'avez-vous déployé (hommes, choix techniques...) pour arriver à répondre à des demandes complexes, notamment en terme de qualité de service ?
Ce sont surtout des hommes qu'il a fallu employer. Notre importante progression n'a été possible que grâce à l'appui d'Apogée Communications que nous avons rachetée au début de l'été 2001 (voir article). Nous pouvons ainsi déléguer auprès de chaque client du personnel avec des compétences très pointues, y compris pour définir des architectures de sécurité dédiées.

Au niveau des outils par rapport à la qualité de service, nous avons déployé des solutions de BMC Software pour la partie monitoring. Mais ce n'est pas la panacée pour des raisons de complexité d'usage, et de flexibilité de la part de l'éditeur. Nous avons aussi une infrastructure Cisco Info Center développée à partir de l'offre Netcool de Micromuse. Cela nous permet de corréler les alarmes et de bien gérer les remontées au niveau des tests d'URLs et de ports. Tout le montage de l'architecture a été supervisé par Apogée. Autrement, nous donnons une visibilité au client sur la gestion de sa qualité de service. Il s'agit, au travers d'un portail, d'une visibilité réseau en fonction des SLAs (accords sur la qualité de service) sur lesquels nous nous engageons.

Votre gamme de services a également subi une refonte. Pouvez-vous nous en dessiner les grandes lignes ?
Nous disposons aujourd'hui d'un catalogue très large au sein duquel nous nous sommes essayé à un découpage modulaire de nos offres. Ce sont 120 services différents en fonction desquels nous montons l'architecture par rapport à notre modèle avant-vente, et qui sont regroupés en six grandes parties.

La première couche correspond à la Premium Colocation, c'est-à-dire des mètres carrés, de la bande passante et la supervision du réseau et des applications. Le deuxième ensemble regroupe les services d'infrastructure dédiée, avec tout ce qui est matériel, serveurs, licences, cache réseau, liaisons VPN, répartition de charges... le tout sous un angle strictement dédié. La troisième couche correspond à ce que l'on appelle les Management Services, c'est-à-dire toute la gestion des serveurs et des services. Si l'architecture du client rencontre un problème, c'est Colt qui est responsable, qui remonte les alertes, gère les fichiers logs, etc. Nous endossons une totale responsabilité vis-à-vis de l'architecture et des serveurs sur lesquels nous nous engageons. A noter que nous distinguons les Managed Services qui regroupent tout des Management Services qui concernent seulement la troisième brique.

Après viennent les trois derniers ensembles modulaires. L'un d'eux rassemble les services de sécurité avec des fondamentaux comme le firewall. Nous en proposons trois ou quatre sortes selon le niveau demandé. Dans ce groupe figurent également les sondes réseaux et systèmes, les tests de vulnérabilité, les audits de sécurité et la définition d'architectures de sécurité. Ensuite, l'avant-dernier module regroupe tout ce que Colt met à la disposition de ses clients en mutualisé : les caches - statiques ou CDN (Content Distribution Networks) -, la répartition de charges, les firewalls, etc. Enfin, la dernière couche de modules englobe tous les aspects liés à la qualité de service, comme la mise à disposition d'un chef de projet, le portail QoS dont je vous ai déjà parlé, et l'administration des réseaux étendus, locaux et systèmes dédiés.

Vous n'avez pas cité la mise à disposition de logiciels en mode ASP (à la location en ligne). Est-ce simplement un oubli de votre part, ou n'avez-vous pas d'offres en la matière ?
Si nous en avons, qui sont soit existantes, soit émergentes. Les premières sont incluses dans la brique de services mutualisés, et comprennent des outils comme les statistiques et la mesure d'audience. A partir de juin, nous allons aussi proposer des modules de forums et de moteurs de recherche.

Il y a quelques mois, votre concurrent Verio évoquait sa stratégie de monter dans l'hébergement applicatif à forte valeur ajoutée, avec des clients sur du Peoplesoft ou du SAP. Est-ce un domaine auquel vous vous intéressez ?
Nous le pratiquons déjà en colocation. D'autre part, nous allons continuer grâce à l'acquisition d'Apogée qui, je vous le rappelle, s'organisait en trois départements : sécurité, qualité de service et CRM. Nous sommes en train de mettre en place des équipements avec des logiciels consacrés à la gestion de la relation client.

Dans une étude sur le CRM justement, le cabinet IDC prévoit un essor important des services d'hébergement en relation. Qu'en pensez-vous ? Et à quoi cela correspond-il ?
Jusqu'à présent, l'activité d'Apogée dans le domaine du CRM se définit par le fait de monter des plates-formes de gestion de la relation client, des services vocaux interactifs, etc. mais en interne chez le client dans ses propres salles blanches. Aujourd'hui, nous avons l'intention d'exploiter les compétences d'Apogée dans l'administration des applications CRM. Les investissements de nos clients dans le Web ne sont pas toujours rentables. A part de grands sites de commerce électronique, les portails qui sont parfois complexes reviennent très chers, et donc nous voulons aider nos clients à améliorer leur rentabilité.

Du point de vue de l'hébergeur, cela signifie le fait de permettre aux sociétés de générer des économies d'échelle en leur donnant la possibilité d'externaliser la gestion de ces systèmes. Nous allons bientôt pouvoir proposer des infrastructures mutualisées qui vont faire chuter les coûts pour le client. En matière de CRM, mais aussi dans d'autres domaines applicatifs, l'émergence de technologies comme XML et les Web Services rend de plus en plus possible le rapprochement des capitaux et des investissements IT internes. Aujourd'hui, ce sont des outils installés chez nos clients, qui ne les exploitent et ne les utilisent que pour leurs besoins internes. Demain, nous pourrons les intégrer chez nous avec les sites Internet ou extranet en piochant directement les informations dans leurs systèmes centraux.

Avez-vous signé des partenariats avec des éditeurs de progiciels CRM ?
Oui, mais je ne peux pas vous en dire plus pour l'instant.

Il semblerait également que vous soyez en train de répliquer votre modèle d'hébergement français dans d'autres pays. Est-ce exact ?
Tout à fait, c'est le modèle qui a le mieux fonctionné. Nous le répliquons dans toutes les régions, y compris la Grande-Bretagne. Les gains sont bien sûr pour les autres pays (et non la France), qui vont pouvoir évoluer au delà de la simple colocation et du monitoring.


Responsable produit Managed Services chez Colt Telecommunications France à partir de janvier 2002, Matthieu Reynier y occupait précédemment le poste de chef de produits hébergement depuis mai 1999. Un an auparavant, il avait été nommé chef de produit Internet chez Imaginet, ISP français racheté par Colt en 1998. Diplômé de l'ESC Toulouse, il a démarré sa carrière en 1997 chez Siminor (portails et stores automatiques) comme chef de projet autour d'une offre de fidélisation clientèle.

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