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Solutions. Votre solution d'EAI, EntireX, supporte les
Web Services. Quel est votre point de vue sur le débat
actuel opposant Web Services et EAI ?
Andreas Zeitler. EntireX
est une plate-forme qui regroupe trois modules différents:
un MOM (message-oriented Middleware - NDLR),
un serveur d'intégration (issu du rachat de notre
ex-filiale Saga), et une couche XML permettant d'assurer
le routage intelligent, la recherche et la conversion
entre différents jeux de balises XML sectorielles.
Cette approche modulaire correspond à notre vision
de l'intégration XML (et par conséquent
des Web Services qui sont, finalement, entièrement
basés sur XML) comme le bout de la chaîne
de l'EAI. C'est pourquoi nous pensons qu'EAI et Web
Services sont complémentaires, d'autant que ces
derniers sont aujourd'hui utilisés par nos clients
exclusivement pour l'intégration interne à
leur entreprise.
N'y
a t-il pas une dichotomie entre le positionnement d'EntireX
sur tous les segments de l'intégration, et son
utilisation en entreprise - plutôt pour des projets
orientés web - qui contraste avec les projets
où apparaissent certains de vos concurrents ?
C'est une fausse impression. En France,
il est vrai que notre solution EntireX est beaucoup
utilisée pour la "webification" d'applications
"historiques", mais d'autres projets d'intégration
(Mainframe-Unix par exemple) sont menés à
bien par nombre de nos clients dans le monde. Par rapport
à nos concurrents, notre composante XML nous
permet de nous distinguer d'autant plus que les exemples
d'échec de gros projets d'intégration
se multiplient, causant d'importantes difficultés
aux acteurs de l'EAI. Nous sommes épargnés
car nous proposons, avec l'intégration XML, une
alternative moins lourde et qui va de l'avant.
Parlons
de Tamino, votre serveur XML: à l'heure où
les bases de données XML se développent
de plus en plus, quel est l'impact sur les performances
du choix d'une base "nativement XML", comme
Tamino, par rapport à une base relationnelle
avec support XML ?
Tout d'abord, Tamino n'est pas seulement
une base de données XML, mais également
un outil de développement d'applications XML
et une base supportant des protocoles comme ODBC par
exemple. Maintenant, le support natif d'XML n'implique
pas seulement une hausse des performances, mais aussi
un enrichissement des fonctionnalités. Avec une
base relationnelle, le document XML est "éclaté"
suivant un modèle lignes-colonnes, et/ou intégralement
stocké sous forme d'un "blob" (binary
large object - NDLR), inexploitable en l'état
et nécessitant une étape de retraduction
vers le format XML d'origine. Dans le premier cas, on
perd par exemple, lors d'une recherche, les informations
contextuelles. Que l'on veuille modifier le document
XML, ou garantir la non-répudiation (particulièrement
dans le cas de documents légaux ou pour des applications
"d'e-governement"), passer par une base relationnelle
implique en tout état de cause une baisse des
temps de réponse d'au moins un facteur 2, et
une perte de souplesse considérable.
Software
AG a récemment
multiplié
les partenariats avec des acteurs de la gestion de contenu,
notamment Tridion et Stellent. De tels outils correspondent-ils
aux demandes les plus fréquentes de vos clients
?
Pas les plus fréquentes, non,
mais ce type d'utilisation va dans la droite ligne du
profil de nos clients, plutôt des "early
adopters" car XML est une technologie qui n'est
pas encore répandue à grande échelle.
Pour des applications web de gestion & publication
de contenu, XML est l'outil naturel.
Ces partenariats correspondent à la volonté
d'acteurs comme Tridion, Stellent, mais aussi TXT par
exemple, de remplacer leur base de données interne
relationnelle par une base XML, en l'occurence Tamino.
Vous
communiquez beaucoup autour de la notion de TBI (Total
Business Integration). Que recouvre ce terme, exactement
?
L'appellation
est due au Gartner Group, et correspond à l'idée
d'une intégration à la fois des données,
des plates-formes et des applications. Nos outils permettent
effectivement d'atteindre cet objectif, mais nous constatons
aussi que les clients sont réticents à
s'engager dans des projets de ce type, de trop grande
envergure, c'est pourquoi nous disposons d'une offre
modulaire.
Software
AG a depuis deux ans entamé une démarche
de vente indirecte. S'agit-il d'adresser le marché
des PME ?
Non,
ce n'est pas le marché que nous visons. Nos produits
les plus chers bénéficient de notre force
de vente directe, mais pour des outils comme Tamino,
par exemple, nous souhaitons atteindre deux types de
partenaires: les intégrateurs, et notamment les
Big 6, mais aussi les ISVs (Independant Software Vendors).
Partant de zéro il y a deux ans, nous avons aujourd'hui
300 partenariats conclus, dont 130 avec des ISVs.
Comment
participez-vous à "l'évangélisation"
de XML, un langage dont la diffusion est moins rapide
que prévue ?
En
tant que membre du W3C, nous participons à des
groupes de travail comme XQuery notamment. Nous avons
lancé également notre "XML Academy",
qui s'adresse à la fois aux intégrateurs
et partenaires, mais aussi à l'utilisateur final.
Nous délivrons des certifications XML (qui sont
détachées de la connaissance de nos outils),
mais aussi "d'expert Tamino". Il s'agit d'un
programme de formation mondial qui a débuté
en avril en France. Par ailleurs, nous offrons à
la communauté des développeurs notre XML
Starter Kit en téléchargement gratuit.
Qu'en
est-il de votre ligne de produits "historique"
? Je pense notamment à Adabas.
Adabas
reste le produit qui identifie le mieux Software AG.
25% de notre R&D est consacré à Adabas
et à Natural, et nous affirmons, en nous basant
sur des tests menés par IBM, qu'Adabas est toujours
la base de données la plus rapide du marché.
De plus, Adabas a notamment été la première
base à supporter l'architecture IBM 64 bits de
stockage virtuel pour Mainframe, avant même DB2.
De plus, je tiens à préciser que nous
ne perdons aucun client, chaque année, aussi
bien sur Adabas que sur Natural.
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