De début avril à mi-mai 2003 ainsi que les trois premières
semaines de septembre la même année. Telles sont les fenêtres
définies par le consortium Swift pour le basculement des
banques françaises vers la nouvelle version du système
de transactions interbancaires du même nom. Rebaptisée
pour l'occasion SwiftNet, cette édition se caractérise,
rappelons-le, par l'adoption de XML comme format d'échange
de données, mais également par le passage du protocole
X.25 à IP. Dans cette interview, Hervé Deschamps, responsable
de l'activité Messagerie bancaire de la SSII Steria, pointe
les principaux enjeux techniques relatifs à cette migration,
et les quelques règles à mettre en uvre pour y faire
face. |
JDNet
Solutions. Quelles sont les problématiques techniques
d'un projet de migration vers SwiftNet ?
Hervé Deschamps.
Une migration de Swift vers SwiftNet et les évolutions
techniques qui l'accompagnent, l'abandon du protocole
X.25 pour IP notamment, nécessitent en premier
lieu de s'adosser à une architecture différente.
Ce qui demande de faire des choix à la fois en
termes de logique applicative (logiciels et serveurs),
et de solutions matérielles. Sur le terrain de la sécurité,
le passage à IP engendre également des
questions qui ne se posaient pas avec un réseau
X.25. Comment s'intégrer au système existant ?
Doit-on ou non isoler les connexions IP ? Si un
filtrage est mis en place, par le biais d'un pare-feu
par exemple, comment définir la politique en
la matière (règles d'autorisation, etc.) ?
Enfin, ce projet peut être l'occasion pour les
banques de centraliser leurs accès au réseau
SwiftNet en un seul point.
[voir également l'interview
de Caroline Khechen de BIS Finance].
Le
déploiement des services commercialisés
par Swift lors du lancement de SwiftNet est-il une priorité ?
Il est vrai que certaines banques prévoient
d'ores et déjà de tirer partie de ces
nouveautés. Mais, cette préoccupation est loin
d'être prioritaire pour la plupart d'entre-elles.
L'élément à privilégier
restant la migration des services existants. Si l'on
prend l'exemple du Continuous Linked Settlement - qui
offre des garanties autour des transactions sur les
échanges de devises -, seule une quarantaine
de banques dans le monde ont choisi d'y souscrire. Parmi
elles, figurent pour l'heure quatre établissements
français.
Quelle
est la méthodologie que vous préconisez
dans le cadre d'un tel projet ?
Nous conseillons d'abord de réaliser
une étude préalable. Ce travail à pour but de faire
le point sur l'existant informatique de l'entreprise,
puis de cerner ses besoins. Il aboutit à la définition
de plusieurs solutions d'architecture possibles -
qu'elles soient matérielles et logicielles. L'examen
des avantages et inconvenants de chacune d'elle permet
aux clients de faire son choix...
Ensuite vient la phase d'intégration, chantier
qui peut donner lieu dans certains cas à des
adaptations nécessitant des développements
significatifs.
Quant à la phase de tests...
Elle se découpe principalement
en deux étapes. Purement technique, la première
vise notamment à éprouver la capacité
des plates-formes à faire face à des montées
en charge sans souffrir de baisses de performance significatives.
Sur ce point, les banques affichent la plupart du temps
des pré-requis clairement définis. Comme
cela est classiquement préconisé pour ce genre
d'architecture, nous conseillons de sur-dimensionner
les capacités machine (mémoire et processeur)
en vue d'amortir d'éventuels pics de trafic.
Mais aussi de déployer un système évolutif
afin de pouvoir s'adapter aisément en cas d'augmentation
du nombre de transactions.
La seconde étape concerne les tests fonctionnels.
Il s'agit ici d'accompagner la prise en main opérationnelle
de la solution. Une tâche qui passe notamment
par la mise en conformité des procédures
de la banque (au regard de la nouvelle solution), et
la formation des utilisateurs finaux.
...et pour finir l'étape
de mise en production ?
Idéalement, cette dernière phase
doit être définie dès l'étude préalable sous la forme
d'un plan de migration. Un document qui détaille aussi
bien le planning que l'organisation à mettre en oeuvre.
En général, il se décline selon deux stratégies possibles
: soit un basculement de type "big bang", soit une migration
étalée dans le temps - qui peut s'effectuer par points
d'accès ou par adresses Swift (BIC). Cette deuxième
option peut se révéler indispensable dans le cas d'une
banque possédant des dizaine de passerelles réparties
sur plusieurs implantations.
Steria:
les outils proposés pour la gestion des transactions
Swift
Pour répondre aux problématiques d'échanges
de données financières, Steria propose
un middleware d'intégration baptisé
Stelink. Basé sur des mécanismes de
transformation et de routage de messages, cet outil
est conçu pour connecter des applications
diverses (autour de la gestion des paiements, de
l'échange de titres ou du crédit
documentaire) à divers systèmes
de gestions de transactions financières -
tels que SwiftNet ou encore les réseaux SIC
et SECOM. "Nous commercialisons également
une solution de Gateway permettant de partager
un accès à SwiftNet entre plusieurs
applications", complète t-on chez Steria.
Objectif de ces offres : fournir des produits
alternatifs à ceux de Swift... pour faciliter
les déploiements et renforcer les performances
d'exécution notamment. "Sans compter
les capacités d'adaption de ces solutions
en fonction des besoins client", pointe pour
finir Hervé Deschamps. |
|