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Jean-François
Carron
Directeur
Informatique et Multimédia
Excelsior
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"Le
tout numérique n'est pas encore pour aujourd'hui"
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Avec des titres comme Sciences & Vie, Biba, Vital, Max
ou Auto Moto, le groupe Excelsior revendique son autonomie
et son caractère familial. A la tête de la
DSI du groupe, Jean-François Carron précise
que les équipes rédactionnelles "papier"
et Web sont encore bien distinctes. A noter que le groupe
serait actuellement en négociation pour être
racheté. Emap serait en bonne position.
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Propos recueillis par Fabrice Deblock le 19
février 2003
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JDNet
Solutions. Quand on gère l'informatique de tant
de magazines, est-on tenté de tout vouloir dématérialiser ?
Jean-François Carron.
C'est en effet un de nos grands projets car nous gérons
un nombre très important de photos et de documents
de toutes sortes qui sont échangés entre
les différentes rédactions. Mais le "tout
numérique" ne sera jamais complètement
atteint car, dans l'édition, rien ne remplace l'oeil
humain.
Aujourd'hui, nous continuons d'avoir des courses très
régulières avec des imprimeurs (en Italie
notamment où nous envoyons nos bromures) ou des
flasheurs (qui sont les personnes chargées de placer
dans le texte les photos à haute résolution).
Les allers-retours physiques sont encore là pour
longtemps, tant que la vérification humaine est
nécessaire !
Comment
avez-vous pensé l'architecture de votre système,
centralisée ou dédiée à chaque
rédaction ?
Nous avons une architecture pensée
en fonction de chaque rédaction. Nous distinguons
les rédactions qui manipulent les photos numériques
et les autres. Le but est de faire en sorte que, pendant
un mois, durée de préparation des numéros
en cours, tout le monde puisse s'échanger les documents
dont il a besoin. L'espace global alloué est de
150 giga-octets. Cela va du simple au quadruple en fonction
de la gestion de photos numériques ou non.
Comment concevez-vous le rôle
de la DSI dans un groupe tel que le vôtre ?
Un rôle de conseil en fonction des projets qui nous
sont soumis par telle ou telle rédaction. Nous
accompagnons les porteurs de projets dans leur choix de
prestataires, pour la création d'un site web par
exemple. Notre rôle est également d'anticiper
les choix technologiques. Mais nous gardons aussi les
mains dans le cambouis, plus qu'on ne le croit !
Quels sont justement les magazines
du groupe en ligne ?
Le site Auto Moto a démarré
avec une version réduite et, après avoir
compris quatre personnes, il sera "piloté"
par deux personnes qui viennent de la rédaction
papier. Le site possède une base de données
constituées par les essais, du contenu à
forte valeur ajoutée qui génère des ventes
d'articles à des opérateurs tel qu'Orange
par exemple, pour le WAP.
En ce qui concerne Sciences-et-Vie, le site avait été
fermé suite à un différend avec la
rédaction "papier" sur les droits d'auteur.
Un accord survenu il y a un an et demi avait permis de
reprendre le projet mais le prestataire que nous avions
choisi, Montparnasse Multimedia, a déposé
son bilan. Depuis un mois, nous travaillons sur un site
vitrine qui gèrera les abonnements et exposera
le sommaire des numéros papier. Il sortira dans
un mois.
Un autre site est en gestation : Sciences et Vie Junior,
qui a pour vocation de proposer très prochainement
de l'accompagnement scolaire en ligne et du contenu éditorial
propre grâce à une équipe qui, elle
aussi, est en train de se constituer en interne.
En clair, vous nous dites que
les équipes papier et Web sont systématiquement
séparées ?
Oui, c'est exact. Il en va de même
pour le site Max-magazine.com qui est géré
par une seule personne, indépendante de la rédaction
papier.
Au niveau des utilisateurs,
vous êtes équipés de Mac et travaillez
avec Xpress, comme il est d'usage dans votre profession
?
Nous sommes majoritairement équipés
de Macintosh, effectivement. Mais la politique du constructeur
veut que toutes les nouvelles machines livrées
le soient avec le système d'exploitation Mac OS
X sans qu'il soit possible de les démarrer avec
Mac OS 9. Cela représente pour nous une véritable
épine dans le pied car les logiciels ne sont pas
forcément compatibles, les habitudes vont devoir
changer et nous allons devoir former les utilisateurs.
J'envisage même, si ça se passe mal, de mettre
des PC !
Et pour Xpress ?
La politique de licences de Quark étant
ce qu'elle est, nous avons été sensibles
aux arguments d'Adobe et nous sommes intéressés
à leur logiciel InDesign pour lequel nous avons
été beta-testeur au début. La version
2.0 est aujourd'hui en place, ce qui représente
un différentiel d'environ un million de francs
par rapport à la transition des versions 3.32 à
4 d'Xpress.
Sur
quels autres chantiers travaillez-vous actuellement ?
Sur
la migration de mes serveurs en Windows 2000. Quand je
suis arrivé il y a quatre ans, les serveurs étaient
des machines Apple. Je les ai fait migrer en windows NT.
Sur les 30 serveurs que nous possédons, il en reste
actuellement 15 sous Windows NT que je vais faire migrer
en Windows 2000 d'ici un mois et demi.
Par rapport
à cette migration, nous avions le choix entre "updater"
et tout changer. Nous avons choisi de tout "casser"
pour des raisons de taille de disque, la partition réservée
au système, 2 Go, était en effet trop faible.
Il nous fallait par ailleurs récupérer les données utilisateurs
en interne, c'est-à-dire sur les serveurs de fichiers
qui servent aux rédactions pour stocker les numéros
en cours.
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Titulaire d'une maîtrise électronique et électrotechnique,
Jean-François Carron a passé 13 ans dans la filiale
informatique de Publicis où il s'est occupé
de télématique & de logiciels marketing, et
a géré l'informatique du siège. Après
un an chez Dassaut Electronique en tant qu'ingénieur système,
il a intégré le groupe Excelsior en janvier
1999. |
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