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Jean-Baptiste
Ceccaldi
Directeur
Général
Vistali
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"90%
des protocoles d'intégration seront portés par les Web
Services d'ici 5 ans"
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A l'heure où la plupart des grands groupes se lancent
dans des chantiers d'urbanisation, notamment suite au
déploiement de progiciels, Jean-Baptiste Ceccaldi,
directeur général de la société
de services informatiques Vistali, décrit sa vision
des projets d'intégration d'applications. Il revient
à la fois sur les grandes problématiques
de telles initiatives, mais aussi sur les méthodologies
qui lui paraissent adaptées pour y faire face.
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Propos recueillis par Antoine Crochet-Damais le 26
mars 2003
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JDNet
Solutions. Sur quel périmètre se placent
les projets d'intégration que vous couvrez ?
Jean-Baptiste Ceccaldi.
Depuis environ deux ans, on constate que les grands
comptes accompagnent souvent leurs chantiers de déploiement
de progiciels (CRM, etc.) de projets d'urbanisation des
échanges, qui passent par l'acquisition d'une solution
d'intégration d'entreprise. Initialement, cette
tendance répond aux besoins d'articulation du progiciel
au système existant. Mais, ce n'est là qu'un
point de départ.
Quelle
méthodologie préconisez-vous pour mettre
en oeuvre une solution d'EAI ?
Dans ce cadre, il est important d'opter
pour un socle technologique unique. Mais également
d'élaborer un modèle d'urbanisation avec
pour objectif la précision des spécifications
techniques et managériales qui sous-tendent un
environnement d'échanges interapplicatifs. Par
la suite, ce socle permet de répondre plus efficacement
aux besoins de couplage à venir en s'appuyant sur
une méthodologie de déploiement qui a fait
ses preuves.
Vous
préconisez donc plutôt un processus de déploiement
itératif ?
Une mise en oeuvre par lots nous parait
en effet l'option la plus pertinente. Pour ce faire, la
maîtrise d'oeuvre de la plate-forme d'EAI doit d'abord
s'attacher à répondre aux besoins (coûts,
fonctions, etc.) des différentes briques métier
du système d'entreprise (CRM, SCM, etc.), et non
l'inverse. Ici, il s'agit de se positionner comme prestataire
de services interne. Une posture qui nécessite
d'être à l'écoute des exigences des
chefs de projet en question avant de mettre en valeur
une solution et ses facteurs de gain.
En termes fonctionnels, il est recommandé de commencer
par avancer des propositions limitées aux couches
basses d'un EAI, celle des objets métier par exemple.
Cette démarche d'implémentation par étapes
permet à la technologie de synchronisation de données
par événements, souvent nouvelle dans l'entreprise,
de faire ses preuves, et ceci sans entraîner de risque
excessif.
Un
exemple de cette montée en puissance ?
Nous avons récemment accompagné
l'installation d'un logiciel de gestion intégrée
(ERP) dont les modules ont été mis en production
les uns après les autres : des outils de comptabilité
et d'administration des ventes aux fonctions de CRM et
de gestion du cycle de vie des approvisionnements. Ces
lots ont demandé en premier lieu le développement
de liens pérennes vers le système de gestion
des stocks. Parallèlement, des connexions ont été
activées de manière plus ponctuelle lors
de certaines étapes du déploiement. Leur
objectif était notamment d'assurer des liaisons
entre un module de l'ERP et certaines applications tierces
nécessaires à la production, mais dont la
migration n'était pas encore réalisée.
Dans le cas présent, le projet d'ERP représente
le sponsor initial de l'outil d'intégration d'applications.
Depuis, on remarque cependant que ce dernier est exploité
pour répondre à d'autres questions (touchant
à des périmètres plus locaux), l'ouverture
de ponts en direction de systèmes d'information
de partenaires par exemple.
Les
standards XML contribuent-il à faciliter ces déploiements ?
L'apparition de l'EAI, mais aussi de la
modélisation des processus (BPM) et des infrastructures
de portails, s'est accompagnée d'une montée
en puissance des vocabulaires XML, que ce soit pour la
formalisation de données que celle des processus
métier et des interfaces d'invocation de composants
- soient les fameux Web Services.
Dans le domaine de l'EAI, on constate que
XML est actuellement assez peu retenu par les entreprises.
Au regard des avantages qu'il fournit, ce langage nécessite
selon elles un travail trop important, notamment autour
de la définition de spécifications métier.
Reste que les infrastructures BtoB comme ebXML et Rosettanet
peuvent palier à cette difficulté. Cependant,
ces premières initiatives doivent encore mûrir
pour espérer s'imposer comme standards de fait.
Certains secteurs ont une longueur
d'avance ?
C'est notamment vrai dans le domaine bancaire où
la migration vers la nouvelle version du système
interbancaire SwiftNet (voir l'article)
conduit à une utilisation presque naturelle de
XML, y compris en interne. Mais il s'agit là d'un
cas très particulier. Dans la plupart des secteurs,
des standards proches de
l'EDI sont d'ores et déjà en production.
Or, les acteurs en présence considèrent souvent
qu'une opération de migration se révélerait
trop coûteuse.
Et
quant aux Web Services ?
A terme, les Web Services devraient venir
remplacer les connecteurs spécialisés. Je
pense que 90% des protocoles d'intégration seront
portés par ce type d'interface d'ici cinq ans.
Déjà, certains de
nos clients utilisent des Web Services, en vue de lancer
des passerelles entre serveurs d'applications et ERP par
exemple. Ces projets pilotes font partie de la phase de
maturation qui devrait conduire à une adoption
massive de ce dispositif comme moyen d'intégration
interapplicatif. Ce basculement devrait avoir lieu d'ici
deux ans.
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