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Secrétaire TRUST
in Thales |
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Jean-François
Connan
A
force de trop crypter, les systèmes manquent de
souplesse
Lancé mi-avril, le Thales Research Unit on Security
Technology (TRUST) est un groupe d'experts du groupe
Thales. Il a pour vocation de promouvoir et susciter l'innovation
- en interne comme en externe - autour de problématiques
liées à la sécurité des systèmes d'information. Son secrétaire
Jean-François Connan, par ailleurs DG de Thales Secure
Solutions et PDG de Thales Trithème, nous en détaille
la structure et les ambitions.
07
mai 2003 |
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JDNet
Solutions. Quelle est la raison d'être d'un tel
regroupement d'experts ?
Jean-François Connan.
Nous avons fait le constat en interne que beaucoup d'offres
cohabitaient, que ce soit dans les technologies Wi-Fi,
la cryptologie, la biométrie ou les pare-feu...
et que les savoir faire étaient parfois diffus,
dans une société qui compte pas moins de
65.000 personnes.
L'idée est donc de réunir transversalement
dans un comité de pilotage et dans un comité
technique une série d'experts, afin de donner une
trajectoire commune et de faire éclore des projets
innovants, tout en proposant une analyse pertinente et
autonome sur des sujets d'actualité et émergents.
Quels
vont être les premiers sujets que vous allez traiter
?
Parmi nos priorités figurent, entre autres, les
technologies de transactions sécurisées,
appliquées par exemple au vote électronique
qui, outre le fait d'être anonyme, doit être
fiable ! De même pour la cryptologie, où
l'on voit qu'à force de crypter, les systèmes
en arrivent à manquer de souplesse, ce qui, au
final, ne contribue pas forcément à rassurer
les utilisateurs. Côté biométrie,
certaines limites peuvent également être
atteintes actuellement, notamment dans le secteur de la
gémellité où le capital génétique
de certains jumeaux peut être difficilement différentiable.
Plus globalement, nous nous poserons aussi la question
de savoir comment la politique de sécurité
est perçue par les grands groupes et si les modes
opératoires en leur sein sont au même niveau
de maturité en cas d'intrusion physique, d'incendie
ou d'attaque par les réseaux.
Comment se répartissent
les attributions des deux comités constitutifs
de TRUST ?
Le comité de pilotage est composé
des directeurs de différentes entités du
groupe, comme par exemple Thales Université ou Thales
Polytechnique ou bien encore les pôles "defense"
et "strategy". Ce groupe fixe les grandes orientations
pour examiner les nouvelles propositions de recherche
et s'assurer de la pertinence des résultats par
rapport aux potentialités d'adoption des utilisateurs.
Par exemple, si sur un marché comme celui des PKI,
l'offre est trop en avance sur la demande, mieux vaut
concentrer ses efforts ailleurs, comme sur le Wi-Fi, où
la sécurité est à prendre fortement
en considération.
Le comité technique est quant à lui également
composé d'experts - mais plus techniques - qui
se rendent disponibles pour travailler sur les thématiques
choisies, en termes de veille, d'analyse, de validation
et au final, de communication aussi.
TRUST
n'est-il pas avant tout un organe de communication à
la fois interne et externe ?
Pour ce
qui est de l'interne, TRUST aura une mission de communication
indéniable, mais ce qu'il faut voir avant tout,
c'est qu'il s'adresse à des dirigeants, à
des executives avec qui les échanges sont
francs et directs. Lorsque nos premiers livres blancs
sortiront, ma préoccupation sera de savoir si l'analyse
que nous proposons fait avancer leur réflexion
ou non. Nous souhaitons apporter un angle de vue autonome,
transversal et fédérateur de compétences
issues de personnes reconnues en interne. Donc au delà
d'une "simple" communication institutionnelle.
Mon ambition est que TRUST devienne une référence
et que les commandes en interne se multiplient !
Ensuite, vis-à-vis de l'extérieur
et de nos clients, nous communiquerons à terme
sur nos résultats. Je pense d'ailleurs que notre
démarche permettra de communiquer sur une sorte
de label ISO interne, gage de qualité et d'innovation
de nos produits et services. Mais il faut d'abord juger
de l'efficacité de cette initiative, ce qui est
encore trop tôt pour le moment. Le but est vraiment
de réunir des compétences, la communication
viendra par la suite.
Cette
démarche ne risque-t-elle pas d'empiéter
sur d'autres initiatives ou projets "qualité"
dont votre groupe doit très certainement être
pourvu ?
Le risque de doublon existe en effet mais
TRUST s'attachera à être en osmose avec d'autres
projets transversaux, il ne refera pas ce qui a déjà
été fait. Sa volonté est d'apporter
un éclairage différent sur ce qui existe
et, surtout, ce qui émerge, une sorte de mouche
du coche pertinente, voire impertinente ! Nous pensons
en avoir la complète légitimité.
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Propos recueillis
par Fabrice Deblock |
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PARCOURS
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Jean-François
Connan, 36 ans, a été nommé en janvier 2002 Directeur
Général de Thales Secure Solutions, filiale du groupe
Thales. Il occupait depuis avril 2000 le poste de Directeur
Général Europe du Sud chez Commerce One Global Services,
après avoir passé quatre années chez IBM Global Services
(1996 2000) successivement comme Directeur Commercial
pour Cimad Conseil France/SAP Service Line, puis comme
Regional Offering Executive de l'offre ERP/ SCM. Il dispose
d'un Master of Sciences.
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