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Responsable
de la ligne de services Business Intelligence Neurones,
entité Brainsoft |
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Thierry
Gautron
La
tendance est aux offres packagées, de type ERP décisionnel
Société de services informatiques dont l'activité
se répartit en trois pôles, l'intégration de systèmes
et réseaux, l'infogérance d'environnements distribués
et les "e-services", Neurones a été
créée en 1985. Elle compte 1200 personnes
et possède une entité spécialisée
dans le développement Internet : Brainsoft. Thierry Gautron,
en charge de la ligne de services business intelligence
nous donne ici sa vision du marché et de ses récentes
évolutions.
30
avril 2003 |
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Neurones
en chiffres
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Chiffre
d'affaires
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92.6 millions d'euros |
Résultat
net
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5.6
millions d'euros |
Répartition
du CA par activité
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Intégration de
systèmes et réseaux: 21%;
Infogérance:
35%;
e-Services: 44%
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JDNet
Solutions. Comment évolue le marché du décisionnel
actuellement ?
Thierry Gautron.
Nombre d'acteurs - historiquement positionnés sur
une brique unique - ont tendance à se diversifier
et à compléter leur gamme pour, finalement,
couvrir toute la chaîne décisionnelle, à
savoir l'ETL, le stockage, la navigation et la restitution.
Des acteurs comme SAS, par exemple, qui ont bâti
leur réputation sur le datamining, communiquent
désormais sur une offre complète; ils ont
en quelque sorte changé leur image et leur positionnement.
D'autres ont acheté des technologies, comme Business
Objects avec Acta ou Cognos avec DecisionStream, dans
le secteur de l'ETL. Informatica propose une solution
de reporting alors que son métier d'origine était
l'ETL. Cela procède d'une volonté de répondre
techniquement à toutes les questions, de prendre
des parts de marché supplémentaires et,
comme je le disais, de communiquer sur une gamme la plus
complète possible.
Dans cette course, tous ne survivront pas. Seuls ceux
qui ont une assise financière solide, une large
couverture de gamme et de clients s'en sortiront. Les
acteurs positionnés sur les bases de données,
comme Oracle, IBM ou Microsoft - ce dernier essayant de
prendre des parts de marché - resteront incontournables,
car ils ont une vraie légitimité dans ce
domaine. Du côté des requêteurs, parmi
les gagnants, on trouvera entre autres Business Objects,
Cognos et Crystal Decision et dans le multidimensionnel,
Essbase et MicroStrategy par exemple.
Quelles
autres tendances observez-vous ?
La tendance est aussi aux offres "métier"
packagées, de type ERP décisionnel. Elles permettent
aux éditeurs de dire : "on est capable de
tout couvrir, de vous donner des indicateurs métiers
et de réaliser une mise en place rapide",
ce qui permet un retour sur investissement accéléré.
Le CRM - brique décisionnelle orientée client qui permet
de suivre leur fidélité - fait d'ailleurs
partie des précurseurs parmi ces axes métiers,
tout comme la fonction achat ou la gestion des ressources
humaines. On peut également citer le marketing
et la comptabilité. Des indicateurs majeurs de
l'activité de l'entreprise en sortent, comme par
exemple les balanced scorecards.
Quelles stratégies les
éditeurs mettent-ils en oeuvre pour s'adapter à
ces tendances ?
J'observe que les témoignages clients sont
de plus en plus fréquents pour convaincre d'autres entreprises
d'un même domaine. Le marketing des éditeurs joue
sur la crédibilisation de la mise en oeuvre d'une
solution décisionnelle, mise en oeuvre associée
la plupart du temps à des délais et budgets
importants pour les entreprises. Des entreprises qui se
posent par ailleurs la question, quand elles y sont confrontées,
du choix de la direction qui va prendre en charge l'installation
et toute la mise en oeuvre, par exemple, d'un entrepôt
de données !
Autre fait marquant,
les PME font désormais l'objet de beaucoup plus
d'attention commerciale. Malgré une taille plus
réduite, elles n'en ont pas moins de réels
besoins. On assiste donc à une démocratisation
du décisionnel, ce qui représente une véritable
opportunité pour les éditeurs. Ces derniers
proposent donc des offres plus "légères"
dont les délais d'installation sont plus courts,
entre deux et trois mois.
Quelles
contraintes cela fait-il peser sur des sociétés
comme la vôtre ?
Principalement d'être toujours plus
en situation de veille, aussi bien sur le plan technique
que fonctionnel. Il y a beaucoup d'acteurs sur ce marché,
de nouveaux entrants font régulièrement
leur apparition, il faut donc se tenir informé
quotidiennement des nouvelles versions et évaluer
les offres métiers. Nous devons savoir avec précision
s'il vaut mieux adopter un package métier ou décider
de personnaliser une offre générique, le
coût n'étant pas le même au final pour
le client. Certains éditeurs communiquent sur une
large couverture des besoins des clients, à hauteur
de 80 %: cela est peut-être vrai, mais notre métier
de conseil est de nous en assurer.
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Propos recueillis
par Fabrice Deblock |
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PARCOURS
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De formation ingénieur, diplômé
de l'ESIEA à Paris, Thierry Gautron a débuté
sa carrière chez Ernst & Young où il
a été pendant 3 ans consultant en informatique.
Il a rejoint Neurones en 1998 en tant que consultant décisionnel,
puis manager, puis responsable de la ligne business intelligence.
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