INTERVIEW 
 
PDG
GFI Informatique
Jacques Tordjman
Mon objectif est toujours de fusionner avec un égal !
SSII créée en 1995, suite au rachat par Jacques Tordjman à EDS d'une division comprenant 900 personnes et réalisant 45 millions d'euros de chiffre d'affaires, GFI Informatique a gravi les échelons en France et en Europe. Son P-DG revient ici sur les ambitions de croissance - pour le moment reportées - de son entreprise et sur les perspectives offertes par l'externalisation dans des pays proches tels que ceux du Maghreb.

19 mai 2003
 
          
GFI en 2002
Chiffre d'affaires:
554,2 millions d'euros
Résultat net:
19,1 millions d'euros
Effectif:
6 940 personnes
Répartition du CA par métier:
Intégration de systèmes: 58%;
Outsourcing:
20%;
Progiciels: 15%;
Conseil:
7%
Répartition du CA par secteur:
Industrie, distribution, services:
38%;
Secteur public:
31%
Banque-finance-assurrance: 18%;
Telcos:
13%;

JDNet Solutions : Comment se porte GFI aujourd'hui ?
Jacques Tordjman. Comme tous les acteurs du secteur, nous sommes confrontés depuis mi-2001 à la baisse généralisée des tarifs, à une surcapacité de production et à une décroissance de notre chiffre d'affaires.

Nous avons pour cela mis en place un plan défensif et un plan offensif. Sur le plan défensif, notre objectif est de préserver notre profitabilité opérationnelle - actuellement elle est de 7,8 % -, d'améliorer notre "position cash" et de continuer à nous désendetter. Nous n'avons pas procédé à de plan social, nous nous sommes séparé de 600 personnes en 14 mois, essentiellement par départ volontaire ou, plus rarement, par négociation au cas par cas.

Sur le plan offensif, il s'agit pour nous de restructurer notre offre et d'investir dans l'organisation commerciale, afin d'être prêt lorsque les premiers signes de reprise se manifesteront, ce qui n'est selon moi pas pour 2003. Cette année 2003 est d'ailleurs dans le prolongement de 2002, le marché va encore baisser ! Nous devons nous attacher à protéger nos parts de marché, faute de ne pas en gagner pour le moment. Nous misons donc sur les offres de TMA qui permettent à nos clients de réaliser de substantielles économies.

Votre objectif est-il toujours de fusionner et d'acquérir une taille paneuropéenne ?
Oui, cet objectif est toujours d'actualité mais le rapprochement que j'avais entrepris avec Thales IS a été stoppé net l'été dernier. Mon objectif est toujours de fusionner avec un égal, mais quand votre valorisation est divisée par deux et demi par le marché alors que la valeur intrinsèque de votre société n'a pas changé, il est préférable de reporter l'opération !

L'atonie générale doit se terminer, nous sommes pour le moment au milieu du gué ! Une fois que les conditions de marché seront revenues, la fusion avec un égal, pour doubler de taille, pourra se faire, à un prix raisonnable et sans que nos actionnaires ne soient dilués.

Quels métiers sont actuellement les plus porteurs chez vous ?
L'intégration de systèmes souffre actuellement. Mais l'activité progiciels est porteuse, notamment à destination des collectivités et de l'administration qui consomment de l'informatique malgré la crise. L'externalisation fonctionne bien aussi, nous gagnons des contrats pour nos centres de calcul en province, Belair Industries à Lyon, par exemple, ou Equant à Sophia Antipolis.

De même,
l'externalisation dans des pays proches tels que le Maroc fonctionne bien. Pour le moment, nous sommes en train de démontrer à nos clients que ces centres sont aussi performants que ceux en province.

Les DSI sont-ils prêts à entendre ce discours ?
Oui, plus que jamais. Les DSI sont actuellement tétanisés, bloqués, ils sont devenus des gestionnaires purs et durs, à réduire par tout moyen les coûts, à surveiller la sous-traitance... Ils veulent des prestations à prix réduit mais à qualité de service élevée. Ils n'entreprennent rien d'envergure, ils sont sur de petits projets dont ils peuvent mesurer immédiatement le retour sur investissement.

L
'externalisation dans les pays proches permet de réaliser des économies de l'ordre de 30 à 40%. Ce discours est donc adapté à la situation actuelle, mais aussi sur le moyen et long terme, car les gens sont bien formés ce qui, pour des prestations d'un certain type, peut parfaitement convenir, notamment quand la présence prolongée chez le client n'est pas indispensable et que les projets ne sont pas trop complexes. C'est le genre d'avantages qui rassurent nos clients.

Comment gérez-vous vos intercontrats ?
Tout est géré par intranet, ce qui nous a d'ailleurs permis de voir venir la crise. Les commerciaux y ont accès, les collaborateurs concernés aussi, ainsi que nos partenaires sociaux, ce qui permet à toutes ces personnes de placer les intercontrats plus facilement. Nous avons mis en place un cycle de formation pour certains d'entre eux, afin de parfaire leurs compétences. Nous avons aujourd'hui 180 intercontrats en France, sur un total de 4 000 personnes.

 
Propos recueillis par Fabrice Deblock

PARCOURS
 
 
A 62 ans, Jacques Tordjman est ingénieur ESIEA et Docteur en physique (3° cycle). Il a commencé sa carrière en 1968 chez Philips puis chez Honneywell-Bull. Il crée, en 1973, sa première SSII, Scor Assistance, dont il est le directeur g énéral, puis une seconde, en 1975, Scofi. Après avoir cédé Scofi à Sesa, il rejoint GFI en 1984 pour y diriger les activités d'ingénierie. Début 1985, il prend également la présidence de GFI Techniques Bull. En 1990, il est nommé P-DG de l'ensemble du groupe GFI Informatique.

Lorsqu'EDS, première SSII mondiale, acquiert GFI Informatique en 1991 à la suite de l'OPA réussie à Londres sur la maison-mère de GFI (SD-Scicon), Jacques Tordjman est nommé P-DG de l'ensemble, qui prend le nom d'EDS-GFI. En 1993, il conduit EDS-GFI à la troisième place des SSII sur le marché français. Il est appelé, en 1994, par Jean-Marie Descarpentries, alors Président du Groupe Bull, à créer et à présider Athesa International, filiale infogérance et intégration de systèmes du Groupe Bull, qui prendra, en 1995, le nom d'Intégris. En 1995, il rachète à EDS, avec son équipe de management et des amis industriels, les activités de prestations intellectuelles d'EDS en France (890 personnes) et relance GFI Informatique dont il prend la présidence.


   
 

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