INTERVIEW 
 
Directeur de l'activité infogérance
Steria
Eric Messigny
L'infogérance progressive demeure propre à la culture française
Partageant son activité entre prestations d'infogérance et services d'intégration de systèmes, Steria, qui figure parmi les dix principales SSII européennes, débute l'année 2003 avec confiance. Revenant sur les résultats réalisés au premier trimestre, Eric Messigny, directeur de l'activité infogérance du groupe, évoque ici sa vision de l'évolution du marché hexagonal de l'externalisation et détaille la stratégie mise en oeuvre par Steria pour y faire face.

21 mai 2003
 
          
Steria en chiffres
Chiffre d'affaires 2002:
1,018 milliard d'euros (+100%)
Résultat d'exploitation 2002:
30,1 millions d'euros (+3%°)
Nombre de salariés:
8.400

JDNet Solutions. Comment expliquer l'augmentation de 8% des commandes de Steria au premier trimestre 2003 (voir l'article) ?
Eric Messigny.
Ce bon résultat met en évidence la réussite complète de l'intégration d'Integris [NDLR: rachetée par Steria à Bull début 2002] et des mesures de restructuration mises en oeuvre dans la foulée. Cette opération qui a conduit à un doublement de la taille du groupe concrétise une stratégie européenne annoncée lors de l'entrée en bourse de la société en 1999.


Avec la réduction des budgets informatiques, quel est l'état de l'infogérance en France par secteur d'activité ?

Nous sommes principalement présents dans quatre grands domaines : les télécommunications, la banque et l'assurance, les services publics ainsi que l'industrie, l'énergie et les transports. Sur l'ensemble de ces créneaux, nos activités d'infogérance restent globalement très stables. Cette tendance s'explique par la grande fidélité des clients sur ce segment. Lorsqu'il est envisageable de mettre momentanément un terme aux projets d'intégration, il est en revanche plus difficile, voire impossible, d'arrêter l'exploitation d'un système d'information.

Comment les entreprises abordent-elles dès lors les projets d'infogérance ? Quelle offre proposez-vous en ce sens ?

Les sociétés françaises préfèrent en général adopter une approche progressive lors du choix d'une SSII. Afin de répondre au mieux à cette demande, nous déclinons notre offre en trois niveaux de prestations. Le premier se limite au conseil et à d'assistance technique. Le second s'étend à l'infogérance sur site en incluant une démarche de suivi de la qualité de services par le biais d'indicateurs. Une grille de supervision que nous avons d'ailleurs conçue en lien avec notre club utilisateurs - dont plusieurs grands groupes français font partie (France Télécom, La Poste, la SNCF, etc.).

Quant au troisième niveau, il vise à faire évoluer le client vers une externalisation complète, avec l'activation progressive de services de surveillance à distance. C'est pour mieux répondre à cette demande que nous avons mutualisé nos 12 implantations européennes réparties principalement en France et en Angleterre, mais aussi en Espagne et en Belgique, en généralisant la mise en place d'indicateurs de performance avec engagement de résultats. Sur ce point, notez que Steria est certifié ISO 9001 (V2000). Nous appliquons par ailleurs la méthodologie ITIL depuis début 2000 [NDLR voir l'article sur le sujet]. Toutes ces initiatives ont pour but de rationaliser au mieux notre organisation.

Cette approche par étape est-elle spécifique à la France ?
Les entreprises issues de pays anglosaxons tendent à aboutir plus rapidement à une externalisation complète de leur infogérance. En outre à l'image du contrat signé récemment par Steria avec la ville de Norwich en Angleterre (à hauteur de 133 millions d'euros sur 15 ans), les projets initiés dans ces pays sont généralement plus importants qu'en France.

La DGI fait appel à Steria
La Direction Générale des Impôts (DGI) a retenu Steria en vue d'assurer l'infogérance du système déployé pour supporter le service de télédéclaration 2003. Avec pus de 600.000 déclarations recueillies, soit cinq fois plus qu'en 2002, et 10,5 millions de connexions réalisées, le portail en question a affiché, selon Steria, "un taux d'indisponibilité journalier inférieur à 30 minutes pour les périodes les plus critiques (certains week-ends plus de 2 000 connexions simultanées ont été enregistrées)".

N'y a t-il pas une tendance chez les grands groupes français à conlure des contrats de plus en plus importants  ?
C'est vrai. Ce mouvement est d'ailleurs très récent. Force est de constater néanmoins qu'il n'empêche pas nos clients de conserver, à la différence des anglosaxons, une préférence pour une logique de montée en puissance graduelle dans un premier temps.

Une remarque pour finir: il est vrai que l'infogérance permet de se décharger de certaines tâches liées à l'informatique et, ainsi, de se concentrer plus efficacement sur son coeur de métier. Cependant, il n'en reste pas moins une réflexion à mener sur le sujet de la part du client. Etant la mieux placé pour cerner la valeur ajoutée que les nouvelles technologies peuvent apporter à son métier, il est fondamental pour lui de garder la main sur la maîtrise d'ouvrage des projets.

 
Propos recueillis par Antoine Crochet-Damais

PARCOURS
 
 
Eric Messigny, 41 ans, est le Directeur Général de l'Area Infogérance France de Steria depuis octobre 2001. Ingénieur diplômé de l'UTC de Compiègne, il a démarré sa carrière chez Steria en 1990 en tant que chef de projet puis a occupé successivement les fonctions d'Ingénieur Commercial de 1993 à 1994, de Directeur du département Ouest Ingénierie et Télécoms de 1995 à 1997, de Directeur du Département puis du Secteur Télécoms et Services de 1997 à 2000, et de Directeur du Secteur Industrie et Energie en 2001.


   
 

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