JDNet Solutions. Après
les turbulences de l'an dernier, quel est le bilan de votre restructuration ?
Yahya El Mir. Notre
objectif était d'abaisser notre point mort à 40 millions d'euros de dépenses.
Nous avons procédé à la fermeture de deux agences (Lille
et Sophia Antipolis), réduit nos frais généraux par, notamment,
le transfert de notre siège parisien vers la plaine Saint Denis, et nous
nous sommes séparés d'une cinquantaine de personnes. Au global,
la réduction des effectifs a été de 18,5%, alors que notre
chiffre d'affaires n'a décru que de 8%, ce qui a contribué à
renforcer notre rentabilité.
Quels
sont les résultats financiers du premier semestre 2003 ?
Nos prévisions sur 2003 étaient
vraiment très incertaines l'an dernier, nous
avons donc opté pour une approche pessimiste,
reposant sur un chiffre d'affaires que nous étions
certains de réaliser, quelles que soient les
conditions économiques. Notre chiffre d'affaires
a été de 21 millions d'euros, ce qui est
parfaitement en ligne avec les prévisions annuelles,
comprises entre 41 et 43 millions d'euros. Par ailleurs,
au 31 août dernier, notre carnet de commande couvrait
76% des objectifs du second semestre.
Notre résultat d'exploitation a été de 0,6 million d'euros
(l'an dernier, il avait été de -2,2 millions), pour un bénéfice
net de 0,4 million d'euros, bénéficiant de reports d'impôt.
J'ajoute que notre productivité a également augmenté, avec
un taux d'activité de tous les gens qui travaillent sur des projets (les "productifs")
qui est passé de 82 à 89%, avec une moyenne de 86%.
Comment mesurez-vous
cette productivité ?
Grâce à un outil de pilotage
en temps réel, basé sur le Web, qui permet
d'extraire des indicateurs d'activité mais aussi
de rentabilité de nos projets au forfait. La
rentabilité de ces derniers a d'ailleurs progressé
de 22% entre les premiers semestres 2002 et 2003.
Quelles sont les grandes
lignes de votre développement à court et moyen terme ?
L'axe majeur est l'industrialisation de nos services. Le niveau
d'exigence des clients, très élevé, est devenu structurel,
ainsi que leur maturité. L'informatique est désormais diffusée
à travers toutes les strates de l'entreprise, les gens savent parfaitement
de quoi il s'agit et raisonnent investissement. Nous pensons que la phase de maturation
du marché, jeune au demeurant (30 ans), impose désormais des niveaux
de qualité et une maîtrise technologique sans faille.
L'industrialisation doit donc garantir la réussite
des projets de manière systématique (quelles
que soient les équipes ou les technologies impliquées).
Nous avons par ailleurs entrepris une démarche
CMMI [NDLR : Capability Maturity Model Integrated],
la première de ce genre en France par une SSII
- pour là aussi améliorer la rentabilité de nos
projets. CMMI nous permet de faire travailler plusieurs
agences simultanément sur un même projet,
grâce à un référentiel et
des outils communs.
Cette industrialisation passe-t-elle aussi par l'offshore
?
Par du nearshore plus précisément, avec le
Maroc. Nous nous sommes dit que si nous arrivions à faire travailler plusieurs
agences sur un même projet, nous pouvions le faire de l'autre côté
de la Méditerranée, la pression tarifaire de la part des clients
étant elle aussi structurelle.
Nous perdons d'ailleurs un projet sur deux pour des raisons tarifaires. Notre
déploiement prévoit d'avoir 10 personnes là bas d'ici la
fin de l'année, 40 personnes fin 2004 et 100 fin 2005. Si la tendance de
fond des Etats-Unis se propage à l'Europe dans les trois prochaines années,
comme nous le pensons, nous voulons être prêts.
D'autres lignes directrices
pour le moyen terme ?
Oui, nous souhaitons développer l'approche solutions et
services, avec des solutions dont nous sommes propriétaires. Comme IBM,
d'abord constructeur, puis éditeur, et maintenant société
de services. Si on regarde l'évolution de leur R&D, on s'aperçoit
que les développements spécifiques sont l'occasion pour eux de créer
des développements génériques.
En ce qui nous concerne, nous avions jusqu'à
présent une approche technique, avec notamment
Interligo. Nous nous orientons désormais vers
une approche sectorielle, comme par exemple dans le
secteur de la gestion des patients (domaine de la santé)
où, après trois projets successifs, nous
proposons un pack générique sectoriel.
Vous avez remanié votre
site Web institutionnel, pour quelle raison ?
Notre volonté
est d'avoir une notion de qualité totale y compris dans
notre communication. Par ailleurs, les outils que nous
proposons à nos clients, nous les utilisons nous-mêmes.
Notre responsable de la communication met ainsi elle-même
à jour les différentes rubriques du site,
avec Interligo.
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