INTERVIEW 
 
Corporate Executive Vice President
Unisys
Joseph McGrath
Capturer le capital intellectuel de l'entreprise pour mieux transformer
Avec la démarche Business Blueprint, Unisys entend proposer une méthodologie complète d'accompagnement des projets informatiques, avec au coeur de l'approche la traduction des processus critiques des entreprises, par secteurs d'activité, en connaissances réutilisables. L'objectif est donc de formaliser pour mieux valoriser ensuite l'apport de l'outil informatique à la stratégie, et contribuer à ce que les SI soient vecteurs d'avantages concurrentiels. Explications avec le patron de la branche Enterprise Transformation Systems d'Unisys.

14 octobre 2003
 
          
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JDNet Solutions. L'un des éléments clés de la démarche Blueprint est, en quelque sorte, une documentation des meilleures pratiques. Un autre élément est constitué par une série de modèles préconçus verticalisés. Comment ont été construits ces modèles et à quel degré peuvent-ils s'appliquer à des nouveaux clients sans changements majeurs ?
Joseph McGrath.
Il s'agit, avec la démarche Blueprint, de capturer électroniquement ce qui constitue le capital intellectuel de l'entreprise. Notre approche consiste à la fois à préserver ce capital intellectuel, et à dégager, en nous basant sur les connaissances acquises d'expérience par nos experts sectoriels, puis par un processus de triangulation continu, des généralisations applicables, à hauteur d'un certain pourcentage (peut-être 65%, peut-être 80% par exemple), aux différentes industries. Nous disposons ainsi de ce que nous appelons des "bibliothèques d'artefacts" où nous stockons les procédures véritablement réutilisables.

On peut voir cela comme une industrialisation du BPO (Business Process Outsourcing), dans l'optique de gagner de nouveaux clients qui ne ferait pas appel à l'externalisation autrement ?
C'est vrai, mais il est important de noter que la démarche Blueprint ne vise pas seulement à l'externalisation, mais aussi et peut-être surtout au conseil et à l'accompagnement dans la refonte des processus métier, le reengineering.
Prenons l'exemple des compagnies aériennes : l'impact du 11 onze septembre a constitué le coup de fouet qui a permis de prendre conscience, alors que survenaient les difficultés financières, de la nécessité d'alliances. Mais si les systèmes d'information datent et sont rigides, il est nécessaire de les faire évoluer. D'ailleurs, l'un de nos Blueprint implémenté concerne un système de réservation de billets d'avion.
D'une manière générale, des bouleversements liés à une restructuration de marché requièrent la refonte de procédures et donc une méthodologie adaptée comme celle que nous proposons.

Recours aux standards
D'un point de vue technique, la démarche Business Blueprint s'appuie un référentiel XML qui stocke les "artefacts" issus de la démarche elle-même et les données/logique applicative des solutions métiers Unysis. Les langages BPEL et UML sont utilisés pour modéliser les processus métiers et alimenter le référentiel, lequel est alors un socle pour une architecture orientée services (Web par exemple), tirant partie de l'existant comme des composants Blueprint.
Par ailleurs, la démarche ambitionne, en plus d'aligner la stratégie d'entreprise avec les modèles opérationnels et de cartographier les processus-types pour les traduires en modèle d'applications, de s'intéresser à l'infrastructure technique nécessaire (serveurs réseaux, postes de travail, systèmes de sécurité, etc.).

On a l'impression que les entreprises françaises sont moins enclines à externaliser ou à refondre/automatiser leurs procédures que ne le sont les entreprises américaines ? Avez-vous également cette impression ?
Il y a deux obstacles, à mon sens, en France, qui sont d'abord le poids des programmes sociaux, mais aussi celui des financiers qui imposent d'avancer des études de cas très poussées pour convaincre. Plus généralement, le problème du recours à l'externalisation est très lié à la pyramide des âges : dans quelques années la donne sera différente, c'est pourquoi, encore une fois, notre démarche Blueprint propose de l'outsourcing dès maintenant, mais n'en fait pas une priorité : de ce point de vue, la stratégie se déploie à plus long terme.
L'outsourcing applicatif a connu ses principaux succès dans la maintenance de systèmes en fin de vie, ou en tout cas non critiques, mais il y a prise de conscience (et la démarche Blueprint y participe en identifiant et éliminant les redondances applicatives) de la baisse réelle, par l'externalisation, du coût total de possession d'un système d'information.

La démarche requiert-elle, ou impose-t-elle, une "architecture orientée-service" qui est un terme qu'on entend de plus en plus souvent dans les rapports des analystes et dans le discours d'éditeurs comme SAP, Siebel... ?
Il faut s'entendre sur le terme : il s'agit finalement de développer des front-end vers des architectures plus traditionnelles, donc de réutilisation du middleware. Les outils de productivité personnelle destinés au poste de travail, par exemple, vont évoluer de la sorte.
C'est pourquoi un acteur comme Microsoft, consciemment ou non, d'ailleurs, est en train de devenir un acteur majeur dans ce domaine, mais rien n'est possible sans la méthodologie appropriée, et nous croyons, et le Gartner avec nous, que la démarche Blueprint correspond de très près à cette méthodologie.

Que pensez-vous de l'article de Nicolas Carr intitulé "Why IT Doesn't Matter Anymore" et qui a fait grand bruit ?
Quand j'ai entendu parler pour la première fois de cet article, j'ai pensé : "c'est insensé !", mais quand je l'ai lu attentivement je me suis dit : "c'est formidable !". Nicolas Carr pose les bonnes questions et pointe du doigt des vérités : oui il y a eu trop de dépenses et pas assez de retour sur investissement dans les projets informatiques, oui les systèmes d'information ne se sont pas alignés de manière concluante sur la stratégie métier.
Il faut considérer les ressources informatiques comme des outils facilitatifs : le vrai travail est dans l'architecture, là seulement on peut créer de la valeur.

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Les Business Blueprint mettent l'accent sur la transformation de l'entreprise - une réalité qui est justement celle d'Unisys...
Oui, quand Larry Weinbach, le président & CEO d'Unisys, m'a demandé de rejoindre l'équipe de direction, l'objectif était de passer d'une société de technologie à une société de services. C'est ce que nous avons fait, et continuons de faire, partageant la même vision des choses.
Nous avons axé notre transformation autour de nos compétences principales : l'externalisation, le conseil et l'intégration de systèmes, et mené une campagne de recrutement agressive et couronnée de succès pour mener à bien notre virage, dans un secteur en plein bouleversement stratégique (pour preuve les rachats de Ernst & Young par Cap Gemini, de PwC Consulting par IBM Global Services ou d'Andersen par Bearing Point).
Aujourd'hui, la stratégie marqué par la démarche Blueprint confirme notre orientation et notre volonté d'aider les entreprises à acquérir une vue "holistique" de leur stratégie.

 
Propos recueillis par Jérôme Morlon

PARCOURS
 
 
Diplômé de l'Université Rutgers, Joseph W. McGrath est président de l'unité Enterprise Transformation Services d'Unisys, et Corporate executive Vice President de la société qu'il a rejoint en 1999, d'abord en tant que Senior Vice President chargé des ventes auprès des clients majeurs et Chief Marketing Officer. M. McGrath venait de Xerox, ou il était Vice President et General Manager. Encore auparavant, il a été Vice President et Service Director du cabinet Gartner Group.


   
 

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