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L'un
des éléments clés de la démarche Blueprint est, en
quelque sorte, une documentation des meilleures pratiques. Un autre élément
est constitué par une série de modèles préconçus
verticalisés. Comment ont été construits ces modèles
et à quel degré peuvent-ils s'appliquer à des nouveaux clients
sans changements majeurs ?
Joseph McGrath. Il
s'agit, avec la démarche Blueprint, de capturer électroniquement
ce qui constitue le capital intellectuel de l'entreprise. Notre approche consiste
à la fois à préserver ce capital intellectuel, et à
dégager, en nous basant sur les connaissances acquises d'expérience
par nos experts sectoriels, puis par un processus de triangulation continu, des
généralisations applicables, à hauteur d'un certain pourcentage
(peut-être 65%, peut-être 80% par exemple), aux différentes
industries. Nous disposons ainsi de ce que nous appelons des "bibliothèques
d'artefacts" où nous stockons les procédures véritablement
réutilisables.
On
peut voir cela comme une industrialisation du BPO (Business Process Outsourcing),
dans l'optique de gagner de nouveaux clients qui ne ferait pas appel à
l'externalisation autrement ?
C'est vrai, mais il est important de noter que la démarche
Blueprint ne vise pas seulement à l'externalisation, mais aussi et peut-être
surtout au conseil et à l'accompagnement dans la refonte des processus
métier, le reengineering.
Prenons l'exemple des compagnies aériennes : l'impact du 11 onze septembre
a constitué le coup de fouet qui a permis de prendre conscience, alors
que survenaient les difficultés financières, de la nécessité
d'alliances. Mais si les systèmes d'information datent et sont rigides,
il est nécessaire de les faire évoluer. D'ailleurs, l'un de nos
Blueprint implémenté concerne un système de réservation
de billets d'avion.
D'une manière générale, des bouleversements liés à
une restructuration de marché requièrent la refonte de procédures
et donc une méthodologie adaptée comme celle que nous proposons.
Recours aux standards
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D'un point de vue technique,
la démarche Business Blueprint s'appuie un référentiel XML
qui stocke les "artefacts" issus de la démarche elle-même
et les données/logique applicative des solutions métiers Unysis.
Les langages BPEL et UML
sont utilisés pour modéliser les processus métiers et alimenter
le référentiel, lequel est alors un socle pour une architecture
orientée services (Web par exemple), tirant partie de l'existant comme
des composants Blueprint.
Par ailleurs, la démarche ambitionne, en plus d'aligner la stratégie
d'entreprise avec les modèles opérationnels et de cartographier
les processus-types pour les traduires en modèle d'applications, de s'intéresser
à l'infrastructure technique nécessaire (serveurs réseaux,
postes de travail, systèmes de sécurité, etc.).
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On a l'impression que les
entreprises françaises sont moins enclines à externaliser ou à
refondre/automatiser leurs procédures que ne le sont les entreprises américaines
? Avez-vous également cette impression ?
Il y a deux obstacles, à mon sens, en France, qui sont d'abord
le poids des programmes sociaux, mais aussi celui des financiers qui imposent
d'avancer des études de cas très poussées pour convaincre.
Plus généralement, le problème du recours à l'externalisation
est très lié à la pyramide des âges : dans quelques
années la donne sera différente, c'est pourquoi, encore une fois,
notre démarche Blueprint propose de l'outsourcing dès maintenant,
mais n'en fait pas une priorité : de ce point de vue, la stratégie
se déploie à plus long terme.
L'outsourcing applicatif a connu ses principaux succès dans la maintenance
de systèmes en fin de vie, ou en tout cas non critiques, mais il y a prise
de conscience (et la démarche Blueprint y participe en identifiant et éliminant
les redondances applicatives) de la baisse réelle, par l'externalisation,
du coût total de possession d'un système d'information.
La démarche requiert-elle,
ou impose-t-elle, une "architecture orientée-service" qui est
un terme qu'on entend de plus en plus souvent dans les rapports des analystes
et dans le discours d'éditeurs comme SAP, Siebel... ?
Il faut s'entendre sur le terme : il s'agit finalement de développer des
front-end vers des architectures plus traditionnelles, donc de réutilisation
du middleware. Les outils de productivité personnelle destinés au
poste de travail, par exemple, vont évoluer de la sorte.
C'est pourquoi un acteur comme Microsoft, consciemment ou non, d'ailleurs, est
en train de devenir un acteur majeur dans ce domaine, mais rien n'est possible
sans la méthodologie appropriée, et nous croyons, et le Gartner
avec nous, que la démarche Blueprint correspond de très près
à cette méthodologie.
Que pensez-vous de l'article
de Nicolas Carr intitulé "Why IT Doesn't Matter Anymore" et qui
a fait grand bruit ?
Quand j'ai entendu parler pour la première fois de cet article, j'ai pensé
: "c'est insensé !", mais quand je l'ai lu attentivement je me
suis dit : "c'est formidable !". Nicolas Carr pose les bonnes questions
et pointe du doigt des vérités : oui il y a eu trop de dépenses
et pas assez de retour sur investissement dans les projets informatiques, oui
les systèmes d'information ne se sont pas alignés de manière
concluante sur la stratégie métier.
Il faut considérer les ressources informatiques comme des outils facilitatifs
: le vrai travail est dans l'architecture, là seulement on peut créer
de la valeur.
Les Business Blueprint mettent
l'accent sur la transformation de l'entreprise - une réalité qui
est justement celle d'Unisys...
Oui, quand Larry Weinbach, le président & CEO
d'Unisys, m'a demandé de rejoindre l'équipe de direction, l'objectif
était de passer d'une société de technologie à une
société de services. C'est ce que nous avons fait, et continuons
de faire, partageant la même vision des choses.
Nous avons axé notre transformation autour de nos compétences principales
: l'externalisation, le conseil et l'intégration de systèmes, et
mené une campagne de recrutement agressive et couronnée de succès
pour mener à bien notre virage, dans un secteur en plein bouleversement
stratégique (pour preuve les rachats de Ernst & Young par Cap Gemini,
de PwC Consulting par IBM Global Services ou d'Andersen par Bearing Point).
Aujourd'hui, la stratégie marqué par la démarche Blueprint
confirme notre orientation et notre volonté d'aider les entreprises à
acquérir une vue "holistique" de leur stratégie.
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